Confiance



(A) Monde du travail.



(a) La confiance est la condition de l'efficacité dans le monde du travail. La confiance trouve sa source dans le monde de l'amour.


(b) La confiance dans l'économie est le facteur majeur de l'explication keynésienne. Keynes voit l'État comme un catalyseur des anticipations individuelles. L'obstacle à l'investissement et à l'emploi est l'ensemble des taux d'intérêt. La meilleure manière de faire baisser les taux d'intérêt est de rétablir la confiance dans l'avenir. Pour cela il faut réduire l'usage spéculatif de la monnaie.


(c) Paradoxe. Plus l'État est chargé d'un rôle actif (décideur au lieu de catalyseur, État-Providence), plus il paralyse les initiatives individuelles. Moins il permet la percolation des émotions dans la société, plus il instaure la défiance. Il est alors amené à assurer la planification intégrale des productions et le recyclage des revenus par des voies de plus en plus autoritaires. Elles aboutissent au totalitarisme (le travail forcé), au terrorisme politique (l'élimination des Koulaks) et à l'horreur des camps ("L'Archipel du Goulag")


(d) La confiance comme facteur de développement des marchés est encore plus importante pour la constitution des réseaux et de leurs organisations virtuelles. La constitution des réseaux techniques exige une confiance dans la technologie des partenaires (benchmark). Elle réclame la qualité des objets par la conformité aux spécifications (Norme ISO 900x). C'est le domaine privilégié du modèle de l'artefact et de la pensée du même. C'est la nécessité de cette confiance qui fait que la concurrence ne peut se résumer à la compétition (struggle for live). Un industriel est toujours, un jour ou l'autre, le client indirect de son concurrent. Sur les réseaux, ils sont toujours techniquement partenaires.


(e) La concurrence réelle est l'unité contradictoire de la coopération et de la compétition. La confiance et la recherche de la compétitivité peuvent aboutir au partenariat. La compétition ne le pourrait pas. Elle donnerait, dans le meilleur des cas, une émulation dynamisante.


(f) Voir. Capacités d'initiative. Jeu à somme positive. Perte de confiance. Réseaux entre les machines, les ordinateurs et les hommes.


(g) Lire "Keynes01 ou Originalité de Keynes".



(B) Monde de l'amour.



(a) Seule la relation amoureuse est en mesure de construire la confiance car l'ouverture de la relation amoureuse remonte aux sources du besoin de reconnaissance.


(b) Ce besoin, avant de devenir volonté de puissance par sa frustration, est la motivation de la plupart des activités humaines non-serviles.


(c) Mythologie grecque. Les derniers mots d'Amour à Psyché, qui lui permettent de se faire connaître, en la quittant, sont : <<L'amour ne peut vivre sans confiance>>.


(d) Voir Choc du sevrage. Choix d'objet anaclitique. Choix d'objet narcissique. Confiance dans la réalité. Confiance en soi. Confiance psychologique.



(C) Histoire.



(a) Fronde. La force et le succès de Monsieur de Gourville résident dans sa capacité d'allier confiance et méfiance, sans jamais user de défiance. Même quand il est soupçonné d'un crime contre Mazarin, il demande à rencontrer le cardinal, au lieu de le fuire comme le ferait un coupable.


(b) Voir Jean Hérault. Monsieur de Gourville.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Jeudi 3 Juillet 2008



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