(a) L'épée et la plume sont les deux motifs de la gloire d'Honoré d'Urfé, pour les admirateurs qui lui sont contemporains.
(b) La Ligue au pays d'Urfé, les guerres du Montferrat et celles de la Valteline le voient l'épée et le pistolet à la main. Elles lui offrent aussi des missions diplomatique, comme l'ambassade d'Honoré d'Urfé auprès du duc Charles-Emmanuel I er de Savoie et la rencontre entre Honoré d'Urfé et le pape Paul V. Elles poussent aussi ses détracteurs à publier la déroute des soldats de l'Heurton.
(c) Parmi les oeuvres d'Honoré d'Urfé, la plume la plus admirée sera celle de l'auteur de "L'Astrée".
(d) Nombreux sont ceux qui lui attribuent, à la fois, les vertus de Mars, d'Apollon et de Minerve. Georges de Scudéry (1601-1667), avait dans son cabinet de travail un portrait d'Honoré d'Urfé, par Figino, <peint avec une épée et une plume>. Il lui donne cette légende :
- <<Bien que je sois mortel, que je sois loin des cieux,
Par ces deux instruments dont ma gloire est suivie,
L'on peut, sans me flatter, me comparer aux dieux,
Puisque comme eux je donne la mort et la vie.
("Le Cabinet de Monsieur de Scudéry", 1646)>>.
(e) "L'épée et la plume" était plus qu'une formule de style. Une lettre du 13 octobre 1616, extraite de la "Correspondance du président Favre", publiée par François Mugnier, le montre. Comme l'explique le chanoine Reure, le président Antoine Favre savait que l'épée d'Honoré d'Urfé valait les arguments de sa plume de juriste ("De Montisferrati Ducatu Consultatio", Lyon, 1617).
- <<Avant l'ouverture des hostilités, le président Favre avait défendu les droits du duc par une dissertation juridique, où il prétendait prouver la solidité de ses prétentions sur le Montferrat. Il avait mis en tête une épître dédicatoire au duc, datée du 1 er juillet 1616 ; mais des mois passèrent avant qu'il pût obtenir que le duc prît la peine de la lire et de l'approuver. Impatienté, il écrit le 13 octobre, que si Son Altesse ne peut se résoudre à la voir, il suffira bien qu'elle soit examinée par Monsieur d'Urfé, dont le jugement et les lumières inspirent au duc une pleine confiance.
Charles-Emmanuel sans doute comptait beaucoup plus sur le nombre et la valeur de ses bataillons que sur des arguments de jurisprudence. Grâce aux renforts qui lui venaient de France, il était en état de résister aux forces de l'Espagne. (Chanoine Reure)>>.
(f) La Savoysiade, publiée en 1615, a joué son rôle dans le conflit du Montferrat. Par un décret du 8 septembre 1615, Charles-Emmanuel I er de Savoie accorde à Honoré d'Urfé une pension annuelle de 2 000 ducats.
(g) En 1617, quand les armes ne sont guère favorables au duc de Savoie, Fulvio Testi compose une "Ode à Charles-Emmanuel I er de Savoie", pour atténuer la rigueur de la convention de Pavie (le 9 octobre 1617). Pendant ce temps, Peter Stuyvesant (1592-1672) fonde un comptoir commercial hollandais à Manhattan, et sir Walter Raleigh atteint les sources de l'Orénoque.
(h) Opéra. Pour le Méphistophélès de Charles Gounod, la conjonction de l'épée et de la plume est un peu différente :
- <<Méphistophélès [apparaissant]
Me voici !... -- D'où vient ta surprise ?
Ne suis-je pas mis à ta guise ?
L'épée au côté, la plume au chapeau,
L'escarcelle pleine, un riche manteau
Sur l'épaule ; -- en somme
Un vrai gentihomme !
Eh bien ! que me veux-tu docteur !
Parle, voyons !... -- Te fais-je peur ?
(Charles Gounod, "Faust", opéra, Acte I, Scène II, livret de Jules Barbier et Michel Carré)>>.
(i) Voir Cyrano. François de Lesdiguières. François VI de La Rochefoucauld. Génération de L'Astrée. Guerre de la Valteline. Guillaume d'Occam. Huet. Jean-Pierre Camus. La Fayette. La guirlande de Julie. Madeleine de Scudéry. Nom de plume. Parfaits Amants. Ruelle.
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Mis en ligne le Lundi 16 Juin 2008
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