(a) Sur un axe nord-sud, les limites du Forez sont assez proches de celle de l'actuel département de la Loire. Les paroisses les plus extrêmes étaient Montaiguët-en-Forez et Usson-en-Forez, à 130 km l'une de l'autre. Aux temps bénis des comtes Guy de Forez et jusqu'à Jean I er de Forez, l'archevêché de Lyon dépendait de l'empereur, tandis que le comte de Forez rendait l'hommage lige au roi de France. Le prieuré de Pommiers-en-Forez dépendait de Cluny, une sorte de royaume virtuel, hors royaume, depuis l'année 960.
(b) Quand la France n'existe pas vraiment, la route forézienne la plus courte reliant Montaiguët à Usson passe par les villes actuelles de : Sail-les-Bains, La Pacaudière, Changy, Saint-Haon-le-Châtel, Renaison, Saint-Polgues, Saint-Germain-Laval (ou Pommiers-en-Forez pour joindre Feurs et Montrond-les-Bains), Arthun, Boën, Trelins, Marcilly-le-Châtel, Champdieu, Montbrison (capitale du Comté), Moingt, Saint-Georges-Haute-Ville, Soleymieux, Saint-Jean-Soleymieux, Marols, Saint-Bonnet-le-Château. C'est le Grand Chemin de Forez. Ce chemin ferré est l'héritier d'une voie romaine.
(c) Le Forez connaît son plus fort rayonnement économique avec le comte Jean I er de Forez. C'est le développement simultané des foires de Montbrison et de Chalon-sur-Saône (1280). Le Grand Chemin de Forez est alors très fréquenté par les marchands. Peu à peu, cette route sera abandonnée pour d'autres voies, plus proches du Rhône.
(d) A Montbrison, le Grand Chemin de Forez passe au pied de la butte basaltique. La commanderie Saint-Antoine (pour ceux qui soufrent du "mal des ardents") marque l'entrée nord. La ville se développe, au pied de son château comtal et le long de la voie marchande. Parmi les vestiges de cette époque, la tour de la Barrière marque l'accès de l'une à l'autre. Aujourd'hui, près du Tribunal, dans le quartier de la Madeleine, la rue Puy de la Bâtie est sur l'itinéraire du Grand Chemin. La commanderie Saint-Jean-des-Prés (Hospitaliers) marque l'entrée sud.
(e) La route de Chalon-sur-Saône à Montbrison passe par Cluny. Le monastère de Cluny est alors le centre du plus grand réseau d'abbayes de la Chrétienté. Du point de vue du Forez, tout est pour le mieux. D'Usson-en-Forez, par la bolène, on rejoint Saint-Paulien et le Puy-en-Velay, point de départ du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle. Jean I er achète Thiers pour rejoindre Clermont-Ferrand. Les Châteaumorand développent Saint-Martin-d'Estréaux et Saint-Nizier-sous-Charlieu.
(f) Du point de vue de l'extérieur, la route de Cluny au Puy-en-Velay par la Chaise-Dieu passe par Montbrison, mais elle ne suit pas le Grand Chemin de Forez. Elle passe à Feurs, Montbrison, Saint-Anthème et Viverols.
(g) En 1311, Philippe IV le Bel annexe Lyon. Les papes sont en Avignon. Une nouvelle France se dessine avec la vallée du Rhône. La famille des comtes de Forez est alliée à la famille des Dauphins de Viennois. Pour eux, pas de souci. Pour le Forez, c'est différent.
- La route de Cluny au Puy-en-Velay par Lyon évite purement et simplement le Forez.
- La route de Cluny au Puy-en-Velay par Clermont passe par Urbise, Lapalisse, Sauxillanges, Saint-Germain-l'Herm, Saint-Alyre-d'Arlanc et la Chaise-Dieu.
(h) Le contournement sera définitif quand le Forez passera dans le duché du Bourbonnais. Ceci se réalise par le mariage d'Anne-Dauphine de Forez avec Louis II duc de Bourbon, en 1368. Tout se joue en un demi-siècle (1311-1368). Entre-temps, en 1362, les Tard Venus ont fait des ravages à la bataille de Brignais. Le Grand Chemin n'est plus qu'une voie parmi d'autres pour les ducs de Bourbons. A Renaison, Jacques Coeur stimulera le commerce en Roannais. La noblesse de robe développera la littérature dans le Montbrisonnais.
(i) Etre sur le Grand Chemin ne fait pas tout.
- Saint-Bonnet-le-Château, qui travaille le fer, se raccorde à Usson-en-Forez où passe le Grand Chemin, pour le Puy-en-Velay.
- Cervières a longtemps bénéficié d'un règlement comtal qui obligeait les marchands à venir vendre en ce lieu. Avec la Révolution française, Noirétable, plus près du col, a pris sa revanche.
- <<Village médiéval sur un mamelon rocheux, Cervières apparut pour la première fois dans la chartre de 1173 comme repère géographique du partage du comté de Lyon. Point stratégique important pour le contrôle du Grand chemin de Forez en direction de l'Auvergne et la surveillance des féodaux montagnards de Couzan et d'Urfé, la construction du château fut sans soute décidée par le comte Guy II vers 1180. (Document du web)>>.
(i) Voir Chemin perré. Grandes Compagnies. Guy VII de Forez. Méandres. Montverdun. Pont de la Bouteresse. Robins. Saramand. Sauteries de Montbrison.
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Mis en ligne le Lundi 2 Juin 2008
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