(a) Le char à bœufs est un char, tiré par des boeufs. Il est utilisé pour le transport des lourdes charges. Outre la domestication des bovins, son invention nécessitait celle du joug et celle de la roue. Il a été précédé par le travois.
- <<Le char traditionnel, ou carreta, est la forme d'artisanat la plus connue du Costa Rica. Il a été utilisé à partir du milieu du dix-neuvième siècle pour transporter le café de la vallée centrale du Costa Rica jusqu'à Puntarenas, sur la côte Pacifique, un long voyage de dix à quinze jours à travers les montagnes. Pour avancer dans la boue sans s'enliser, les chars étaient équipés de roues sans rayons, mélange de disque aztèque et de roue à rayons espagnole. Le char à bœufs était souvent le seul moyen de transport des familles et pouvait être le signe indicatif de leur statut social. La tradition qui consiste à peindre et à décorer les chars à bœufs remonte au début du vingtième siècle. À l'origine, chaque région du Costa Rica avait son motif. Il suffisait de voir celui qui ornait les roues pour savoir d'où venait le conducteur. Vers 1915, des fleurs, des visages et même des paysages miniatures ont commencé à apparaître à côté des rosaces. Aujourd'hui encore, des concours annuels sont organisés pour récompenser les artistes les plus créatifs. (UNESCO, "Costa Rica - Informations relatives au patrimoine culturel immatériel")>>.
(b) Référence littéraire :
- <<C'est ainsi que dans les années de récolte abondante, le char à boeufs, chargé outre mesure de fourrage ou de moissons, se trouve trop large ou trop haut pour entrer sous le porche de la grange. C'est ainsi qu'on crie après les robustes animaux pour les retenir ou les exciter, c'est ainsi qu'avec de l'adresse et de vigoureux efforts on fait passer la montagne des richesses, sans l'écrouler, sous l'arc de triomphe rustique. C'est surtout le dernier charroi, appelé la gerbaude, qui demande ces précautions, car c'est aussi une fête champêtre, et la dernière gerbe enlevée au dernier sillon est placée au sommet du char, ornée de rubans et de fleurs, de même que le front des boeufs et l'aiguillon du bouvier. Ainsi, l'entrée triomphale et pénible du chou dans la maison est un simulacre de la prospérité et de la fécondité qu'il représente. (George Sand, "La Mare au diable", 1846, Appendice IV, Le Chou)>>.
(c) Un char à bancs est plus souvent tiré par des chevaux.
- <<D'Altorf ici, une vallée entre des montagnes rapprochées, comme on en voit partout; la Reuss bruyante au milieu. A l'auberge du Cerf, un petit étudiant allemand qui vient des glaciers du Rhône et qui me dit : "Fous fenir l'Altorf ce madin ? allez fite !" Il me croyait à pied comme lui ; puis, apercevant mon char à bancs : "Oh ! les chefals ! c'être autre chosse." Si l'étudiant voulait troquir ses jeunes jambes contre mon char à bancs et mon plus mauvais char de gloire, avec quel plaisir je prendrais son bâton, sa blouse grise et sa barbe blonde ! Je m'en irais aux glaciers du Rhône ; je parlerais la langue de Schiller à ma maîtresse, et je rêverais creusement la liberté germanique : lui, il cheminerait vieux comme le temps, ennuyé comme un mort, détrompé par l'expérience, s'étant attaché au cou, comme une sonnette, un bruit dont il serait plus fatigué au bout d'un quart d'heure que du fracas de la Reuss. L'échange n'aura pas lieu, les bons marchés ne sont pas à mon usage. Mon écolier part ; il me dit en ôtant et remettant son bonnet teuton, avec un petit coup de tête : "Permis !" Encore une ombre évanouie. L'écolier ignore mon nom ; il m'aura rencontré et ne le saura jamais : je suis dans la joie de cette idée ; j'aspire à l'obscurité avec plus d'ardeur que je ne souhaitais autrefois la lumière : celle-ci m'importune ou comme éclairant mes misères ou comme me montrant des objets dont je ne puis plus jouir : j'ai hâte de passer le flambeau à mon voisin. (François-René de Châteaubriand, "Mémoires d'outre-tombe", 1850, Partie III)>>.
- <<Il s'est interrompu pour se mettre à compter, fiévreusement, les cartouches de sa giberne !
Varlin arrive en char à bancs.
"Tu ne sais pas où j'ai pris ce carrosse ? C'est la voiture du bourreau.
- De quoi causez-vous donc ?"
Près de lui, dans un groupe qui crie et gesticule, j'ai reconnu Malezieu le forgeron.
(Jules Vallès, 1832-1885, "L'Insurgé", 1886, Chapitre XXXIII)>>.
(c) Voir Chemin de roulage. Descendre au marché. La Molle. Ordralfabétix. Patache.
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Mis en ligne le Vendredi 20 Juin 2008
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