Chute des corps


(a) Physique. La chute des corps est le point commun entre le mouvement de la Terre autour du Soleil et la pomme trop mure qui tombe de la branche du pommier dans l'herbe de la prairie normande. Mais si cette généralité est formulée par Isaac Newton, dans sa théorie de la gravitation universelle, l'accélération des corps pesants est déjà formulée par Galilée, ainsi que le principe d'inertie et le principe d'universalité qui nous permet de faire une théorie physique de l'Univers.


- <<Les historiens des sciences s'accordent au moins sur un point : le véritable coup d'envoi de la physique «moderne» fut l'énoncé de la loi de la chute des corps par Galilée, aux alentours de 1604. Cette découverte – la fameuse «coupure galiléenne» – ouvrit au temps les portes de la physique en faisant de lui une variable mathématique, qui joua un rôle décisif dans l'élaboration de la cinématique. Jusqu'alors, la notion de temps était restée centrée sur des préoccupations quotidiennes, servant essentiellement aux hommes de moyen d'orientation dans l'univers social, en conformité avec le cours global des événements terrestres. Le Pisan, lui, voulait trouver le statut qu'il convenait d'accorder au temps pour rendre possible la mesure du mouvement et fonder une

véritable science de la dynamique. C'est ainsi qu'il finit par découvrir que si le temps (plutôt que l'espace parcouru) est choisi comme variable, alors la chute des corps dans le vide obéit à une loi simple : la vitesse acquise est proportionnelle à la durée de la chute et est indépendante de la masse et de la nature du corps. Résultat capital, révolutionnaire, qui venait contredire la théorie d'Aristote, laquelle expliquait depuis deux millénaires que la vitesse de chute est d'autant plus rapide que le corps est plus massif. Cette histoire est vraie pour l'essentiel. Reste qu'en racontant ainsi les choses, on laisse accroire que l'invention de la cinématique serait due au génie d'un seul homme, Galilée, rayon de soleil inattendu, imprévisible, miraculeux, qui aurait éclairé les hommes grâce à son intelligence supérieure, à la manière d'un envoyé du ciel, alors qu'en réalité de très nombreuses personnes ont collaboré à ce que nous nommons «l'oeuvre de Galilée». D'abord, Galilée ne fut pas tout à fait le premier : bien avant lui, de nombreux autres savants s'étaient penchés sur des problèmes de cinématique, proposant diverses théories du mouvement, et il s'est inspiré de toutes ces productions, ne serait-ce que pour en dénoncer les erreurs. Ensuite, Galilée ne fut nullement isolé : il participait aux débats qui avaient cours dans les cercles cultivés et universitaires, pour ne pas parler des militaires. Enfin, après leur publication, il a bien fallu que les théories de Galilée fussent copiées, diffusées, enseignées, sans quoi elles eussent été complètement oubliées. Cette dernière condition n'est pas si fréquemment réalisée, contrairement à ce que l'on imagine parfois : le cas des grands algébristes chinois du XIIIe siècle, complètement effacés du champ de la pensée au cours des siècles suivants, démontre que l'oubli de découvertes, même géniales, est parfaitement possible lorsque, dans une société donnée, les courroies de transmission font défaut. (Etienne Klein, "Y a-t-il eu des Galilée indiens ?", in laviedesidees.fr)>>.


(b) Galileo Galilei (1564-1642) étudie le mouvement accéléré de boules compactes (cuivre, bronze) sur les plans inclinés et s'efforce de mesurer les temps de déplacement avec précision. Pour connaître précisément la résistance de l'air, il faudrait qu'il connaisse d'abord la pression atmosphérique, ce que fera seulement un de ses disciples.


(c) Référence :


- <<Parallèlement à l'astronomie, Galilée s'intéressa de près aux questions de mécanique et de cinématique, essayant de comprendre les raisons pour lesquelles un corps se déplaçait et notamment l'influence de la masse ou du poids sur la chute des corps. En 1581, à 17 ans, après 4 années d'études dans un monastère Jésuite, et une brève inscription comme moine novice rapidement rayée, Galilée entre à l'université de Pise pour y poursuivre des études de médecine conformément aux souhaits de son père. Trois ans plus tard, en 1584, il observa une lanterne se balancer dans la cathédrale et se mis à mesurer sa période. Par curiosité il refit l'expérience avec des pendules de différentes longueurs et de poids différents. Il constate que leur période est toujours identique, indépendante de l'amplitude et ne dépend que de la longueur du fil. Personne n'avait jamais observé ce phénomène, ce qui rendit le jeune élève immédiatement célèbre. Malheureusement il s'ennuyait aux cours et malgré des cours de rattrapage en mathématiques qui lui donna le mathématicien de la Court du Grand-Duc de Toscane, il ne réussit pas à obtenir son diplôme et quitta l'Université de Pise. Pour gagner sa vie, il donna des cours privés de mathématiques aux jeunes étudiants et continua à réaliser différentes expériences, s'intéressant à la flottaison des objets et au fonctionnement de la balance. C'est ainsi qu'il découvrit qu'à l'aide d'une balance il pouvait dire qu'une pièce d'or était 19.3 fois plus massive que le même volume d'eau. Enfin Galilée se décida à prendre son destin en main et visa une place de mathématicien auprès d'une université. En répondant à un concours que nous jugerions surréaliste sur l'Enfer de Dante, Galilée obtient un contrat de trois ans avec... l'Université de Pise, celle-là même qui lui refusa son diplôme ! La légende raconte que Galilée se décida à trancher la question de la chute des corps en profitant de la Tour de Pise haute de 54 mètres, pour y lancer différents poids du haut de la tour et en mesurant leur temps de chute. S'il n'a jamais réalisé cette expérience du haut de la Tour penchée mais probablement depuis une tour de Padoue, il découvrit que tous les poids arrivèrent au sol dans le même temps. La conclusion était définitive, Aristote s'était trompé. Pendant qu'il était à l'université, des questions seront débattues autour de certaines lois d'Aristote, notamment le fait de savoir si les corps lourds tombent réellement plus rapidement que les corps légers. En cette matière, ici aussi les paroles des Anciens étaient considérées jusqu'alors comme "parole d'évangile". Galilée découvrit en même temps que l'accélération d'un corps en chute est proportionnelle au temps et, contrairement à notre intuition, indépendante de son poids. Dans son esprit, une plume ou une masse en plomb tombant dans le vide subissent donc la même accélération et doivent toucher le sol en même temps. Bien que l'expérience de Galilée était convaincante, encore aujourd'hui nous avons du mal à croire qu'un lingot de plomb et une plume peuvent tombent avec la même accélération et arriver en même temps au sol ! Mais comme Aristote, tant qu'on ne fait pas l'expérience, on ne le saura jamais et, se fiant à notre intuition, notre conclusion posée a priori, est une nouvelle fois totalement fausse : il faut le répéter, un lingot de plomb et une plume lâchés ensemble du même niveau arrivent toujours en même temps au sol. Galilée a raison ! En voulez-vous une preuve ? En voici une très convaincante.

L'expérience de la plume et du marteau d'Apollo 15

Ce fait est si paradoxal qu'il fallut encore le prouver récemment aux incrédules au cours de la mission Apollo 15 ! En 1971 en effet, les astronautes américains David Scott et James Irwin séjournèrent sur la Lune près des monts Hadley durant 64 heures, y roulèrent en 4x4 et firent diverses expériences tandis qu'Alfred Worden les attendait en orbite. Les commentaires durant l'EVA étaitent transmis à terre au CapCom Joseph P.Allen.

Juste avant la fin de la mission, devant les caméras, Scott prit en main une plume et un marteau, se demandant si la loi de Galilée sur la chute des corps serait vérifiée. Voici la transcription de cette expérience tout à la fois ordinaire et hors du commun enregistrée entre H+167:22:06 et H+167:22:58 :

- Scott : Bien, dans ma main gauche, j'ai une plume, dans ma main droite, un marteau. Et je parie que l'une des raisons pour lesquelles nous sommes ici aujourd'hui c'est parce qu'un gentleman appelé Galilée, il y a un long temps, a fait une découverte plutôt significative au sujet de la chute des corps dans le champs de gravité. Et nous avons pensé qu'il n'y avait pas de meilleur endroit pour confirmer ses résultats que sur la Lune.

[la caméra effectue un zoom sur le marteau et la plume puis prend du recul pour filmer l'expérience]

- Scott : Et ainsi nous avons pensé que nous devions la tenter pour vous. La plume s'avère justement être, à propos, une plume de faucon pour notre Falcon [nom de leur module lunaire]. Et je vais les laisser tomber tous les deux et, je l'espère, ils toucheront le sol en même temps [Pause]

Avant, pendant et après la chute de la plume et du marteau. Voici le film correspondant (AVI de 2.1 MB ou MPEG de 6.4 MB) ainsi que la transcription originale de cette action. Documents NASA.

[Dave prend la plume et le marteau entre respectivement le pouce et l'index de ses mains gauche et droite, et lève ses coudes vers le haut et l'extérieur. Il lâche le marteau et la plume simultanément et retire ses mains du champ. Le marteau et la plume tombent côte à côte et frappent le sol pratiquement au même instant. Et de fait, les deux objets subissant la même accélération, ils arrivèrent ensemble au sol 1.2 sec plus tard. En analysant les images, on peut également estimer l'accélération de la force de pesanteur lunaire à hauteur d'épaule de Scott à environ 1.63m/s2]

- Scott : Que dites-vous de ça !

- Allen : Que dites-vous ça ! [Applaudissement à Houston]

- Scott : Ce qui prouve que Mr. Galilée avait trouvé les bons résultats. [Pause]

- Allen : Superbe !

Des expériences au Discours. Si cette expérience est concluante Galilée aurait été bien en peine de la reproduire. Si vous dites quelque chose comme cela aujourd'hui en prouvant qu'un homme illustre s'est trompé, vous obtiendrez certainement un contrat à vie dans une université, à condition bien entendu de publier vos résultats, en démontrant à travers une théorie, une analyse mathématique, que cette personne s'est trompé. Galilée n'avait pas encore d'explication à proposer et ne put donc pas publier ses résultats. A la place il injuriait les collègues qui s'opposaient à ses thèses, ce qui fut très mal apprécié par la direction de la Faculté. Elle décida de ne pas renouveler le contrat de Galilée. Grâce à ses relations, Galilée finit par obtenir un contrat avec l'Université de Padoue. Il s'y plût bien jusqu'à la mort de son père en 1593. Galilée avait à présent charge de famille et avait payé la dot de l'une de ses soeurs, une somme dix fois supérieure à son humble salaire. Endetté, il savait que s'il rentrait à Florence il serait immédiatement mis en prison. Pour s'en sortir il fabriqua divers instruments qu'il mit en vente : un thermomètre rudimentaire et une boussole militaire en 1596 qui eut beaucoup de succès, y compris sa version civile fabriquée l'année suivante. Cela lui permit d'avoir suffisamment d'argent et rentrer dans ses frais. Et il en avait encore plus besoin qu'avant car non seulement il devait faire vivre sa femme et ses trois enfants mais également entretenir une maîtresse de 21 ans aux moeurs légères. Après avoir inventé la lunette astronomique en 1609, l'année suivante Galilée voulut trancher la question du mouvement des corps et reprit le problème à zéro. Rapidement il pose sa première loi : "En un même lieu et pour tous les corps, l'accroissement de la vitesse en fonction du temps est constant ", e = vt Quelques temps plus tard, en laissant rouler des boules en bronze sur des plans différemment inclinés, il découvre le mouvement continu et uniformément accéléré : "les espaces parcourus sont proportionnels aux carrés des temps et les espaces parcourus en chute libre pendant des temps égaux sont comme les nombres impairs à partir de l'unité". Mais sa théorie est incomplète et en 1615 il comprend que c'est à un instant donné de la chute que l'accélération est proportionnelle au temps écoulé depuis le début de celle-ci. Galilée venait de découvrir la Loi de la "chute des corps" dont Newton fera également usage avec le succès que l'on sait : e = 1/2 gt2. Les années s'écoulèrent. Galilée continua à enseigner la géométrie et les mathématiques, à pratiquer l'astronomie et à s'intéresser à la mécanique. Suite à ses expériences, dès la fin de son procès en "hérésie" et alors qu'il était en résidence surveillée à Arcetri, Galilée entama la rédaction d'un nouveau livre consacré à la mécanique, "Discours et démonstrations mathématiques sur deux sciences nouvelles". Il le publia à Leide aux Pays-Bas en 1638. Ce livre est considéré comme le premier recueil de physique moderne. Il est toutefois fondé sur la géométrie. Un jour, un enfant passant sur le sentier qui longeait la villa de Galilée entendit un bruit infernal et inhabituel émaner de son habitation. Curieux, l'enfant monta sur la terrasse et s'approcha du maître en silence. Il vit l'astronome affairé autour d'une construction très bruyante faisant, semblait-il, rouler des boules sur un plan incliné. Le vacarme provenait des boules en cuivre qui roulaient sur la terrasse au bout de la pente. Galilée tentait de mesurer la force de gravité et la vitesse de chute des corps constitués de différentes matières ou de différentes masses. L'expérience était tellement bruyante que cela amusait l'enfant. Mais il comprit qu'il ne s'agissait pas d'un jeu et observa le maître un instant travailler sans oser le déranger. Après un moment d'hésitation, il tira sur la veste du professeur. Scusa Maestro dit l'enfant, pourquoi la Terre n'est plus au centre du monde ? Le vieux professeur s'émut et éprouva du mal à retenir ses larmes ; la nouvelle génération cherchait à comprendre ses idées. C'était merveilleux. Galilée y vit un signe du destin. Comme un météore surgit de nulle part, cet enfant était le signe annonciateur d'un grand changement. Il savait à présent que bientôt le monde lui serait acquis et qu'il pourrait s'en aller le devoir acompli. Il ne se trompait pas. Malade et aveugle depuis peu, Galilée s'éteignit à Florence le 8 janvier 1642 à l'âge de 78 ans. Malgré ce handicap il nous quitta en ayant préservé toute sa force de conviction, après avoir profondément marqué son époque. Il fut enterré sans cérémonie par ordre du Pape Urbain VIII en l'église de Santa Croce à Florence et ne recevra une sépulture correcte qu'en 1726. Sur son mausolée on peut lire cette épitaphe, "Eppur si muove" (Et pourtant elle tourne), le résumé de toute sa vie.

L'héritage de Galilée. A travers son poème épique et audacieux, John Milton rendra hommage à Galilée et à ses découvertes, "le Verbe à travers le ciel, qui ouvrit dans toute leur grandeur ses portes éclatantes, suivit le chemin direct jusqu'à la maison éternelle de Dieu ; un chemin large et ample dont la poussière est d'or et le pavé d'étoiles, comme les étoiles que tu vois dans Galaxie, cette voie lactée que tu découvres, la nuit, comme une zone poudrée d'étoiles" (VII, v.574). Comme s'il fallait poursuivre son oeuvre sans délai, cette année-là, à Woolsthorpe, en Angleterre, le 25 décembre naquit Isaac Newton, tandis que 300 ans jour pour jour après la mort de Galilée naquit Stephen Hawking. L'occasion était trop belle, et Hawking en collaboration avec W. Israel ne purent s'empêcher d'écrire un ouvrage intitulé "300 Years of Gravitation"... Newton tira profit des expériences de Galilée sur l'inertie et les pendules ainsi que des Lois de Kepler pour asseoir sa théorie sur la gravitation universelle. Par la suite, plusieurs expériences confirmeront les hypothèses de Newton, dont la mesure du diamètre de la Terre par Picard en 1671 qui lui permit de confirmer sa loi en carré inverse ainsi que celle de Richer en 1672 qui constata qu'un pendule identique bâtait plus lentement à l'équateur qu'à Paris. Nous sommes également redevable à Galilée des premières tentatives d'indépendance des sciences vis-à-vis de la religion et du dogmatisme ainsi que de la séparation progressive entre la philosophie et les sciences. Sans oublier bien entendu son support à la cause de Copernic, plaçant le Soleil au centre du monde. Ces découvertes nous paraissent anodines aujourd'hui et pourtant elles ont révolutionné le monde par leur audace et leur génie. (En hommage à Galilée, V, "La loi de la chute des corps", document du web)>>.


(d) Est-on bien certains de l'universalité des lois de la chute des corps ?


- <<Cette même figure montre comment la lune présente toujours la même face à la terre, toujours la moitié à laquelle nous pouvons supposer la corde attachée. Tandis que la terre tourne librement sur elle-même pendant son voyage annuel autour du soleil, la lune nous reste attachée comme par un lien. A l'époque où Newton essaya de faire cette comparaison entre la pesanteur à la surface de la terre et la force qui retient la lune dans son orbite, le diamètre du globe terrestre n'était pas connu avec une exactitude suffisante. Le résultat ne répondit pas complètement à son attente : il trouva pour la quantité dont la lune tombe vers la terre en une seconde, un peu moins d'un vingtième de pouce ; mais, bien que la différence ne fût pas grande, elle lui parut suffisante pour l'empêcher de conclure à l'identité qu'il espérait trouver. La cause qui l'avait arrêté ne fut expliquée que seize ans plus tard. Pendant l'année 1682, assistant à une séance de la société royale de Londres, il y entendit parler de la nouvelle mesure de la terre faite par l'astronome français Picard, se fit communiquer le résultat auquel cet astronome était parvenu, revint aussitôt chez lui, et, reprenant le calcul qu'il avait essayé seize ans auparavant, il se mit à le refaire avec ces nouvelles données... mais, à mesure qu'il avançait, la précision désirée arrivait avec une évidence de plus en plus lumineuse : le penseur en fut comme mentalement ébloui, et se sentit frappé d'une telle émotion, qu'il ne put continuer et dut prier un de ses amis de terminer le calcul. C'est qu'en effet le succès de la comparaison que Newton cherchait à établir devenait complet, et ne permettait pas de douter que la force qui retient la lune dans son orbite ne fût bien réellement la même que celle qui fait tomber les corps à la surface de la terre, diminuée d'intensité dans le rapport indiqué du carré des distances. Newton avait d'ailleurs trouvé par des méthodes de calcul dont il était l'inventeur, que, sous l'action d'une pareille force dirigée vers le soleil, chaque planète devait décrire une ellipse ayant un de ses foyers au centre même du soleil ; et ce résultat était conforme à l'une des lois du mouvement des planètes établies par Képler à l'aide d'une longue suite d'observations. Il était donc autorisé à dire que les planètes pèsent ou gravitent vers le soleil, de même que les satellites pèsent ou gravitent vers les planètes dont ils dépendent ; et que la pesanteur des corps sur la terre n'est qu'un cas particulier de la gravitation manifesté dans les espaces célestes par le mouvement de révolution des planètes autour du soleil et des satellites autour des planètes. Quoi de plus naturel, dèslors, que de généraliser cette idée en disant que les astres répandus dans l'espace pèsent ou gravitent les uns vers les autres, suivant cette belle loi qui a pris place dans la science sous le nom d'attraction ou de gravitation universelle ! Les progrès de l'astronomie ont absolument démontré l'universalité de cette force (dont nous ignorons d' ailleurs la cause et l'essence intime). On l'exprime par cette formule qu'il importe de retenir : la matière attire la matière, en raison directe des masses et en raison inverse du carré des distances. (Camille Flammarion, "Astronomie populaire", édition 1995, pages 42-44)>>.


(e) Tandis que, le 11 septembre 2001, les Twin Towers et le WTC 7 de Manhattan sont réduits en très fine poussière par... [l'incendie du kérosène], en Forez, la tour où le baron des Adrets avait organisé les sauteries de Montbrison est détruite sans laisser la moindre trace. Les lois de la chute des corps ne sont visiblement pas les mêmes, à Pise et à Montbrison, pour le même XVI ème siècle, ni à New York au tout début du XXI ème siècle.


- <<Cette année fut renversée par le tonnerre la tour du baron des Adrets. Le père Fodéré raconte que la tour fut renversée sans qu'il en soit resté de traces, les matériaux ayant été anéantis miraculeusement, et qu'une femme nommée Reverdine, qui était allée monter l'horloge se trouva sur la place sans aucun mal. (Auguste Bernard, "Histoire du Forez", Tome II, Chapitre XVII, "Nouveau caractère des guerres religieuses. La Ligue")>>.


(f) D'ailleurs, MicroScope, le satellite français "Micro-Satellite à Compensation de traînée pour l'Observation du Principe d'Equivalence" [d'Einstein] a pour mission de vérifier l'universalité de la chute des corps. Prévue pour 2009, l'expérience a été repoussée vers 2001-2011.


- <<La physique fondamentale, les relations Soleil-Terre, le système solaire font l'objet de programmes spatiaux qui, tout à la fois, concourent au progrès de la connaissance et poussent les ingénieurs et techniciens de l'industrie spatiale à relever de nouveaux défis. Trois premières mondiales sont en cours de préparation :

- le microsatellite MICROSCOPE (prévu vers 2009-10) qui vérifiera, dans le domaine de la physique fondamentale, les fondements de la théorie d'Einstein : la vérification du Principe d'Equivalence ou, autrement dit, de l'Universalité de la chute des corps,

- le projet européen ACES (Atomic Clock Ensemble in Space) qui validera une nouvelle génération d'horloges atomiques à atomes froids (l'horloge PHARAO prévue sur la Station Spatiale Internationale, ISS),

- l'observatoire astronomique COROT qui partira à la recherche des exoplanètes (planètes extrasolaires) et étudiera la structure interne des étoiles. (Laboratoire Gemini, CNRS)>>.


- <<Le principe d'équivalence a pour justification l'observation expérimentale que tous les corps, indépendamment de leur masse et de leur composition, acquièrent la même accélération dans un champ de gravitation. Cette universalité de la chute des corps peut s'exprimer en disant que la masse gravitationnelle mg d'un corps (coefficient de masse entrant dans l'expression de la force gravitationnelle) est égale à la masse inerte mi ; (coefficient entrant dans la deuxième loi de Newton). Les expériences portant sur le principe d'équivalence appartiennent en fait aux deux thématiques classique et quantique, car elles testent l'idée classique de l'existence d'un continuum d'espace-temps (conséquence directe du principe d'équivalence), ou pourraient permettre de détecter l'effet de nouvelles particules ou de nouvelles forces. Il est estimé que, quelle que soit leur origine, de telles forces supplémentaires pourraient, en se superposant à la gravitation, se manifester par des violations apparentes du principe d'équivalence à des niveaux inférieurs à 10^-13-10^-14. De ce point de vue, les expériences déjà réalisées au sol ne sont pas probantes car elles n'ont pu atteindre une précision relative que de quelques 10^-12 (expériences de type Eötvos, Dicke et tirs laser Lune) et il s'avère nécessaire de profiter de l'environnement spatial pour faire à nouveau progresser la précision de cette mesure par un facteur important. Le concept du test en orbite du principe d'équivalence consiste à disposer à bord d'un satellite à traînée compensée et en pointage inertiel (ou quasi inertiel) des accéléromètres dont les masses d'épreuve, regroupées par paires, sont de composition différente. Dans la direction de l'axe des masses d'épreuve cylindriques, une violation du principe d'équivalence se traduit par une accélération différentielle périodique à la fréquence orbitale ou à une fréquence voisine (décalée de la vitesse de rotation du satellite autour de la normale à l'orbite). Le niveau de précision atteindra 10^-15 dans le cas de l'expérience Microscope. Microscope est un projet proposé par l'ONERA et l'Observatoire de la Côte d'Azur, pour être embarqué sur un microsatellite du CNES en passager secondaire d'Ariane-5 ou de PSLV, sur une orbite héliosynchrone, pendant une durée d'opération au minimum de six mois. Outre le test du principe d'équivalence, cette mission apportera l'occasion de qualifier les technologies de réalisation d'un satellite à compensation de traînée. Le microsatellite Microscope comprend pour l'essentiel :

- deux accéléromètres électrostatiques différentiels (comprenant chacun deux masses d'épreuve cylindriques concentriques), associés à une unité électronique,

- un système de contrôle d'attitude et de compensation de traînée implanté dans le calculateur du microsatellite (SCAO),

- des micropropulseurs électriques FEEPs (Field Émission Electric Propulsion) associés à leur électronique de commande et de puissance.

La faisabilité du projet a été démontrée au cours de l'année 1999. La conception du satellite Microscope est basée sur la ligne de produits Microsatellite, avec quelques adaptations concernant la structure, les panneaux solaires et le système SCAO. Le projet a été sélectionné par le Comité des Programmes Scientifiques en décembre 1999, comme nouvelle mission pour un lancement en 2004. Les microaccéléromètres ultrasensibles sont développés par l'ONERA à Châtillon. L'étude de mission est faite à l'Observatoire de la Côte d'Azur (OCA/CERGA). Le CNES est maître d'oeuvre du microsatellite. Des coopérations au niveau européen sont en cours d'élaboration (ZARM Brême, Université de Birmingham, BIPM Sèvres, Centrospazzio Pise, ARCS Seibersdorf). Le projet a été ouvert à une participation de l'ESA dans le cadre de l'appel pour les missions flexibles F2/F3. Un projet de satellite encore plus ambitieux, à température cryogénique, intitulé Step (Satellite Test for the Equivalence Principle), est à (étude par la NASA et l'ESA. Ce projet envisage un test du Principe d'Équivalence à 10-18 ; il utiliserait la technologie de positionnement électrostatique de l'ONERA. (Sénat, Paris, "La politique spatiale française: bilan et perspectives")>>.


- <<Salviati : Nous nous proposons de rechercher ce qui arriverait à des mobiles de poids très différents dans un milieu dont la résistance serait nulle... et si nous trouvons qu'effectivement des mobiles de poids spécifiques variables ont des vitesses de moins en moins différentes selon que les milieux sont de plus en plus aisés à pénétrer, qu'en fin de compte dans le milieu le plus ténu bien que non vide, et pour des poids très inégaux, l'écart des vitesses est très petit et presque insensible, alors nous pourrons admettre, me semble-t-il avec une très grande probabilité, que dans le vide les vitesses seraient toutes égales. (Galiléo Galiléi, "Discours et démonstrations mathématiques concernant deux sciences nouvelles", édition Masson, 1972)>>.


- Jimmy Walter <<a proposé une récompense d'un million de dollars à qui expliquerait scientifiquement comment l'incendie et les frappes des avions auraient pu faire écrouler les Twin Towers ; la principale difficulté de l'exercice résidant dans le fait que les tours se sont écroulées presque aussi vite que la chute des corps [dans le vide]. À ce jour aucun expert n'a réclamé ce prix. (Wikipédia)>>.


(g) Voir Abîme. Berkeley. Château de Montbrison. Consilience. Décontextualisation. Fonder. Là où c'était. Masse. Pise.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Lundi 2 Juin 2008



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