Ségusiaves


(a) Les Ségusiaves (ou Ségusiens) font partie des peuples Celtes de la Gaule, ceux que l'on nomme Gaulois. Ce peuple occupait les actuels départements de la Loire et du Rhône. Il est frontalier de la Province romaine.


- <<Là, les Ceutrons, les Graïoceliens et les Caturiges, qui avaient occupé les hauteurs, veulent arrêter ses troupes. Il les bat en plusieurs rencontres, et se rend, en sept journées, d'Ocèle, dernière place de la Province citérieure, au territoire des Vocontiens, limite de la Province ultérieure : de là il pénètre chez les Allobroges, puis chez les Ségusiens, qui sont le premier peuple hors de la Province, au-delà du Rhône. (Jules César, "La Guerre des Gaules", Livre Premier, § X)>>.


(b) Marécageuse, soumise aux caprices de la Loire, alors nommée <Liger>, la plaine du Forez était alors peu propice à la culture. Deux siècles avant Jésus-Christ, le géographe Grec Strabon cite les Ségusiaves comme un peuple de commerçants. Ils pratiquaient la navigation fluviale, sur la Loire, à partir de Bas-en-Basset. Ils honoraient la déesse Segeta dans la ville celtique de Moingt.


(c) Politiquement dominés par les Éduens de Bibrax, les Ségusiaves s'allient aux Grecs de Massilia. L'ancienne Marseille est une colonie grecque de Phocée. Marchands et marchandises des pays du soleil remontent le Rhône, le Gier et la Loire, en direction de l'Atlantique. Les métaux d'Auvergne et le fer du Berry prennent le chemin inverse. D'autres peuples, dont les Arvernes, s'opposent ou s'imposent à ces marchands. Soucieuse de maintenir la communication terrestre avec la péninsule Ibérique (Guerres Puniques), Rome viendra soutenir Massilia. Elle en profitera pour prendre le contrôle de la Province Romaine de Gaule, la Provence.


(d) Alliés de Rome, les Éduens et les Ségusiaves seront les derniers à rentrer dans la confédération nationale, organisée par Vercingétorix contre les ambitions personnelles de Jules César.


- << ... que seulement les Gaulois consentent à détruire leurs récoltes et à incendier leurs demeures, et ne voient dans ces pertes domestiques qu'un sûr moyen d'obtenir à jamais la liberté et l'indépendance.» Ces dispositions faites, il demanda aux Éduens et aux Ségusiens, voisins de notre Province, dix mille fantassins ; il y ajoute huit cents chevaux, donne le commandement de ces troupes au frère d'Éporédorix, et lui enjoint de porter la guerre chez les Allobroges. D'un autre côté, il fait marcher les Gabaliens et les plus proches cantons des Arvernes contre les Helviens, et il envoie les Ruténiens et les Cadurciens ravager le pays des Volques Arécomiques. En même temps il sollicite les Allobroges par des messages secrets, espérant que les ressentiments de la dernière guerre n'étaient pas éteints dans leur cœur ; il promet de l'argent aux chefs, et à la nation la souveraineté de toute la province. (Jules César, "La Guerre des Gaules", Livre VII, § LXIV. "Vercingétorix prend ses dispositions et porte la guerre contre les Allobroges, les Helviens et les Volques Arécomiques")>>.


(e) Les Ségusiaves font partie des "clients" (alliés tributaires) des Eduens.


- <<Pendant que ces choses se passaient devant Alise, les principaux de la Gaule avaient résolu, dans une assemblée générale, non, comme le voulait Vercingétorix, d'appeler aux armes tous ceux qui étaient en état de les porter, mais d'exiger de chaque peuple un certain nombre d'hommes : ils craignaient, dans la confusion d'une si grande multitude, de ne pouvoir aisément ni la gouverner, ni se reconnaître, ni se nourrir. Les Éduens avec leurs clients, les Ségusiens, les Ambivarètes, les Aulerciens Brannovikes, les Brannoviens, durent fournir trente-cinq mille hommes ; les Arvernes avec les peuples de leur dépendance, comme les Eleutères Cadurkes, les Cabales, les Vélauniens, un pareil nombre ; les Sénonais, les Séquaniens, les Bituriges, les Santones, les Ruténiens, les Carnutes, douze mille ; les Bellovaques, dix mille ; les Lémovices, autant ; les Piétons, les Turons, les Parisiens, les Helviens, huit mille ; les Suessions, les Ambianiens, les Médiomatriciens, les Pétrocoriens, les Nerviens, les Morins, les Nitiobriges, cinq mille ; les Aulerciens Cénomans, autant ; les Atrébates, quatre mille ; les Bellocasses, les Lexoviens, les Aulerciens Éburovices, trois mille ; les Rauraques et les Boïens, trente mille ; enfin les pays situés le long de l'Océan, et que les Gaulois appellent Armoriques, parmi lesquels sont les Curiosolites, les Rhédons, les Ambibares, les Calètes, les Osismiens, les Lémovices, les Vénètes et les Unelliens, devaient fournir ensemble six mille hommes. Les Bellovaques refusèrent leur contingent, et dirent qu'ils voulaient faire la guerre en leur nom et leur gré, sans obéir à personne. Cependant, à la prière de Commius, leur allié, ils envoyèrent deux mille hommes. (Jules César, "La Guerre des Gaules", Livre VII, § LXXV. "Les principaux de la Gaule, réunis en assemblée, exigent de chaque peuple un certain nombre d'hommes, et non pas la totalité d'entre eux, comme le voulait Vercingétorix. Seuls les Bellovaques désirent rester indépendants")>>.


(f) Après la défaite d'Alésia, les Ségusiaves feront partie des points d'ancrage de la romanisation. Feurs deviendra le Forum Segusiavorum et Aquae Segetae une ville d'eau à la mode. La ville romaine de Rodumna est devenue Roanne. De même, Rome saura utiliser la vaillance guerrière et l'ascendant politique des Arvernes. Sur la vallée du Rhône, Lugdunum sera le centre de la Gaule Romaine puis de la christianisation.


(f) Peu à peu, Lyon et Feurs, le Lyonnais et le Forez, se sépareront en deux pagus carolingiens. Mais, politiquement, il faudra attendre la permutatio de 1173. Enfin, pour l'Église catholique, le Rhône et la Loire ne formeront deux diocèses distincts que dans le seconde moitié du XX ème siècle.


(g) Les territoires des Arvernes, des Éduens et des Ségusiaves sont devenus l'Auvergne, la Bresse et le Forez. La force des traditions est telle que Jean-René Trochet a pu montrer une relative concordance entre ces trois pays et trois formes caractéristiques de l'araire.


(h) Voir Bituit. Boën. Boïens. Département de la Loire. Dunum. Egarande. Empire Arverne. Essalois. Luern. Montarcher. Montverdun. Oppidum. Rouffix. Route grecque de l'étain. Routes de l’ambre. Routes de l'étain.


(i) Référence : "Aux origines de la France rurale, outils, pays et paysages".







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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Vendredi 25 Juillet 2008.



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