Anne d'Urfé



(A) Prénom féminin.



(a) Anne d'Urfé est la fille du neuvième Arnoul Raybe et de Marguerite d'Ecotay. Par son mariage, elle marque un début de réconciliation entre deux branches rivales de la famille Raybe.


(b) Dès avant 1415, Anne épouse Antoine Raybe, un membre de la famille des Raybe de Saint-Marcel. Il peut s'agir du fils aîné de Perceval d'Urfé, mort au plus tard en 1424. Veuve, Anne d'Urfé meurt en 1424.


(c) Le neuvième Arnoul Raybe, son père, seigneur de la Bastie d'Urfé, est connu pour son différend avec le prieur de Montverdun. Cet Arnoul Raybe est mort dès avant 1405. Il laissait à son frère Guichard d'Urfé, seigneur du château d'Urfé à Champoly, la tutelle de ses enfants : Arnoul-Paillart, Anne et Antoine.



(B) Prénom masculin.



(a) Fils de Jacques I er d'Urfé et de Renée de Savoie, Anne d'Urfé (1555-1621) est le filleul du connétable de France Anne de Montmorency. Il est, entre autres, le frère aîné de Jacques II d'Urfé, d'Honoré d'Urfé (1557-1625) et d'Antoine d'Urfé. Tous les quatre sont des petit-fils de Claude d'Urfé (1501-1558) et de Jeanne de Balsac.


(b) Après Claude et Jacques, Anne d'Urfé est le troisième bailli royal du Forez. Son père étant mort en octobre, Anne, fils aîné, prend le titre et les fonctions en novembre 1574. Sous le règne de Charles IX, il est gentilhomme du Roi, quand son père abénévise la montagne de Roche-en-Forez à 43 familles de paysans. Une fois bailli, Anne obtient d'Henri III que les terres d'Urfé soient érigées en comté. <Réduisant en mémoire la noblesse et antiquité de sa maison, les vertueux et magnanimes faicts des grands et nobles personnages qui successivement en sont issus, qui ont estez employez en très grandes et dignes charges, estats et gouvernement de provinces, mesmes son ayeul ayant eu la charge de la personne du feu roy nostre très cher seigneur et frère, et de nous dez notre première jeunesse, et son père commandé comme nostre lieutenant général en notre pays de Forests, et que tous ceux de sadicte maison ont fait infinis services à ceste couronne, tant au faict des guerres que aultres importantes charges, avec telle affection, prudence et conduite, que la mémoire nous en doibt estre pertétuelle, etc. (Henri III, Lettres d'érection des terres d'Urfé en comté)>. Entre temps, le comté de Forez avait été rattaché au royaume via la Généralité du Lyonnais. Dans l'entourage du bailli de Forez, on trouve :


- Claude de La Roue, médecin à Montbrison ;


- Flory du Vent, secrétaire personnel du bailli et archiviste de la Bastie.


(c) Comme Honoré d'Urfé, Anne fut un membre actif de la Ligue des catholiques en Forez. A ce titre, en 1593, il fait hommage à Henri IV dès que celui-ci embrasse la religion catholique. En conséquence, le duc de Nemours, Charles-Emmanuel de Savoie, chef de la Ligue à Lyon, le dépossède de sa capitainerie de Montbrison. Il la confie à son frère, Honoré, le 30 septembre 1594.


(d) Aîné de douze enfants, Anne d'Urfé s'était vu imposer le métier des armes et le mariage (1574) avec Diane de Châteaumorand. Déçu par cette époque de trahisons (la fin de la Ligue), il abandonne ses titres et sa femme, répartis entre ses frères. Le 11 mai 1599, Anne renonce à sa charge de bailli de Forez au profit de son frère Jacques II d'Urfé. A la demande de Diane de Châteaumorand, il voit son mariage annulé par le pape, le 18 Mai 1599, pour "impuissance, frigidité et incapacité de son pénis" (sic). Anne d'Urfé rentre dans la vie religieuse. Il dira sa première messe à Saint-Just-en-Chevalet, le 29 septembre 1603. Il se retire dans son château des Cornes d'Urfé, sur les hauteurs de Champoly. Puis Anne devient membre du chapitre collégial de Notre-Dame-d'Espérance à Montbrison. Il en est le doyen en 1607. Soutenu dans sa candidature par le roi Henri IV, il est encore chanoine-comte de Lyon.


(e) Ecrivain et poète, Anne consacre ses loisirs à l'écriture de sa "Description du Pays de Forez" (1606). A la Bastie d'Urfé, le contrôleur général des finances Antoine du Verdier a recopié cinq sonnet d'une "Diane" d'Anne d'Urfé. En 1608, Anne publie des "Hymnes". Il compose encore des poèmes à Marguerite Gaste de Lupé, l'amour de sa vie. A sa mort, en 1621, il dirige le prieuré de Montverdun, en plein Pays d'Astrée.


- <<L'âme sortant du corps du Roi de l'univers,

Prenant le bois sacré que l'agneau sans macule

Avait oint de son sang, ainsi que fit Hercule,

Magnanime guerrier, elle vint aux enfers.


Là d'un coup de la croix, elle verse à l'envers

Les huis impérieux de la maison qui brûle,

É pouvante Pluton qui confus se recule.

Elle en tira les siens, y laissant les pervers.


Et le troisième jour, peu après que l'aurore

Fut apparue au ciel qu'elle peint et colore,

Rentrant dedans son corps, le fit ressusciter,


Immortel, glorieux, d'une façon nouvelle,

Car la mort n'eut pouvoir aucun d'y résister,

Parce que tout fléchit à sa force éternelle.

(Anne d'Urfé, Sonnet)>>.


(f) Le 22 août 1619, Diane de Châteaumorand et Honoré d'Urfé sont à Saint-Just-en-Chevalet, auprès de l'abbé Anne d'Urfé. Par contrat, Anne laisse à Diane et Honoré la jouissance d'objets d'art qu'il avait laissé à Châteaumorand. C'est <<à savoir une tapisserie de haute lisse relevée de soie, de l'histoire de Jacob ; une autre tapisserie aussi de haute lisse faite en figures de grotesque, relevée de fleurs ; outre plusieurs autres meubles qui ne sont point ici désignés. (Archives de Châteaumorand)>>. A la mort des deux époux, les biens pourront rester à Châteaumorand, contre 12 000 livres à verser par l'héritier de Diane à la maison d'Urfé.


(g) Voir Annulation du mariage. Château de Lupé. Discours au prince de Piémont. Gaste de Lupé. Jean Papon. Loÿs Papon.




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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Lundi 16 Juin 2008



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