(a) Une comète (Hale-Bopp, Halley, Tempel, Swift-Tuttle, 81P/Wild 2) est un objet astronomique ou un corps céleste, composé d'un noyau, entouré d'un nuage gazeux (appelé chevelure) et d'une traînée (appelée queue). Maintenant connu, le réservoir des comètes est aux confins du système solaire. Le passage d'une étoile peut (par perturbation gravitationnelle) en envoyer une dans le système solaire interne où nous la découvrons. Dans cette région froide externe, elle garde ses gaz, témoins de la formation de notre Soleil. Près du Soleil, sous l'effet du rayonnement et de la chaleur, les gaz gelés se subliment.
- <<Les comètes sont des corps lointains formés au-delà de l'orbite d'Uranus et de la zone centrale chaude du système solaire. Constitués de grains de silicate, de métal, de matière organique, mélangés à des glaces d'eau, de monoxyde de carbone, de méthane et de nombreux autres composés, ils ont pu piéger et conserver de grandes quantités d'éléments volatils. Ainsi, les comètes constituent des reliques des premiers instants du système solaire, conservées au froid durant 4,56 milliards d'années et qui contiennent l'enregistrement des premiers processus de formation du système solaire. Les comètes sont des sources potentiellement importantes d'éléments volatils dont l'eau pour les planètes, notamment pour celles formées dans le système solaire interne pauvre en éléments volatils comme Mars et la Terre. Des perturbations mécaniques dans leur région d'origine leur permettent de prendre une orbite elliptique qui les fait passer périodiquement dans le système solaire interne, ce qui offre la possibilité de les échantillonner et les analyser. (CNRS, INSU, CNES, "Mission Stardust : Les comètes ont pu contribuer à la formation des atmosphères de la Terre et de Mars", document du web, 2 janvier 2008, Les comètes corps primitifs et lointains du système solaire)>>.
(b) Connue de la plus haute Antiquité, la comète a toujours fait peur. Pourtant, son approche de la Terre (20 cas depuis la plus haute Antiquité) est bien moindre (plusieurs milliers par siècle) que celle des astéroïdes (qui ne s'annoncent pas). Après les Ides de Mars 44, l'apparition d'une comète manifeste, à l'évidence, la divinité de Jules César. Une autre se manifeste pendant le siège de Jérusalem par Titus. Elle est vue par Flavius Joseph et par Pline. Le 10 avril 837, lors de la plus grande approche de Halley, Louis le Débonnaire, fils de Charlemagne, fut certain de sa mort prochaine. Il mourut trois ans plus tard, en 840.
- <<au milieu des saints jours de pâques, un phénomène toujours funeste et d'un triste présage parut au ciel. Dès que l'empereur, très attentif à de tels phénomènes, l'eût aperçu, il ne se donna plus aucun repos. Un changement de règne et la mort d'un prince sont annoncés par ce signe, me dit−il. (le chroniqueur surnommé l'astronome)>>.
- <<Les inondations, la sécheresse, les orages, les vents, le froid, la chaleur, la mort des personnages illustres, c'est la comète. Les incendies, les tremblements de terre, les raz de marée, les ouragans, c'est la comète. Les guerres, les défaites, les meurtres, les crimes, les hérésies, c'est la comète. Elle annonce tout, elle informe de tout, elle est la cause de tout. Elle est à la fois la parole et la main de Dieu, courroucé par le comportement des hommes. En effet la comète est perçue comme le signe de la colère divine et une punition nécessaire. (Jean-Marie Homet, "Le retour de la comète")>>.
(c) Deep Impact. En 2005, un véhicule spatial télécommandé a envoyé un projectile (un bouclier de cuivre) sur la comète Tempel 1 pour tester sa densité et sa dureté. Un nuage de fine poussière noire a masqué la profondeur du cratère ainsi formé, que l'on suppose de 7 mètres de profondeur et 30 mètres de diamètre (mais on ne l'a pas vu). "Pleine de vide", la comète a une densité égale à la moitié de celle de l'eau liquide. Elle ressemble à une plaque de neige poudreuse. Le véhicule, qui a filmé la chute de son bouclier, sera utilisé pour un nouveau choc, sur une autre comète (qui reste à choisir).
(d) Sans rien confirmer, l'expérience renforce les théories relatives à une origine cométaire de la vie.
- <<Ces molécules contenant du carbone ont déjà été aperçues dans la composition chimique d'autres comètes. L'inattendu sur Tempel 1, provient de la quantité de ces matières qui constituent les briques élémentaires de la vie. S'il était avéré, ce constat pourrait renforcer l'hypothèse selon laquelle les comètes auraient apporté sur Terre les ingrédients indispensables à l'émergence des êtres vivants. Pour l'heure, il convient de rester prudent. "Les analyses de ce type d'abondances sont très complexes, explique Jacques Crovisier, de l'Observatoire de Paris-Meudon. Trop peu d'éléments encore ont été étudiés pour tirer des conclusions définitives". D'autres missions seront indispensables : le grand spectacle de Deep Impact est loin d'avoir dévoilé tous les mystères des comètes. (Jérôme Fenoglio, in "Le Monde", vendredi 9 septembre 2005)>>.
(e) Une comète est faite à 50 % d'eau. Par leurs chutes, les comètes seraient à l'origine de la présence d'eau sur Terre. Cet eau "venue du ciel" pouvait contenir des formes prébiotiques. Néanmoins, l'eau de la glace des comètes n'est pas celle de la Terre, du moins celle de l'océan mondial (désigné par le sigle anglais SMOW). Ce sont par leurs poussières (les micrométéorites) que les comètes ont contribué à la formation de la seconde atmosphère de la Terre.
(f) Le Carbone de la comète de Halley forme de très grandes molécules qui font que ce bloc de glace est noir comme du charbon et non pas blanc, comme le Mont Blanc.
(g) Caractéristique astronomique. Le dégagement de gaz par sublimation de la glace est l'activité de la comète. Elle entre parfois en sommeil (loin du Soleil ou couverte de poussières de roche). Ce dégagement la rend comparable à un jet (véhicule à réaction) ou à un vaisseau spatial. Son déplacement dans l'espace est donc lié à la fois à des forces gravitationnelles (comme tous les corps pesants) et à des forces non-gravitationnelles. Quand une comète a évaporé tous ses éléments volatiles (glace transformée en vapeur d'eau par sublimation), elle devient un astéroïde. Mais si elle est salie par une couche de poussière cosmique (plus sombre, à faible albédo), elle peut aussi entrer en sommeil, avant d'être réveillée par un choc qui met à nu sa glace.
- <<Ainsi un noyau "nouveau" est très différent d'un noyau "usé" qui devient progressivement astéroïdal quand il a perdu la quasi-totalité de ses éléments volatils. Je vais dire quelques mots sur les principaux modèles de noyaux, car selon leur configuration, leur densité et leur composition, les conséquences en cas d'impact peuvent être différentes.
– Le conglomérat de glaces. C'est le fameux modèle de la boule de neige sale, proposé par Fred Whipple (1906-2004) en 1950. En fait, il s'agirait d'un mélange de glace d'eau, de grains de poussière de toutes tailles, de dioxyde de carbone et d'autres gaz gelés, avec parfois des molécules plus complexes, comme le formaldéhyde et le cyanoacétylène. Selon les spécialistes actuels, les éléments volatils n'existeraient pas sous la forme de glace pure, mais sous celle d'hydrates et de clathrates.
– L'agrégat de flocons. C'est le modèle fractal, proposé par Bertram Donn en 1985. Des flocons de matière interplanétaire et interstellaire s'agglutinent pour former des corps de taille cométaire.
– L'amoncellement de débris primitifs. C'est le modèle de l'empilage progressif de blocs primordiaux et hétéroclites, proposé par Paul Weismann en 1986.
– Le modèle mixte : roches + glace collée. C'est le modèle mi-roches/mi-glaces, proposé par Tomas Gombosi et Harry Houpis en 1986, et qui paraît le mieux répondre à la majorité des observations. C'est un agglomérat de particules d'origines diverses, liées entre elles par un "ciment" et qui peuvent retrouver leur autonomie après une fragmentation ou une désintégration. Des parties de comètes (les roches) n'ont pas d'activité cométaire, seules les parties glacées sont soumises à la sublimation. (Michel-Alain Combes, Astronome, "La terre bombardée", 2006, document du web, Partie II, Les Causes, Chapitre 7, Les comètes)>>.
(h) Les comètes et les briques de la vie.
- <<Il est fréquent de lire que les comètes ont contribué à l'apport de «briques» nécessaires à l'apparition de la vie sur Terre. Cette hypothèse séduisante exige évidemment que ce matériau, apporté par des noyaux cométaires ou par des particules solides qui en sont éjectées, survive à l'impact atmosphérique. Elle semble confortée par des observations de fragmentation ou de diffusion de lumière. Des études in-situ, tout comme des simulations de la formation d'agrégats, devraient permettre, à l'échelle d'une dizaine d'années, de disposer de modèles pour décrire de façon réaliste l'impact des comètes et météoroïdes cométaires sur une atmosphère primitive. ("Les ingrédients de la vie primitive dans leur contexte géologique, planétaire et interstellaire", in Résumé des communications présentées lors du Colloque National d'Exobiologie, CNES, Paris 27-29 Mai 2002)>>.
(i) Voir Astéroïde. Catastrophisme. Centaure. Héphaïstos. Impactisme. Stardust.
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Mis en ligne le Vendredi 6 Juin 2008
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