Diane chasseresse


Personnage de la Mythologie Grecque et latine.


(a) Diane est la déesse romaine de la chasse. Elle correspond à la déesse grecque Artémis, la fille de Latone et de Zeus, la soeur jumelle d'Apollon. Comme Athéna, elle est un exemple de la Vierge farouche. Surpise à son bain par Actéon, elle le transforme en cerf et le fait dévorer par ses chiens.


(b) Iconographie. Domenico Zampieri dit Le Dominiquin (1581-1641) est l'auteur d'une "Diane chasseresse" (galerie Borghèse, Rome), peinte pour le cardinal (et neveu) Aldobrandini.


(c) Martin Van den Bogaert, dit Martin Desjardins (1640-1694), élève du sculpteur anversois Pierre Verbruggen, a laissé en 1680 une "Diane chasseresse" à Versailles.


(d) En 1867, Auguste Renoir (1841-1919) a peint une "Diane chasseresse" qui se trouve à la National Gallery of Art, à Washington.


(e) Références littéraires :


- <<"En vérité, mon cher, dit Château-Renaud, je ne comprends point, à part la mésalliance, et je ne crois point que ce soit cela qui vous préoccupe beaucoup ; je ne comprends pas, dis-je, à part la mésalliance, ce que vous pouvez avoir contre Mlle Danglars ; c'est en vérité une fort belle personne.

- Fort belle, certainement, dit Albert ; mais je vous avoue qu'en fait de beauté j'aimerais mieux quelque chose de plus doux, de plus suave, de plus féminin, enfin.

- Voilà bien les jeunes gens, dit Château-Renaud qui, en sa qualité d'homme de trente ans, prenait avec Morcerf des airs paternels ; ils ne sont jamais satisfaits. Comment, mon cher ! on vous trouve une fiancée bâtie sur le modèle de la Diane chasseresse et vous n'êtes pas content !

- Eh bien, justement, j'aurais mieux aimé quelque chose dans le genre de la Vénus de Milo ou de Capoue. Cette Diane chasseresse, toujours au milieu de ses nymphes, m'épouvante un peu, j'ai peur qu'elle ne me traite en Actéon." (Alexandre Dumas, "Le Comte de Monte-Cristo", 1845, Chapitre 53)>>.


- <<Cymodocée fut choisie des vieillards, pour conduire le choeur des jeunes filles qui devoient présenter les offrandes à la chaste soeur d'Apollon. Dans la naïveté de sa joie, elle s'applaudissoit de ces honneurs, parce qu'ils rejaillissoient sur son père : pourvu qu'il entendît les louanges qu'on donnoit à sa fille, qu'il touchât les couronnes qu'elle avoit gagnées, il ne demandoit pas d'autre gloire, ni d'autre bonheur. Démodocus, retenu par un sacrifice qu'un étranger étoit venu offrir à Homère, ne put accompagner sa fille à Limné. Elle se rendit seule à la fête avec sa nourrice Euryméduse, fille d'Alcimédon de Naxos : le vieillard étoit sans inquiétude, parce que le proconsul d'Achaïe se trouvoit alors à Rome auprès de César-Galérius. Le temple de Diane s'élevoit à la vue du golfe de Messénie, sur une croupe du Taygète, au milieu d'un bois de pins, aux branches desquels les chasseurs avoient suspendu la dépouille des bêtes sauvages. Les murs de l'édifice avoient reçu du temps cette couleur de feuilles séchées, que le voyageur observe encore aujourd'hui dans les ruines de Rome et d'Athènes. La statue de Diane, placée sur un autel au milieu du temple, étoit le chef-d'oeuvre d'un sculpteur célèbre. Il avoit représenté la fille de Latone, debout, un pied en avant, saisissant de la main droite une flèche dans son carquois suspendu à ses épaules, tandis que la biche Cérynnide, aux cornes d'or et aux pieds d'airain, se réfugioit sous l'arc que la déesse tenoit dans sa main gauche abaissée. Au moment où la lune, au milieu de sa course, laissa tomber ses rayons sur le temple, Cymodocée, à la tête de ses compagnes, égales en nombre aux nymphes océanies, entonna l'hymne à la vierge blanche. Une troupe de chasseurs répondoit à la voix des jeunes filles : "formez, formez la danse légère ! Doublez, ramenez le choeur, le choeur sacré ! Diane, souveraine des forêts, recevez les voeux que vous offrent des vierges choisies, des enfants chastes, instruits par les vers de la sibylle. Vous naquîtes sous un palmier, dans la flottante Délos. Pour charmer les douleurs de Latone, des cygnes firent sept fois en chantant le tour de l'île harmonieuse : ce fut en mémoire de leurs chants, que votre divin frère inventa les sept cordes de la lyre. Formez, formez la danse légère ! Doublez, ramenez le choeur, le choeur sacré ! Vous aimez les rives des fleuves, l'ombrage des bois, les forêts du Cragus verdoyant, du frais Algide et du sombre érymanthe. Diane qui portez l'arc redoutable, lune dont la tête est ornée du croissant, Hécate armée du serpent et du glaive, faites que la jeunesse ait des moeurs pures, la vieillesse du repos, et la race de Nestor, des fils, des richesses et de la gloire ! Formez, formez la danse légère ! Doublez, ramenez le choeur, le choeur sacré ! " En achevant cet hymne, les jeunes filles ôtèrent leurs couronnes de laurier, et les suspendirent à l'autel de Diane, avec les arcs des chasseurs. Un cerf blanc fut immolé à la reine du silence. La foule se sépara, et Cymodocée, suivie de sa nourrice, prit un sentier qui la devoit conduire chez son père. (François-René Chateaubriand, "Les Martyrs", Livre I)>>.


(f) Une chasseresse est toute dame qui participe à une chasse en vénerie.


- <<À la fin, rassemblant tout son courage, il se décida à saluer la belle chasseresse et à lui dire qu'il espérait que son amusement avait répondu à son attente. La réponse de la jeune dame fut modeste et polie, et elle témoigna quelque reconnaissance au brave cavalier qui avait terminé la chasse avec tant d'adresse, lorsque les chiens et les chasseurs semblaient intimidés et n'osaient avancer.

– Soit dit entre nous, madame, reprit Bucklaw, que cette observation ramena sur son terrain, il n'y a pas grand mérite à ce que j'ai fait, attendu que rien n'est plus facile, pourvu seulement qu'on n'ait pas trop peur de recevoir une paire d'andouillers dans la poitrine. J'ai chassé cinq cents fois à forcer le cerf, madame, et je ne l'ai jamais vu aux abois que je ne me sois hardiment avancé sur lui : l'usage et la pratique, madame, voilà tout le secret ; cependant il faut aussi de la prudence et de l'attention, et je vous conseille d'avoir toujours un couteau de chasse bien affilé à deux tranchants, afin de pouvoir frapper en avant ou en arrière, suivant l'occasion ; car une blessure faite par un coup de corne est dangereuse et sujette à s'envenimer.

– Je vous remercie de ce conseil, monsieur, dit la jeune dame, tandis que son masque cachait à peine le léger sourire de ses lèvres, mais je crains de n'avoir pas souvent occasion de le mettre en pratique. (Walter Scott, "The Bride of Lammermoor", 1819, Traduction Auguste Defauconpret, "La Fiancée de Lammermoor", Chapitre IX)>>.


(g) Voir Carl-Gustav Jung. Clouet. Diane de Chateaumorand. Gentileschi. Introduction à l'essence de la mythologie. Le mythe d'Actéon. Portrait d'Honoré d'Urfé.




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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mercredi 11 Juin 2008



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