Arvernes
(a) Les Arvernes ne sont pas distingués
des autres Celtes quand, par vagues successives, ils
envahissent la Gaule, peuplée de Ligures, d'Ibères
et de peuples dont les noms nous sont restés inconnus.
(b) En 125 avant
Jésus-Christ, Rome délivre et annexe Massilia.
Les Romains soumettent les Allobroges, peuple vassal
des Arvernes. En 121 avant Jésus-Christ, Bituit, fils
de Luern, chef des Arvernes, tente de libérer les
Allobroges du joug romain. Il est vaincu, malgré une
immense armée. Les Romains étendent leur
territoire et créent la Narbonnaise. Les Arvernes n'ont plus
comme vassaux que les Vellaves, les Gabales et les Carduques.
Les autres peuples celtes s'autonomisent. Celtill, le père de
Vercingétorix, est le dernier roi Arverne. Cette anarchie ne
peut s'opposer à l'avance des Germains qui franchissent le
Rhin. Tite-Live (entre 59 et 17) cite Ambicatus (ou Ambigatus), roi
des Bituriges (les “rois du monde”), à la tête
d'une alliance regroupant les Bituriges, les Arvernes, les Sénons,
les Eduens, les Ambarres, les Carnutes et les
Aulerques. Tite-Live est probablement informé par Polybe.
A Rodez (Segodunum), les Ruthènes étaient de clients
des Arvernes, comme les Ségusiaves
étaient des clients des Éduens.
- <<Entre les nations révoltées, les plus considérables étaient les Arvernes et les Carnutes, qui avaient investi de tout le pouvoir militaire Vercingétorix, dont les Gaulois avaient massacré le père, parce qu'ils le soupçonnaient d'aspirer à la tyrannie. Ce général, après avoir divisé son armée en plusieurs corps, et établi plusieurs capitaines, fit entrer dans cette ligue tous les peuples des environs, jusqu'à la Saône ; il pensait à faire prendre subitement les armes à toute la Gaule, pendant qu'à Rome on préparait un soulèvement général contre César. Si le chef des Gaulois eût différé son entreprise jusqu'à ce que César eût eu sur les bras la guerre civile, il n'eût pas causé à l'Italie entière moins de terreur qu'autrefois les Cimbres et les Teutons. (Plutarque, "Vie de César")>>.
(c) On attribue
aux Barcides d'Espagne (Hamilcar Barca, Hasdrubal,
Hannibal) la constitution de l'empire arverne de Luern
et de Bituit. La capitale aurait été déplacée
de Corent à Gergovie, avant Augustonemetum. Cette alliance
pourrait avoir un lien avec le contrôle des routes de
l'étain, prises aux Ibères de Tartessos, par
Carthage et les Phéniciens.
- <<Alors elle se mit à chanter les aventures de Melkarth, dieu des Sidoniens et père de sa famille. Elle disait l'ascension des montagnes d'Ersiphonie, le voyage à Tartessus, et la guerre contre Masisabal pour venger la reine des serpents (Gustave Flaubert, "Salammbô", 1862, Chapitre 1, Le Festin)>>.
(d) La rivalité
des Arvernes et des Éduens favorise à la fois la
conquête romaine (de 58 à 52 avant Jésus-Christ)
et l'invasion des Germains. Ce sont les Arvernes qui appellent
les Germains en Gaule, en renfort contre les Éduens. En
réaction, les Éduens font appel à Rome.
Finalement, après la défection puis la révolte
de Vercingétorix, le consul romain Jules
César utilisera les Germains contre les Arvernes. Certains
disent que l'or des Auvergnats y a contribué. Les
Armoricains qui contrôlaient la route de l'étain
se sont farouchement opposé à la conquête
romaine.
- <<Après la clôture de cette assemblée, les mêmes citoyens qui avaient déjà paru devant César revinrent vers lui, et demandèrent à l'entretenir en particulier de choses qui intéressaient leur sûreté et celle de la Gaule entière. Ayant obtenu audience, ils se jettent à ses pieds tout en larmes, et implorent instamment le secret, tout en réclamant sa bienveillance pour l'objet de leur demande. «Si leur démarche était connue, ils devaient s'attendre aux plus cruels tourments.» L'Eduen Divitiac prit pour eux la parole, et dit « que la Gaule se divisait en deux partis, dont l'un avait pour chef les Éduens, l'autre les Arvernes. Après une lutte prolongée pour la prééminence, les Arvernes, de concert avec les Séquanais, attirèrent les Germains par les avantages qu'ils leur offrirent. D'abord quinze mille Germains passèrent le Rhin : la fertilité du sol de la Gaule, ses richesses, sa civilisation plurent bientôt à ces hommes grossiers et barbares, et en attirèrent un plus grand nombre ; il s'en trouve maintenant cent vingt mille dans la Gaule. Les Éduens et leurs alliés en sont venus deux fois aux mains avec eux, et ont été vaincus ; dans ces défaites, ils ont perdu toute leur noblesse, tous leurs sénateurs, tous leurs chevaliers. (Jules César, "La Guerre des Gaules", Livre Premier, XXXI)>>.
- <<... mais quand les Éduens, qui jusqu'alors s'étaient appelés les frères des Romains et en avaient été traités avec la plus grande distinction, se révoltèrent aussi et entrèrent dans la ligue commune, le découragement se jeta dans ses troupes. César fut donc obligé de décamper promptement et de traverser le pays des Lingons, pour entrer dans celui des Séquanais, amis des Romains et plus voisins de l'Italie que le reste de la Gaule. Là, environné par les ennemis qui étaient venus fondre sur lui avec plusieurs milliers de combattants, il les charge avec tant de vigueur, qu'après un combat long et sanglant, il a partout l'avantage et met en fuite ces barbares. Il semble néanmoins qu'il y reçut d'abord quelque échec ; car les Arvernes montrent encore une épée suspendue dans un de leurs temples, qu'ils prétendent être une dépouille prise sur César. Il l'y vit lui-même dans la suite et ne fit qu'en rire ; ses amis l'engageaient à la faire ôter ; mais il ne le voulut pas, parce qu'il la regardait comme une chose sacrée. (Plutarque, "Vie de César")>>.
(e) Voir
Aristocratie de cavaliers. Dunum. La Fin.
Marseille et la Gaule.
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Mis en ligne le Vendredi 25 Juillet 2008.
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