Louis XIII


Louis XIII (1601-1643), dit "Le Juste", roi de France (1610-1643).


(a) Fils du roi Henri IV et de Marie de Médicis, Louis est né à Fontainebleau, le 27 septembre 1601. Il est mort au château de Saint-Germain-en-Laye, le 14 mai 1643. Il est inhumé à Saint-Denis.


(b) Titres royaux. "Le Juste" vient de la date de sa naissance : il est né sous le signe de la Balance. Louis est dauphin de Viennois de sa naissance (1601) à la mort de son père, le 14 mai 1610. Il est roi de France et de Navarre, par un sacre officiel à Reims, le 17 octobre 1610. Il est alors le "X ème chef et souverain grand-maître de l'Ordre de l'aimable compagnie de Monsieur Saint-Michel" et le "III ème chef et souverain grand-maître de l'Ordre et milice du benoît Saint-Esprit".


(c) Stratégie matrimoniale. Après la comédie organisée par sa mère, d'un mariage dans la maison de Savoie, Louis XIII épouse Anne d'Autriche (1601-1666), infante d'Espagne, fille aînée de Philippe III "Le Pieux", roi d'Espagne et de son épouse Marguerite, archiduchesse d'Autriche. Dans le même temps, l'infant d'Espagne épouse Isabelle de Bourbon.


(d) Etiquette et cérémonial. Les étapes du mariage sont les suivantes :


- par contrat, le 20 août 1612 ;


- par procuration, à Burgos, le 18 octobre 1612 ;


- en personne, à Bordeaux, le 25 novembre 1612.


(e) Louis et Anne d'Autriche sont les parents de :


- Louis XIV (1638-1715), roi de France, dit "Le Roi-Soleil".


- Philippe d'Orléans (1640-1701), duc d'Anjou de 1640 à 1660 ; duc d'Orléans, de Valois, de Chartres en 1660 ; duc de Nemours en 1672 ; duc de Montpensier en 1693. Philippe d'Orléans, dit Monsieur, marié à Henriette-Anne d'Angleterre, puis à Charlotte-Elisabeth de Bavière, princesse palatine, est le père de Philippe II d'Orléans, le Régent.


(f) D'abord dominé par sa mère, Marie de Médicis, et le maréchal d'Ancre, Louis XIII rumine ses incertitudes sur les causes réelles de la mort de son père. Dans la biographie qu'il lui consacre, Philippe Erlanger le consacre à Hamlet. Il est certain que le prince attend son heure, dissimulant ses idées, ses craintes, ses projets et son ambition politique pour la France. D'autant qu'il est en droit de soupçonner sa mère de lui préférer son cadet, Gaston d'Orléans.


- <<Hélas ! le soir tombe, il faut rentrer à Paris, regagner ces chambres sans âme qui glacent les petits garçons privés d'amour. Louis XIII retombe à sa condition d'enfant malheureux. Déjà courbé sous ce faix, il se souvient qu'il doit en supporter deux autres : le souvenir du crime qui a tué son père et la couronne de France.

--Mon fils, avait dit le Père Cotton à Ravaillac, prenez bien garde à ne pas inquiéter des gens de bien.

Le misérable avait suivi ce conseil et il semblait, en vérité, que le meurtre fût sorti de sa tête malade, que son seul dessein eût été de servir Dieu, de sauver son pays et de prévenir une guerre sacrilège. Pourtant, vers la fin de son supplice, qui, à l'orée du Grand Siècle, montre les Français si proches encore des moeurs des cannibales, au moment où l'élan des chevaux arrachait ses membres, il prononça des paroles demeurées incomprises de la foule et qui semblèrent inciter les bourreaux à l'expédier. La voix de l'assassin s'était donc tue. Celle de l'accusatrice ne cessait de s'élever. Jacqueline d'Escoman publiait qu'elle avait tout su du complot et n'avait pu se faire écouter. Le complot ?

Elle en avait surpris le plan chez la maîtresse d'Épernon, Mlle du Tillet. Le but était de donner le trône au petit Verneuil, la régence à Henriette, secrètement engagée au duc de Guise, l'épée de connétable à d'Épernon. Histoire invraisemblable qu'une confrontation habilement arrangée entre les deux galantes commères, la du Tillet et la d'Escoman, rendit plus ridicule encore. Mais l'invraisemblable n'était-il pas de règle en cette affaire ? Le Prévôt de Pithiviers, arrêté pour avoir annoncé la mort du Roi le jour de l'événement, n'avait-il pas été trouvé étranglé en sa prison ? Une espèce de spadassin, le capitaine Lagarde, ne soutenait-il pas que, dans un bouge de Naples, des inconnus lui avaient proposé la besogne ? Le duc d'Epernon, gouverneur d'Angoulême, ville natale de Ravaillac, n'avait-il pas dû convenir qu'il connaissait le monstre ? Peut-être y avait-il eu plusieurs conjurations distinctes, ignorées les unes des autres quoique connues d'un chef d'orchestre invisible ? L'importune d'Escoman fut jetée à la Conciergerie. Derrière verrous et barreaux, elle continua de mener un tel tapage qu'elle émut l'opinion et enfin le Parlement. Les magistrats venaient de condamner au feu le livre du Père jésuite Mariana qui était une excitation au «tyrannicide». Au début de 1611, ils ouvrirent une nouvelle action judiciaire dont beaucoup d'illustres personnages parurent fort troublés. M. d'E:pernon, cachant l'inquiétude sous la jactance, alla rendre une visite d'ami au Premier Président de Harlay.

- Je ne suis ni votre ami, ni votre rapporteur, signifia le vieux Caton au grand seigneur interdit et furieux, je suis votre juge !»

Il le fit comparaître selon les formes, interrogea non moins scrupuleusement Mme de Verneuil. Aux envoyés de la Régente qui s'informaient du résultat de ces auditions, il se contenta de répondre :

- Dieu m'a réservé de vivre en ce siècle pour y voir des choses merveilleuses, si grandes et étranges que je n'eusse jamais cru pouvoir voir ni ouïr de mon vivant !

Comme on lui disait qu'aucune preuve ne soutenait les allégations de la d'Escoman, il leva les bras au ciel :

- Il n'y en a que trop, hélas ! il n'y en a que trop !

Le nom de la Reine n'était pas prononcé, mais les imaginations commençaient à travailler dangereusement. On se rappelait les audacieuses paroles du Président Hénault qui, après le drame, n'avait jugé Marie de Médicis "ni assez surprise, ni assez affligée". Il était temps d'en finir. Le 5 mars 1612, un singulier arrêt mit tout le monde hors de cause "vu la qualité des accusés", sauf la d'Escoman qui demeura incarcérée. On n'osa point, toutefois, prescrire contre elle la peine des calomniateurs et des faux-témoins, ainsi qu'il eût été logique. Pas davantage ne fut-il parlé de rétractation. (Philippe Erlanger, 1946, "Louis XIII", Gallimard, 1973, pages 64-65)>>.


(g) Pour donner le change, Louis XIII s'adonne ostensiblement à la chasse, avec Charles d'Albert de Luynes.


- <<C'est parmi ses gerfauts, ses émerillons, ses éperviers, ses laniers, ses pies-grièches, ses aphanets que Louis goûte enfin un peu de bonheur. Au plaisir du bel art cynégétique s'ajoute celui de le pratiquer près d'un compagnon qui contraste avec l'entourage de serviteurs serviles et grossiers. Charles d'Albert de Luynes a trente-trois ans lorsqu'il est promu, en 1611, gardien des émerillons royaux. Cet obscur gentillâtre, ancien page du comte du Lude, est jugé inoffensif parce qu'il ne possède ni ancêtres fameux, ni alliances, ni fortune, ni morgue, ni propension aux duels. S'il a une affaire, il charge un de ses frères de se battre à sa place. Mais il est joli garçon. Sa grâce, ses manières douces et polies, sa réserve, sa souplesse le font remarquer parmi les gentilshommes brutaux, orduriers et fiers-à-bras. En son isolement, Louis se tourne vers lui comme une plante cherche le soleil. Un sentiment puissant et inconnu l'envahit, comble son coeur. Il est doux de parcourir l'Ile-de-France, de guetter le héron aux côtés d'un aîné qui, on le sent, n'opposera pas de rebuffade à un élan d'affection. (Philippe Erlanger, 1946, "Louis XIII", Gallimard, 1973, page 64)>>.


(h) Louis XIII sort de sa réserve en faisant assassiner le Maréchal d'Ancre et demandant à sa mère de se retirer à Blois.


(i) Par la suite, le règne de Louis Le Juste est marqué par la très forte personnalité du cardinal de Richelieu.


(j) A la mort de son mari, Anne d'Autriche se vange des soupçons contre elle et assume le pouvoir avec le cardinal Mazarin. A nouveau, pour favoriser le mariage de Louis XIV avec Marie-Thérèse d'Espagne, on jouera la comédie de Lyon.


(k) Poésie et galanterie. Louis XIII courtise Marie de Hautefort, sous le nom d'Amaryllis.


- <<Tu crois, ô beau soleil,

Qu'à ton éclat rien n'est pareil,

En cet aimable temps que tu fais le printemps,

Mais quoi ! tu pâlis auprès d'Amaryllis.


Mais le printemps pâlit

Auprès d'Amaryllis ! ...

Mais que sont les lys

Auprès d'Amaryllis ?

(Louis XIII, poème à Amaryllis)>>.


(l) Journal intime. Les détails de la vie quotidienne ou sexuelle, de la santé et des "soins" que reçut Louis XIII nous sont connus par le journal personnel de Jean Héroard (1551-1628), premier médecin du roi. Comme le fait remarquer Philippe Erlanger, le roi se portait mieux quand personne ne pensait à lui imposer ces saignées qui paraissent inutiles à la Médecine actuelle.


(m) Voir Ambassade d'Honoré d'Urfé. Anne-Louise d'Orléans. Anvers. Artus Gouffier. Balthazar Baro. Barberini. Bassompierre. Beaufort. Bouthillier. Bragelonne. Brissac. Cambout. Cardinal de Retz. Casal. Catherine Marie de Lorraine. Champlain. Chanoine-comte. Charles d'Albert de Luynes. Chavigny. Chevalier de l'ordre du roi. Chevalier de Malte. Chevreuse. Choiseul. Cinq-Mars. Claude II du Bost. Clémence. Comte de Soissons. Concini. Condé. Conjuration de Fiesque. Connétable. Convocation du ban et de l'arrière-ban. D'Artagnan. De Guise. Du Plessis-Bellière. Duc de Buckingham. Duc d'Orléans. Duc de Nevers. Duchesse de Chevreuse. Economie des biens symboliques. Ecuyer. Escopette. Evangéliste. Fauconnier. Favoris. Felton. Fiesque. Fontainebleau. François VI de La Rochefoucauld. François de Lesdiguières. François de Sales. Fronde. Frontenac. Fuensaldagne. Gaston d'Orléans. Gondi. Guerre de la Valteline. Guerre de Trente Ans. Guiche. Guillaume de la Chaize d'Aix. Guitaut. Henri de Rohan. Henri II de Bourbon-Condé. Henriette-Marie de France. Historiettes. Hobbes. Honoré d'Urfé et le pape Paul V. Importants. Jacques Cœur. Jean-Baptiste d'Ornano. Journée des dupes. La Calprenède. La Conjuration du comte Jean-Louis de Fiesque. La Descente de croix. La Fayette. La Rochefoucauld. La Tour d'Auvergne. Louis I duc de Bourbon. Louise du Plessis. Louise Marguerite de Lorraine. Luynes. Madame de La Fayette. Madone de Dresde. Maison de Bourbon. Malcontents. Mandement. Marais. Maréchal de Bassompierre. Marguerite-Marie Alacoque. Marie de Bretagne. Marie-Christine de France. Marion de Lorme. Marquis de Valromey. Maurice de Savoie. Mazarin. Mémoires de Mademoiselle de Montpensier. Monnaie. Monnaies étrangères circulant en France. Monsieur le Duc. Montferrat. Montmorency. Mousquetaire. Page. Parc de Versailles. Pardaillan. Parties de L'Astrée. Paul V. Philippe d'Orléans. Philippe-Emmanuel de Gondi. Pierre d'Escoubleau de Sourdis. Pierres d'attente. Pignerol. Pomponne de Bellièvre. Portrait d'Honoré d'Urfé. Portrait. Pourpre cardinalice. Procès de Loudun. Produire et reproduire. Puylaurens. Quenouille. Rhingrave. Rohan-Chabot. Roi. Ruelle. Saint-Alban-les-Eaux. Saint-Bonnet-le-Château. Saint-Marc. Saint-Simon. Schomberg. Scudéry. Sébastien Zamet. Senecey. Sophie. Soubise. Sourdis. Tallemant des Réaux. Te Deum. Tréville. Trois lettres de Marie de Médicis. Versailles. Villeroy. Vincent de Paul. Zamet.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mercredi 18 Juin 2008



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