Méphistophélès


(a) Méphistophélès est un des noms et une des figures de Satan ou du Diable.


(b) Dans le "Faust" de Charles Gounod, c'est Méphistophélès qui promet la jeunesse au docteur Faust, en échange de son âme (sa soumission future en Enfer).


(c) Attribut. Méphistophélès est boiteux.


- <<Méphistophélès (à Faust) : Les pauvres gens ne soupçonnent jamais le diable, quand même il les tiendrait à la gorge.

Faust : Nous vous saluons, messieurs.

Siebel : Grand merci de votre honnêteté ! (Bas, regardant de travers Méphistophélès.) Qu'a donc ce coquin à clocher sur un pied ?

(Johann Wolfgang Goethe, traduction de Gérard de Nerval, "Faust", Garnier Flammarion, Paris, 1964, page 91, Cave d'Auerbach à Leipzig)>>.


(d) Un homme politique (en l'occurrence François Bayrou) peut-il être à la fois Mephistophélès et Achab, dont la baleine blanche serait le Palais de l'Elysée ?


- <<Jean-Louis Bourlanges s'est éloigné de M. Bayrou après l'élection présidentielle, jugeant son projet "irréaliste". Membre du comité Balladur sur les institutions, il a qualifié M. Bayrou de "Mephisto". "Mephisto est un personnage grandiose, c'est l'esprit qui nie tout. Bayrou a beaucoup de talent, mais c'est une formule 1 qui court après une chimère. Il ne peut pas supporter que quelqu'un d'autre existe en dehors de lui et, du coup, s'enferme dans un comportement sectaire. Il n'y a que lui qui existe. Cela en devient presque puéril. Tous ceux qui l'ont quitté, après l'avoir beaucoup aimé, sont soulagés. C'est un calculateur, qui analyse très bien les ressorts des gens et de la société, mais égaré par son égotisme. C'est le capitaine Achab de la vie politique française, qui court après Moby Dick et qui entraîne son équipage tout entier vers la mort." (Amina, "A François Bayrou, ses amis rancuniers", in Le Monde, vendredi 30 novembre 2007)>>.


(e) Le nom <Méphistophélès> a produit l'adjectif <méphistophélique>. Avec son odeur méphitique, Méphistophélès n'est pas particulièrement en odeur de sainteté.


(f) On dit d'un séducteur qu'il a "la beauté du diable" ou qu'il est un Méphisto.


- "La Beauté du Diable", film (1949) de René Clair, avec Michel Simon et Gérard Philipe, est une adaptation de la légende de Faust.


- <<- Si je vous ai bien compris Cédric, vous avez trompé Cathy parce qu'elle est parfaite mais que sexuellement vous n'étiez plus compatibles ?

- Non, non, je ne peux pas dire ça non plus, je crois que j'avais besoin de me prouver que je pouvais encore plaire, que je pouvais vivre des choses différentes moins routinières. Et, puis ça ne se commande pas ces choses là.

- Ah, vous m'inquiètez, Cédric, dois-je comprendre que vous n'êtes pas maître de votre corps ?

- Non, enfin si. Enfin, ça dépend de qui j'ai en face ! dit-il en me regardant avec insistance.

Mal à l'aise, je suis très mal à l'aise. Toutefois, je ne relève pas la réflexion et ne soutiens pas son regard, il sent le soufre à plein nez le jeune Méphisto. (Dominique Marie Dugasse, Psychologue, Vendredi 25 Avril 2008, "Cédric et Cathy", sur son blog, Le temps d'une pause, rubrique, Paroles de psy)>>.


(g) L'actuel culte de la jeunesse, non pas celle des jeunes, qui n'en finissent pas de faire leurs preuves pour décrocher un emploi stable, mais celle de leurs anciens qui n'ont plus le droit de "paraître leur âge" ou de "faire leur âge", l'actuel culte de la jeunesse, dis-je, a quelque chose de faustien et doit receler une certaine dose de perversion. En effet, accorder la jeunesse aux anciens plutôt qu'aux nouveaux est "contre-nature".


(h) Références littéraires :


- <<C'est l'air humide de ce cachot qui me fait penser à l'isolement... Et pourquoi être encore hypocrite en maudissant l'hypocrisie ? Ce n'est ni la mort, ni le cachot, ni l'air humide, c'est l'absence de Mme de Rênal qui m'accable. Si, à Verrières, pour la voir, j'étais obligé de vivre des semaines entières caché dans les caves de sa maison, est-ce que je me plaindrais ? L'influence de mes contemporains l'emporte, dit-il tout haut et avec un rire amer. Parlant seul avec moi-même, à deux pas de la mort, je suis encore hypocrite... O dix-neuvième siècle ! ...Un chasseur tire un coup de fusil dans une forêt, sa proie tombe, il s'élance pour la saisir. Sa chaussure heurte une fourmilière haute de deux pieds, détruit l'habitation des fourmis, sème au loin les fourmis, leurs oeufs... Les plus philosophes parmi les fourmis ne pourront jamais comprendre ce corps noir, immense, effroyable : la botte du chasseur, qui tout à coup a pénétré dans leur demeure avec une incroyable rapidité, et précédée d'un bruit épouvantable, accompagné de gerbes d'un feu rougeâtre... ...Ainsi la mort, la vie, l'éternité, choses fort simples pour qui aurait les organes assez vastes pour les concevoir... Une mouche éphémère naît à neuf heures du matin dans les grands jours d'été, pour mourir à cinq heures du soir ; comment comprendrait-elle le mot nuit ? Donnez-lui cinq heures d'existence de plus, elle voit et comprend ce que c'est que la nuit. Ainsi moi, je mourrai à vingt-trois ans. Donnez-moi cinq années de vie de plus pour vivre avec Mme de Rênal. Et il se mit à rire comme Méphistophélès. Quelle folie de discuter ces grands problèmes ! (Stendhal, Henri Beyle, "Le Rouge et le noir", 1830, Livre II, Chapitre XLIV)>>.


- <<En ce moment, un rire muet échappait à ce fantastique personnage, et se dessinait sur ses lèvres froides, tendues par un faux râtelier. A ce rire, la vive imagination de Raphaël lui montra dans cet homme de frappantes ressemblances avec la tête idéale que les peintres ont donnée au Méphistophélès de Goethe. Mille superstitions s'emparèrent de l'âme forte de Raphaël, il crut alors à la puissance du démon, à tous les sortilèges rapportés dans les légendes du moyen âge et mises en oeuvre par les poètes. Se refusant avec horreur au sort de Faust, il invoqua soudain le ciel, ayant, comme les mourants, une foi fervente en Dieu, en la Vierge Marie. (Honoré de Balzac, "La Peau de chagrin", 1831, III, L'Agonie)>>.


- <<M. Balthazar Cherbonneau, qui était un homme de bonne compagnie, voyant l'embarras du comte, n'insista pas et le conduisit à une table sur laquelle était posée une eau aussi claire que le diamant. "Vous avez sans doute entendu parler du miroir magique où Méphistophélès fait voir à Faust l'image d'Hélène [Marguerite] ; sans avoir un pied de cheval dans mon bas de soie et deux plumes de coq à mon chapeau, je puis vous régaler de cet innocent prodige. Penchez-vous sur cette coupe et pensez fixement à la personne que vous désirez faire apparaître ; vivante ou morte, lointaine ou rapprochée, elle viendra à votre appel, du bout du monde ou des profondeurs de l'histoire." (Théophile Gautier, "Contes fantastiques", 1831, Avatar)>>.


(i) Voir Abîme. Alerte. Ame. Bien. Boris Godounov. Brocken. Callot. Caprice. Castafiore. Chiromancien. Connaître le monde. Demeure chaste et pure. Douteur conscient. Echafaud. Emprise. Entremetteuse. Famulus. Faust. Faust pervers. Faustien. Fille. Flamberge. Flamme. Gygès. Hartz. Hétaïre. Impatience. L'épée et la plume. La Damnation de Faust. La Gioconda. La nuit de Walpurgis. Laïs. Lilith. Mensonge. Nécrologie. Nécromancien. Pandarus. Pari faustien. Pervers. Pont du Diable. Prince des ténèbres. Ricaner. Veau d'or. Vortex. Walpurgis.


(j) Liens hypertextuels vers le blog cité :

"Le temps d'une pause", http://dugasse.blogspot.com/

Rubrique "Paroles de Psy", http://dugasse.blogspot.com/search/label/Paroles%20de%20psy






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mardi 24 Juin 2008



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