Séduction masculine


(a) La séduction masculine, surtout à l'égard des enfants (pédophilie, pédérastie) est une forme de la domination. Elle exprime le pouvoir et la puissance, principalement dans le monde du verbe.


(b) L'échange des femmes entre hommes établit la domination des chasseurs-guerriers, le groupe ethnique central, sur les femmes et sur les enfants. Les corps des individus appartiennent aux totalités masculines, l'axe de l'ethnie. Les corps (la chair) peuvent être possédés à l'intérieur de l'ethnie comme ils sont échangés à l'extérieur (la femme est marchandise avant la lettre).


(c) La prohibition de l'inceste masque mal cette hommo-sexualité qui se développe malgré le refoulement de l'homosexualité.


(d) Les adjuvants féminins de la séduction masculine.


- <<- Et quels sont-ils, repris-je, ces devoirs ?

- Ils étoient immenses, repliqua-t'il ; mais comme vous les abregez chaque jour, je crois qu'il ne vous en restera plus à observer ; aujourd'hui, ils ne consistent plus que dans la bienseance, encore n'est-elle pas exactement suivie.

- Ce dérangement durera-t'il longtems ? Lui demandai-je.

- Tant, répondit-il, que les femmes croiront la vertu idéale et le plaisir réel, et je ne vois pas d'apparence qu'elles changent de façon de penser. D'ailleurs, il n'y a point de femme qui n'ait quelque foible, et ce foible, quelque bien déguisé qu'il soit, n'échappe jamais à la recherche opiniâtre de l'amant. La voluptueuse se rend au plaisir des sens ; la délicate, au charme de sentir son coeur occupé ; la curieuse, au désir de s'instruire ; il en couteroit trop à l'indolente pour refuser ; la vaine perdroit trop si ses appas étoient ignorés, elle veut lire dans la fureur des desirs d'un amant l'impression qu'elle peut faire sur les hommes ; l'avare cede au vil amour des presens ; l'ambitieuse, aux conquêtes éclatantes, et la coquête à l'habitude de se rendre.

- Vous êtes bien sçavant, lui dis-je.

-C'est, répondit-il, que j'ai voyagé de bonne heure.

(Claude-Prosper Jolyot de Crébillon, 1707-1777, "Le Sylphe")>>.


(e) Références littéraires :


- <<Je vous promets, en revanche, de mener à bien l'aventure de votre pupille, et de m'occuper d'elle autant que de ma belle prude. Celle-ci vient de m'envoyer un projet de capitulation. Toute sa lettre annonce le désir d'être trompée. Il est impossible d'en offrir un moyen plus commode et aussi plus usé. Elle veut que je sois son ami. Mais moi, qui aime les méthodes nouvelles et difficiles, je ne prétends pas l'en tenir quitte à si bon marché; et assurément je n'aurai pas pris tant de peine auprès d'elle, pour terminer par une séduction ordinaire. (Pierre Choderlos de Laclos, "Les Liaisons dangereuses", 1782, Lettre 70, Du Vicomte de Valmont à la Marquise de Merteuil)>>.


- <<M. le comte Ferraud était le fils d'un ancien Conseiller au Parlement de Paris, qui avait émigré pendant le temps de la Terreur, et qui, s'il sauva sa tête, perdit sa fortune. Il rentra sous le Consulat et resta constamment fidèle aux intérêts de Louis XVIII, dans les entours duquel était son père avant la révolution. Il appartenait donc à cette partie du faubourg Saint-Germain qui résista noblement aux séductions de Napoléon. (Honoré de Balzac, "Le colonel Chabert", 1835)>>.


- <<Benjamin Constant avait raison, il était aussi compromis que moi : attaché à Bernadotte, il avait servi contre Napoléon ; il avait publié son écrit "De l'Esprit de conquête", dans lequel il traitait le tyran plus mal que je ne le traitais dans ma brochure "De Bonaparte et des Bourbons". Il mit le comble à ses périls en parlant dans les gazettes. Le 19 mars, au moment où Bonaparte était aux portes de la capitale, il fut assez ferme pour signer dans le Journal des Débats un article terminé par cette phrase : "Je n'irai pas, misérable transfuge, me traîner d'un pouvoir à l'autre, couvrir l'infamie par le sophisme, et balbutier des mots profanes pour racheter une vie honteuse." Benjamin Constant écrivait à celle qui lui avait inspiré ces nobles sentiments : "Je suis bien aise que mon article ait paru ; on ne peut au moins en soupçonner aujourd'hui la sincérité. Voici un billet que l'on m'écrit après l'avoir lu : si j'en recevais un pareil d'une autre, je serais gai sur l'échafaud." Madame Récamier s'est toujours reproché d'avoir eu, sans le vouloir, une pareille influence sur une destinée honorable. Rien en effet n'est plus malheureux que d'inspirer à des caractères mobiles ces résolutions énergiques qu'ils sont incapables de tenir. Benjamin Constant démentit le 20 mars son article du 19. Après avoir fait quelques tours de roues pour s'éloigner, il revint à Paris et se laissa prendre aux séductions de Bonaparte. Nommé conseiller d'Etat, il effaça ses pages généreuses en travaillant à la rédaction de l'acte additionnel. (François-René de Châteaubriand, "Mémoires d'outre-tombe", 1850, Partie II, Articles de Benjamin Constant au retour de Bonaparte à l'île d'Elbe)>>.


- <<Mme Forestier n'était pas revenue. Elle s'attardait à Cannes. Il reçut une lettre d'elle, annonçant son retour seulement pour le milieu d'avril, sans un mot d'allusion à leurs adieux. Il attendit. Il était bien résolu maintenant à prendre tous les moyens pour l'épouser, si elle semblait hésiter. Mais il avait confiance en sa fortune, confiance en cette force de séduction qu'il sentait en lui, force vague et irrésistible que subissaient toutes les femmes. (Guy de Maupassant, "Bel ami", 1885, Partie II, Chapitre I)>>.


(f) Voir Don Juan. Division sexuelle des émotions. Homosexualité de Laïos. Hommo-sexualité de Créon. La beauté du diable. Rivalité homosexuelle. Séducteur. Séduction féminine. Séduction perverse.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mardi 24 Juin 2008



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