Encorbellement


(a) Architecture. Un encorbellement, terme de 1384, est une "construction en saillie du plan vertical d'un mur, portant à faux sur des consoles".


(b) Etymologie. Le mot < encorbellement> vient de <corbel>, ancienne forme de <corbeau> (1180), dans le sens figuré de "poutre" ou de "pierre en saillie".


(c) Références d'usage du terme :


- <<C'était un grand donjon carré, percé dans le haut de longues et étroites meurtrières, couronné de créneaux aussi lourds que trapus, entrecoupés aux quatre angles d'échauguettes découvertes. - La partie ouest de ce donjon, montre encore un mâchicoulis posé en encorbellement, à la hauteur de second étage ; des corbeaux de soutènement fixés sur les autres côtés, indiquent que tout le carré était muni du même système de défense. Des constructions, en contrebas, flanquaient cette tour ; des murs épais, en fermaient la circonvallation ; un pont-levis, dont les terrassements n'ont pas encore disparu, en fermait l'entrée ; trois poternes, dissimulées dans l'épaisseur des remparts, ouvraient trois issues sur l'escarpement nord, ouest, et midi du mamelon." (Abbé Raphaël Lamaignère, curé de Saint-Aubin, "Poyaler et son château")>>.


- <<Cagnes est une petite ville haut perchée aux murs jaunes et chauds, aux ruelles pleines de fleurs et d'encorbellements, on y domine les terres de son château aux fresques baroques, un arbre fait tournoyer les galeries d'un escalier, dehors les tuiles romanes imitent l'ondulation de la mer au loin si bleue, les arbres à la moindre brise agitent des fleurs, et l'herbe jaune se mêle aux yukas et à des féeries grimpantes, les oliviers retournent leurs feuilles et virent au vif-argent, la nuit n'existe pas. (Site Utqueant, article "Cézanne", document du web)>>.


- <<La voûte typique indienne - celle-là même qu'on employait déjà à Mohenjo-Daro et à Harappa à la période protohistorique - est formée d'encorbellements d'assises horizontales, de briques ou de pierres, au profil interne "en escalier renversé". (Encyclopaedia universalis, article "Inde. Les Arts")>>.


(d) Références littéraires :


- <<La disposition des Volières où l'on engraisse des grives diffère peu de celle des Péristères : comme dans ces derniers, le toit est une vaste coupole couverte de tuile ou d'un filet ; les murs sont enduits de stuc, et un ruisseau d'eau vive traverse le sol. Il y a peu de fenêtres, et toutes sont percées en abat-jour, de manière que l'on ne peut voir dehors ; car la vue des oiseaux en liberté ou celle des arbres, excitant le regret des grives, les ferait maigrir. La différence la plus sensible consiste en ce qu'ici les murs, au lieu d'être intérieurement creusés en niches, comme dans les Péristères, sont simplement garnis de petites perches scellées en encorbellement. Ensuite d'autres perches plus longues, plantées en terre, inclinées sur la muraille qu'elles touchent, et traversées par des gaules, forment encore des espèces de gradins, interrompus de place en place par des planches qui offrent des juchoirs plus faciles. (Charles Dezobry, "Rome au siècle d'Auguste" ou "Voyage d'un Gaulois à Rome à l'époque du règne d'Auguste et pendant une partie du règne de Tibère", Livre IV)>>.


- <<En vieillissant, ce petit bellâtre, qu'on rencontrait partout où tintait la ruine, était devenu positivement sinistre. Au milieu d'indicibles tripotages, ce grotesque filou n'abdiquait aucune de ses anciennes prétentions, et on retrouvait toujours en lui le désopilant roublard qui fit offrir, un jour, au

comte de Chambord, de se convertir publiquement au catholicisme, si on le faisait marquis. Il avait toujours la même politesse de garçon de bain ou d'huissier de tripot, et le même geste fameux, de tapoter les deux choux-fleurs latéraux qui faisaient encorbellement à son crâne chauve. Il avait surtout le même empressement auprès des femmes, qu'il enrichissait gracieusement de ses conseils ou de ses prophéties, en les dépouillant de leurs bijoux et de leur argent. (Léon Bloy, 1846-1917, "Le Désespéré", 1887)>>.


- <<Imaginez un quadrilatère, sur un des petits côtés duquel s'appuie un triangle, voici l'ensemble, la caisse et le timon du char ; quatre tours rondes, aux quatre angles du quadrilatère formeront les quatre roues,- roues de géant, à coup sûr ;- et pour siège du cocher, un Gargantua quelconque, ledit cocher, je vous donnerai le Grand Donjon, solidement assis au beau milieu du quadrilatère, et le dominant d'une royale hauteur. De figure singulière, ce donjon. Il ressemble à une moitié d'oeuf : la partie cintrée regarde les champs, la mer, le port ; elle est à créneaux, meurtrières et mâchicoulis ; l'autre voudrait regarder la ville, mais n'y voit rien. C'est un mur perpendiculaire, tout d'une pièce, rectiligne à sa base, angulaire à son sommet, qu'on dirait avoir été dressé, de mauvaise grâce, pour masquer l'ouverture de ce demi-ovale, partagé comme d'un coup de tranchet. Longtemps, le Grand Donjon fut à ciel ouvert. Vers le commencement du dix-huitième siècle, on lui posa un toit, que surmonte néanmoins, à son milieu, une tour carrée de moindre dimension, flanquée au nord et au sud par deux tourelles à encorbellement. (Emile Chevalier, "Jacques Cartier", Chapitre IX, Le Château [à Saint-Malo])>>.


(e) Voir A partir d'un mot. Achopper. Métaux natifs.



Hubert Houdoy


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