Toponyme


(a) Un toponyme est un "nom de lieu". "Un toponyme est le nom propre attribué à une entité géographique. L'IGN collecte de l'information sur les toponymes dans la mesure où ceux-ci sont les identifiants des objets géographiques qui figurent sur les cartes et dans les bases de données géographiques".


(b) Etymologie. Le mot, récent, est avéré dans un texte de 1948. C'est donc un nom savant, forgé à parir du grec. <Topos> signifie "lieu" et <onoma> signifie "nom", "appelation".


(c) Un toponyme relève de la toponymie. Cette étude est basée sur des textes anciens, sur des documents seigneuriaux (terriers), paroissiaux (archives de fabrique) ou monastériaux (cartulaires). L'origine du nom de ville Montbrison reste incertaine.


(d) Cette science connaît mieux l'histoire des villes, des châteaux et des villages que celle des hameaux, des bois (microtoponymie), des sommets intermédiaires (oronymie) et des ruisseaux (hydronymie). L'histoire des rus reste à écrire.


(e) Un toponyme naît comme un nom commun. Il décrit le lieu (végétation, relief, cours d'eau, propriétaire, richesse, activité, bénéfice ou maléfice). Il est souvent précédé d'un article qui le rend non-commun. Il supporte des préfixes ou des suffixes. Il se développe et s'autonomise comme un nom propre. A ce titre, il relève de l'onomastique, l'étude des noms propres, dont l'autre branche importante est l'anthroponymie (étude des noms de personnes).


(f) Le sens initial d'un toponyme se garde ou se perd, dérive, se retrouve, se perd à nouveau. A cette occasion, une nouvelle langue ajoute le même sens (perdu) par un autre nom. On aboutit ainsi aux fréquentes redondances toponymiques.


(g) La prononciation du toponyme change avec les modes (aristocratiques) et les peuples (envahisseurs). Pourtant, les variations toponymiques suivent des lois. La phonétique historique vernaculaire et la dialectologie régionale tentent de les retrouver et de les utiliser. L'orthographe d'un toponyme ne se fixe que beaucoup plus tard. L'I.G.N. a la sienne (L'Ollagneraie). La D.D.E. en a une autre (<Lolagneraie>). La municipalité tient à son originalité. Le résident n'en pense pas moins (surtout Monsieur Aulagnier).


(h) Faisant fonction de nom propre, le toponyme se transmet de langue (préceltique ou préromaine) en langue (celtique, romaine, germaine). Il est modifié par les nouveaux dominants (romanisation) ou les nouveaux doctrinaires (christianisation, révolutionnaires). Ainsi Saint-Etienne était-il devenu Armeville pendant la Révolution française, au temps où Javogues faisait la loi.


- <<Avant l'invention de l'Ecriture, & depuis, dans les pays qui sont restés barbares, les traces des révolutions s'effacent en peu de tems ; & il n'en reste d'autres vestiges que les noms imposés aux montagnes, aux rivieres, &c. par les anciens habitans du pays, & qui se sont conservés dans la langue des conquérans. (Turgot, article "Etymologie", in "Grande Encyclopédie")>>.


(i) Objet et résultat de l'Histoire, le toponyme est aussi un outil pour tenter de la découvrir ou de l'approfondir.


(j) Toponymes imaginaires dans la bande dessinée. <Incaudavenenum>, <Vanitasvanitatum> et <Sivispacemparabellum> sont des noms de camps romains, dans la traduction italienne de l'album "Astérix en Corse".


(k) Voir A vue de nom. Béal. Escures. Faye. Hydronymie. La Payre. Le Fay. Malleray. Oronymie. Souderie. Vu de Météo-SAT.