Poussière


(a) Selon la grande mythologie de la Bible, l'homme (Adam) aurait été créé par Dieu (Elohim) avec de la glaise ou avec de la poussière.


(b) Dans son rituel, le christianisme aime à rappeler :


- <<Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière !>>.


- <<Mon âme se dissoudra-t-elle avec le reste de ma poussière ? (François-René de Chateaubriand, "Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes considérées dans leurs rapports avec la révolution française", Partie II, Chapitre XXXI, Gallimard, page 377)>>.


(c) Il n'est pas certain que l'homme vienne directement de la poussière, comme le vase de terre cuite vient directement de l'argile. L'homme serait plutôt un primate, descendant de Primates. En outre, il est apparu sur une planète dont tous les constituants sont des poussières d'étoiles.


(d) Par contre, l'homme a une grande responsabilité dans la production mondiale de poussière.


- <<Désormais, l'aéroport de Pékin est fermé plusieurs fois dans l'année à cause des tempêtes de poussière !

- Comment se fait-il que de telles quantités de bonne terre se transforment en poussière ?

-Aujourd'hui, la Chine possède 117 millions de bovins. A comparer avec les 100 millions qui paissent aux États-Unis, dont la surface est équivalente. Et, alors que les États-Unis ont 9 millions de chèvres et moutons, la Chine en compte 256 millions, qui ravagent la végétation, mettant la terre à nu. Celle-ci se dessèche, puis est emportée par les vents, formant les plus grands nuages de poussière de l'histoire de l'humanité. Plus grands que ceux que nous avons connus en Amérique durant la grande sécheresse des années trente, à l'époque des "Raisins de la colère". Le National Center for Atmospheric Research, à Boulder, dans le Colorado, a mesuré le dernier : 6 kilomètres d'épaisseur ! Et lorsqu'il a quitté la Chine, sa surface était plus importante que celle du Japon tout entier. Alors, c'est vrai, il y a toujours eu des tempêtes de poussière, mais jamais de cette ampleur. Les Chinois et le monde vont désormais devoir faire avec. Une pression trop forte sur un système naturel l'endommage, puis le détruit. Nous perdons aujourd'hui le sol plus vite qu'il ne se crée.

- Labourage et pâturage intensifs détruisent donc les sols...

- L'agriculture n'est pas la seule responsable. Historiquement, les villes se sont établies là où il y avait de l'eau potable. C'est-à-dire près de rivières ou de lacs. Dans ces bassins, la terre était riche de limons. L'agriculture nourrissait donc les hahitants. Aujourd'hui, ces villes s'étendent démesurément et un maillage dense de routes occupe le terrain. L'urbanisation de la planète est telle qu'elle se voit depuis l'espace. Et cela s'effectue donc au détriment des meilleures terres. Depuis le début de la seconde moitié du XXe siècle, la surface moyenne par habitant de la planète cultivée en céréales est tombée de 0,24 hectare à 0,12 hectare. La mécanisation, l'utilisation massive d'engrais et de pesticides ont permis de compenser, en augmentant de 170 % la productivité des surfaces restantes.(Brahic, Tapponnier, Brown, Girardon, "La Plus belle histoire de la Terre", Seuil, 2001, pages 166-167)>>.


(e) Etymologie. Le mot <poussière> date de 1190, sous la plume de saint Bernard. Il vient de l'ancien français <pous>, dont il semble être un diminutif. Le latin populaire <pulvus> vient du latin classique masculin <pulvis, eris> qui signifie "poudre", "poussière", "sable", "lieu où l'on s'exerce à la lutte", "carrière", "arène", "champ où s'exerce une activité quelconque", "peine", "travail", "difficulté", "terre", "pays", "terre de potier".


(f) Dans la Vulgate, c'est le mot <pulvis>, "poudre pulvérulante", qui signifie aussi bien "terre glaise" que "poussière".


(g) Mathématiques. La poussière de Cantor est un objet fractal, dont la dimension non-entière est inférieure à 1.


(h) Astronomie. La poussière cosmique peut être classée en poussière interplanétaire (dans notre Système solaire, par exemple, dont les astéroïdes sont les plus gros morceaux, dans un continuum allant, largo sensu, de l'atome à la planétésimale), en poussière interstellaire ou poussière intersidérale et en poussière intergalactique. La poussière cosmique, les comètes et les astéroïdes participent à un processus permanent d'accrétion et de fragmentation. <Souviens-toi que tu es poussière et que tu redeviendras poussière !> s'applique donc aussi aux comètes chevelues.


(i) Dans la poussière terrestre ordinaire, il existe une petite quantité de sphérules de fer (micro-gouttes de fer fondu). Une des sources de ces sphérures (quand on n'est pas à proximité d'une aciérie ou d'un lieu de découpe au chalumeau) sont des micrométéorites.


(j) On a trouvé, dans la poussière du WTC le 11 septembre 2001 (entre autres, étude de l'US Geological Survey ou USGS), une très forte teneur en sphérules de fer.


- <<«En outre, les poussières du WTC peuvent être distinguées de celles des autres bâtiments sur la base de leur composition et de leur morphologie unique. Les marques de poussière du WTC présentent les caractéristiques de particules qui ont subi un stress et une température élevée. L'amiante dans la poussière du WTC a été réduit en faisceaux fins et fibrilles, par opposition à la complexité des particules trouvées dans un bâtiment contenant des revêtements d'amiante. Le gypse présent dans la poussière du WTC a été finement pulvérisé, à un degré jamais vu dans d'autres débris de construction. Les fibres de laine minérale qui avaient une nature courte et fracturée peuvent être attribuées à l'effondrement catastrophique. Le plomb est présent en particules sphériques extrêmement fines. Certaines particules montrent des signes d'exposition à une conflagration comme les métaux, les silicates sphériques, et les particules vésiculaires (structure poreuse à ouvertures circulaires ayant une apparence de fromage suisse à la suite d'une ébullition et d'une évaporation). Les matériaux transformés par une température élevée (brûlure) comprennent : les particules ferreuses sphériques, les silicates vésiculaires et sphériques, et les particules vésiculaires carbonées. Ces résidus de processus à haute température sont rarement, sinon jamais, trouvés avec de la laine minérale et du gypse dans les poussières «typiques» d'intérieur.» (Rapport de Lee RJ, cité dans "Analyse chimique des poussières du World Trade Center", par un collège de scientifiques américains, traduction ReOpen911, édition du 3 avril 2008)>>.


(k) Ironie. Cette abondance doit-elle laisse penser que Manhattan aurait été victime, ce jour-là, d'un intense bombardement météoritique ? Le grand bombardement tardif ou late veneer serait-il périodique ? Il faudra attendre la réponse à cette question, car le rapport du NIST (National Institute of Standards and Technology, «Final Report on the Collapse of the World Trade Center Towers», 2005) a ignoré cette abondance des sphérules de fer.


(l) Voir Sidérophile. Vernis tardif.




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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Samedi 7 Juin 2008



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