Château de Montbrison
En Forez.
(a) Le premier château féodal de Montbrison est construit par le Comte Artaud V, après son excommunication, en 1076, par le pape Grégoire VII (1073-1085). Le château de Montbrison occupait le sommet de la butte basaltique qui émerge de la plaine du Forez, au-dessus de la rivière de Vizézy, là où elle émerge des monts du Forez. Au franchissement de la rivière, le château comtal surveillait le passage du Grand Chemin de Forez.
(b) Le château est construit par les comtes de Lyon et de Forez. Il devient leur établissement principal, avec la permutatio de 1173, sous Guy II de Forez, quand Lyonnais et Forez sont séparés définitivement.
(c) Le comte de Forez nommait un châtelain pour tenir le château et sa garnison.
(d) Peu à peu, la ville déborde du château et doit se construire des remparts, pendant la Guerre de Cent Ans.
(e) C'est sous le règne d'Henri IV, à la fin des Guerres de Religion, que le château est détruit, après que la ville ait été râchetée au marquis de Saint-Sorlin, successeur de son frère, feu le duc de Nemour. En effet, l'édit de pacification du roi laissait à ses anciens ennemis toutes les places qu'ils avaient conquises, à la condition qu'ils lui en rendent hommage féodal.
- <<Nous avions de tous temps estez bien advertis de l'inclinatioh naturelle de nostre tres cher et tres amé nepveu le duc de Genevois et de Nemours à nostre service, ayant toujours entendu qu'il n'a participé aux troubles et divisions de nostre royaume par aulcun desseing prejudiciable aux loix de l'estat, etc.
1.° Que la memoire de tout ce qui s'estoit passé pendant les troubles, despuis l'année 1589 jusqu'alors, tant pour ce qui s'estoit géré par le feu duc de Nemours, son frere aisné, que par luy et tous ceux qui les ont suivis, demeurerait esteinte et assoupie.
2.° Que ceux qui commandent dans les villes, places et chasteaux que tenoit ledict duc au pays de Forez y demeureront, et leur sera donne appoinctement pour les gents de guerre necessaires à la garde d'icelles, faisants au prealable le serment au roy de les conserver fidellement soubz ledict duc en son obeissance.
3.° Que l'exercice de la justice du bailliage de Forez en la ville de Montbrison, et icelle, demeurera en tous ses ançiens droicts, libertez, franchises, privileges, immunitez et octroys.
4.° Que, les provisions d'offices, faictes par le feu duc, dont la fonction est dedans les villes, demeureront nulles, et neantmoins que ceux qui ont obtenu lesdictes provisions par mort ou resignation jouiront desdicts offices en prenant nouvelles lettres de provision du roy, qui leur seront expediées sans payer aulcune finance. (Henri IV, édit de pacification en Lyonnais et Forez, Janvier 1596)>>.
(f) Pendant cette occupation militaire, sous les ordres d'Honoré d'Urfé, le baillage et l'élection de Forez s'étaient réfugiés à Saint-Galmier. La ville est râchetée pour le prix de soixante mille livres.
- <<«Les deputez du pays negocierent la reduction de la ville de Montbrison moyennant une notable somme de deniers, au duc de Nemours, que luy advancerent pour ledict pays entre aultres messieurs de Champtois, de Chenevoux et de Fornier, en quoy fust redimé ladicte ville de Montbrisen et tout le pays, qui souffroit par sa detention d'une grande despense, veu que jusques à ce que ledict duc auroit contentement de la somme arrestée, son traicté portoit que la garnison qui estoit dans Montbrison seroit entretenue aux despens du pays, à raison de sept ou huict mille livres par mois» (archives locales citées par Auguste Bernard, in "Histoire du Forez", Tome II, Chapitre XVII, "Nouveau caractère des guerres religieuses. La Ligue")>>.
(g) Sous les ordres du duc de Guise, gouverneur du roi, le château est détruit du 21 au 27 juillet 1596.
(h) Littérature. C'est lors de sa seconde détention, au château de Montbrison, après le mort de son frère cadet, abbé et évêque, Antoine d'Urfé, qu'Honoré d'Urfé compose ses Épîtres Morales.
(i) Etienne du Tronchet est un des rescapés des sauteries de Montbrison, organisées depuis l'une des tours du château, nommée pendant les vingt ans suivant "tour des Adrets".
(j) Référence littéraire :
- Astrée et Céladon se rencontrent <<en une assemblée qui se faisait au temple de Vénus, qui est sur le haut de ce mont, relevé dans la plaine, vis-à-vis de Mont Suc, à une lieue du château de Montbrison. (Honoré d'Urfé, "L'Astrée", Partie I, Livre 4)>>.
(k) Référence historique :
- <<Cette seigneurie de Fauris, qui comportait une importante directe, prenait au nord de Montbrison, au lieu-dit Fory-Bas, et non à Fory-Haut, dans la proche montagne d'Essertines-en-Châtelneuf. Les possessions de Guichard et de Bertrand entre Montbrison et Moingt étaient-elles un démembrement récent de Fauris ? Le comte achetait donc en 1246, pour 30 1.v. de capital, la possibilité de garnir cette forteresse, pourtant de faible valeur militaire, puisque proche du puissant château de Montbrison ; il craignait encore des coups de mains armés comme ceux que les bandes à la solde des Baffie avaient menés vers 1242 dans la montagne proche ... (Edouard Perroy, "Les familles nobles du Forez au XIII ème siècle. Essais de Filiation", page 933)>>.
(l) Pour la légende, un chevalier, que dis-je, un prince allemand, du nom de Wulphe, compagnon de chevauchée du roi Louis VI le Gros, se seait établi en Forez pour les beaux yeux d'une cousine de Guy I er de Forez.
(m) Voir Anne d'Urfé. Barges de Sainte-Agathe. Emergence du mythe. Forez de l'Astrée. Foris. Grange cistercienne de Rioux. Jean Ducrozet. La Ligue au Pays d'Urfé. Mont Brisé. Pastorale. Portrait d'Honoré d'Urfé. Urfé d'origine contestée. Tour de la Barrière.
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Mis en ligne le Mardi 3 Juin 2008
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