Hommage
L'hommage est une marque de courtoisie ou de respect.
(a) L'hommage antique est l'offrande de sa vie. L'historien Suétone (Caius Suetonius Tranquillus, né vers 69 ; mort vers 125) rapporte ("Claude", XXI) que, dans les Jeux du Cirque, les gladiateurs saluaient Jules César, puis, après lui les empereurs romains par ces mots : "Salut, empereur, ceux qui vont mourir te saluent". En latin, cela se disait : "Ave imperator, morituri te salutant" ou "Ave Caesar".
(b) Rendre hommage à quelqu'un ou à quelque chose, c'est lui témoigner son estime. Dans un sens proche, présenter ses hommages, c'est saluer quelqu'un avec civilité. S'y ajoute un rien d'ostentation ou de démonstration dans le spectacle social.
(c) L'hommage lige est l'hommage vassalique. Cet hommage féodal, rendu par le seigneur vassal au seigneur suzerain, a une signification très forte. Rendre hommage, c'est admettre et témoigner formellement que l'on est l'homme, l'homme lige, de (lié à) quelqu'un. C'est lui faire soumission. Cela implique de se prosterner devant lui. Et la prosternation n'est rien moins que l'offrande et l'acceptation préalable d'une sodomisation. Cette pratique renvoie donc à une très ancienne hospitalité sexuelle.
(d) L'hommage amoureux est une déclaration d'amour ou une proposition de relation sexuelle. On peut rendre hommage par des chansons ou par des poèmes.
- <<Nulle belle, on le sait, n'est plus belle que toi ;
Plus riche, on en convient ; plus sage, je le crois
Polla ; mais quand tu veux commander mon hommage,
Tu n'es plus, à mes yeux, belle, riche ni sage.
(Martial, "Satires", Livre I, A Polla)>>.
- L'hommage est rendu à la femme ou à la fille d'un soir.
- <<Ce soir, je veux leur rendre hommage.
Ce sera la seconde fois.
Qu'elles sachent qu'il m'est dommage,
De ne le faire que par la voix.
(Jean-Jacques Goldman, "Filles faciles")>>.
(e) Un hommage générique est parfois rendu au sexe de la femme.
- <<En attendant Madame, il serait dommage, et vos adorateurs, en seraient tous peinés, d'aller perdre de vue que, pour lui rendre hommage il est d'autres moyens et que je les connais. (Georges Brassens, "Fameux con").
(f) L'hommage est aussi rendu à un être cher, trop vite disparu dans le monde d'Hadès.
- <<Comme on
voit sur la branche au mois de mai la rose,
En sa belle jeunesse,
en sa première fleur ;
Rendre le ciel jaloux de sa vive
couleur ;
Quand l'aube de ses pleurs au point du jour l'arrose
;
La grâce dans sa feuille, et l'amour se
repose,
Embaumant les jardins et les arbres d'odeur ;
Mais,
battue ou de pluie, ou d'excessive ardeur ;
Languissante elle
meurt, feuille à feuille déclose.
Ainsi en ta
première et jeune nouveauté,
Quand la Terre
et le Ciel honoraient ta beauté,
La Parque t'a tuée,
et cendre tu reposes.
Pour obsèques reçois mes
larmes et mes pleurs,
Ce vase plein de lait, ce panier plein de
fleurs,
Afin que vif et mort ton corps ne soit que roses.
(Pierre
de Ronsard, "Sur la mort de Marie", sonnet CVIII, "Le
Second Livre des Amours", 1578)>>.
(g) Voir Memento mori. Vassaux ou voisins de Couzan.
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Mis en ligne le Lundi 14 Juillet 2008.
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