Instances psychiques


(a) La théorie des instances psychiques met fin à l'image de l'individu citadelle, au mythe du Moi conscient affirmant "Je suis maître de moi comme de l'univers" (Auguste) et autorise la prise en compte du "Oh dieu l'étrange peine, je sens deux hommes en moi" (Rodrigue).


(b) L'existence d'instances psychiques multiples est postulée par Sigmund Freud, pour sortir d'une impasse théorique et thérapeutique.


- <<S. Freud résume les choses ainsi : "ces fantasmes possèdent une réalité psychique qui s'oppose à la réalité matérielle, et nous apprenons peu à peu à comprendre que, dans le monde de la névrose, c'est la réalité psychique qui est déterminante". Les symptômes peuvent donc être des représentations d'expériences vécues qui ont effectivement eu lieu, ou bien aussi, des représentations de fantasmes du malade. S. Freud repère quelques "évènements" revenant toujours dans l'histoire de la jeunesse du névrosé ; il ne parle pas de "fantasmes" encore à leur propos, car, dit-il, nous aurions tord de croire qu'aucune réalité matérielle ne leur revient jamais ; il s'agit de l'observation des rapports sexuels entre les parents, de la séduction par une personne adulte, et de la menace de castration. C'est à propos de cette dernière particulièrement que S. Freud explique qu'il peut y avoir quelque réalité matérielle en la menace proférée par un adulte face à la masturbation de l'enfant ; mais bien vite, il doit reconnaître que cette menace ne saurait être énoncée réellement aussi souvent qu'elle se rencontre chez les névrosés ; il faut donc trouver une autre façon d'en expliquer la survenue que le recours à une intervention réelle des parents. Alors, S. Freud propose de considérer que l'enfant construit le fantasme de la menace de castration en se fondant, d'une part, sur un savoir, le savoir que la satisfaction autoérotique est interdite, et d'autre part, sur une découverte, celle de l'organe génital féminin. Ces fantasmes de scène primitive, de séduction, et de menace de castration sont élevés par S. Freud au rang de "fantasmes originaires" en tant qu'ils apparaissent chaque fois, et avec le même contenu, et qu'ils constituent ainsi des évènements de l'enfance forcément requis, tels un "fonds permanent de la névrose". Et, élément fort important, il n'est pas possible de mettre à jour de différence quant à ces évènements, selon que ce soit le fantasme ou la réalité qui y prenne la plus grande part. S. Freud s'intéresse donc à la fois à la constitution psychique d'un moi et d'un non-moi, d'un dedans et d'un dehors, du moi et du monde extérieur, et à une réalité autre, psychique. Faisant un pas de plus, il tente d'appréhender la névrose et la psychose au travers des rapports entre les différences instances psychiques qui s'y observent. Entre temps, en 1920, il produit une nouvelle topique – la deuxième, la première étant constituée des trois éléments : conscient, préconscient, inconscient – chargée de rendre compte des fonctions et des rapports de trois instances, le moi (représentant des intérêts de la totalité de la personne), le ça (pôle pulsionnel) et le surmoi (instance constituée par l'introjection des interdits parentaux, et qui juge et critique). (Arnaud Briand, "Vos rêves pour la réalité. Étude de la notion de délire partiel à propos des transsexualismes", document du web)>>.


(c) Voir Emergence. Expérience du hiatus. Pulsion.



Auteur. Hubert Houdoy


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