(a) Avec une altitude de 429 mètres, la butte de basalte de Montbrison domine la plaine du Forez de 40 mètres environ. Ces 40 mètres indiquent l'érosion hydraulique récente (géologiquement parlant) qui dégagea le produit d'un écoulement de lave par une faille secondaire. Ce pic, comme ceux de Montverdun ou de Saint-Romain-le-Puy, s'était formé au milieu des alluvions de la plaine de la Loire. Eux-mêmes étaient venus combler le lac provoqué il y a 40 millions d'années par l'effondrement d'un pan du Massif Central (graben) entre deux plus grandes failles. Ces 40 m sont le résultat d'une modeste érosion secondaire dans les alluvions d'une sédimentation préalable sur plus de 500 mètres d'épaisseur.
(b) Le nom de <Montbrison> est une énigme. Est-ce "Briso", la déesse du sommeil ? Est-ce un Mont brisé comme la Grande Pierre Bazanne ? Dans le patois hérité du franco-provençal, mont brisé se prononce <montbrison>. Dans la même région linguistique, un massif homonyme s'escalade aux alentours de Briançon. Un "Brison" fut-il le premier propriétaire d'un domaine local ? Mais fut-il aussi propriétaire du Montbrison de la Séauve-sur-Semène, de celui de la Drôme (entre Taulignan et le Pègue, entre Dieulefit et Valréas) et de la montagne qui fait face à Briançon ? C'est peu probable. Toujours est-il que Javogues (1759-1796) aurait voulu voir le Mont définitivement Brisé, pour avoir fait "la guerre à la Liberté".
(c) Des vignes (à "La Croix" et à "Curcieux") sont mentionnées, "apud Montbrisonem", au IX ème siècle. Le premier château féodal de Montbrison est construit par le Comte Artaud V, après son excommunication, en 1076, par le pape Grégoire VII (1073-1085), à la demande d'Humbert, archevêque de Lyon. Mais le lieu ne devient une ville, la capitale de comtes de Forez, qu'après la permutatio de 1173 entre Guy II de Forez et l'archevêque de Lyon, primat des Gaules. Avec Anne-Dauphine, la capitale est déplacée à Moulins en Bourbonnais quand le Forez devient une vassalité et un apanage pour les ducs de Bourbon.
(d) D'autres célébrités évitent l'oubli de la préfecture du département Ligérien devenue sous-préfecture du département de la Loire :
- Pendant les guerres de la Ligue des Catholiques, s'opposant alors à son frère aîné, Anne d'Urfé, le bouillant Honoré d'Urfé fut emprisonné au château de Montbrison. C'est là qu'il rédige les "Epîtres morales", adressées à un énigmatique Agathon.
- Jean-Baptiste Massillon (1663-1742). Oratorien, évêque de Clermont, il est un grand prédicateur dès la fin du XVII ème siècle. Il a enseigné les belles-lettres à Pézenas, à Montbrison, à Vienne et à Lyon. En 1699, à la demande du roi, il assure la prédication de l'Avent à Versailles. Il y prêchera les carêmes de 1701 et de 1704.
- Le compositeur Pierre Boulez est né à Montbrison en 1925.
- Le "Musée de la Poupée" et les bâtiments de Moingt gardent le souvenir de Germain Giroud et des jouets GéGé.
- Montbrison est au centre du vignoble des Côtes-du-Forez. Il s'étend de Saint-Georges-Haute-Ville à Saint-Germain-Laval.
(e) Montbrison a son Palais de Justice, où fut condamné l'anarchiste Ravachol :
- <<Le défenseur avait assez bien plaidé, dans cette langue de province qui a longtemps constitué l'éloquence du barreau et dont usaient jadis tous les avocats, aussi bien à Paris qu'à Romorantin ou à Montbrison, et qui aujourd'hui, étant devenue classique, n'est plus guère parlée que par les orateurs officiels du parquet, auxquels elle convient par sa sonorité grave et son allure majestueuse; langue où un mari s'appelle un époux, une femme, une épouse, Paris, le centre des arts et de la civilisation, le roi, le monarque, monseigneur l'évêque, un saint pontife, l'avocat général, l'éloquent interprète de la vindicte, la plaidoirie, les accents qu'on vient d'entendre, le siècle de Louis XIV, le grand siècle, un théâtre, le temple de Melpomène, la famille régnante, l'auguste sang de nos rois, un concert, une solennité musicale, monsieur le général commandant le département, l'illustre guerrier qui, etc., les élèves du séminaire, ces tendres lévites, les erreurs imputées aux journaux, l'imposture qui distille son venin dans les colonnes de ces organes, etc., etc. (Victor Hugo, "Les Misérables", 1862, Partie I, Livre VII, Chapitre 9, Un lieu où des convictions sont en train de se former)>>.
(f) Sobriquet. Les habitants de Montbrison sont surnommés les "Anes" tandis que ceux de Moingt sont les "Chiens".
(g) Voir Aquae Segetae. Benoît Malon. Bolène. Feurs. Forum ségusiavorum. Guy II de Forez. Guy IV de Forez. Jean I er de Forez. Jean-Baptiste d'Allard. Loire. Moingt. Mouton-Duvernet. Ségusiaves. Terrasse alluviale. Vizézy.
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Mis en ligne le Mardi 3 Juin 2008
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