(a) Un béal d'irrigation est un béal (bief, canal ou rigole) qui mène l'eau d'un ruisseau dans les prés ou dans les champs. Son usage est moins complexe et sa construction moins délicate que celle d'un béal d'alimentation.
(b) Pourtant, les deux types de béals sont généralement combinés. Une fois utilisée pour mouvoir la roue à aubes et les meules du moulin à eau, l'eau amenée à grand peine par le béal d'alimentation, au lieu de retourner au plus vite à la rivière, est conduite dans un ou plusieurs béals d'irrigation.
(c) Les béals d'irrigation sont parfois installés en cascade. Quand le plus haut d'entre eux est bouché par une vanne (pierre, planche, chiffons) pour qu'il déborde dans le pré à irriguer, l'eau résiduelle peut être récupérée par un autre béal, irriguant plus loin et plus bas.
(d) Toutes les civilisations antiques (Babylone, Egypte, Chine, Étrusques, Romains) ont fait un très grand usage de l'eau et des canalisations. La chute de l'Empire Romain ne s'est pas seulement traduite par la disparition des voies romaines (autoroutes antiques) au bénéfice des chemins vicinaux (de proximité immédiate), elle a mis fin aux grands travaux d'irrigation et au véritable culte des sources (Aquae Segetae, source de Fontboine).
(e) Référence d'usage du terme :
- <<Le stade industriel n'a été atteint que vers 1880 lorsque mon grand-père, né à Taillevent, s'est marié, est venu au Pont d'Orb pour travailler. Les fours étaient alors alimentés par de la pierre calcaire provenant de la carrière située quelques centaines de mètres, à droite, après Lunas sur la route de Lodève. La chaux produite était destinée aux entrepreneurs en maçonnerie, aux tanneries de Bédarieux et à l'agriculture. Les cailloux étaient cassés à la massette en petits morceaux. Ils étaient chargés dans des corbeilles et déversés dans le four. On alternait une couche de roches
calcaires et une couche de charbon. Une fois le four chargé jusqu'à la gueule on l'allumait. La chaux, en effet, est obtenue par calcination de la pierre calcaire. Il fallait attendre plusieurs jours pour que les pierres soient toutes calcinées. On évacuait ensuite les résidus du four dans un petit wagonnet sur une voie de 60 dont il reste encore quelques mètres de rails. On les amenait à la turbine pour être triés puis traités industriellement : extinction par mouillage, concassage, passage sous les meules, tamisage au blutoir et ensachage. Avec les pierres concassées sans eau on obtenait la chaux vive, concassées avec l'eau on obtenait la chaux éteinte. Tous ces travaux dégageaient une énorme poussière blanche qui se déposait partout. Bien qu'elle ne soit pas en couleur, on voit bien sur la photo Oustric que le toit du bâtiment est tout blanc. En 1980, lorsqu'on l'a déposé pour surélever les murs et construire un logement on a encore retrouvé des tas de
chaux accumulés dans les recoins de la charpente. La turbine qui actionnait les meules avait été construite pour utiliser l'eau du béal d'irrigation. Lorsque les produits d'un four étaient traités il n'y avait plus qu'à recommencer le processus sur un nouveau four. La dernière étape était la vente de toutes les productions. ("Paul Ollier raconte le Pont d'Orb", document du web)>>.
(f) Voir Béal de retour. Béal de ruissellement. Drainage. Ecoulement. Percolation. Pression osmotique. Sol.
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Mis en ligne le Mercredi 9 Juillet 2008
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