Moulin à eau


(a) Le principe du moulin à eau est connu dès 25 avant Jésus-Christ. Dans son "De architectura, le célèbre Vitruve donne une parfaite description de l'un d'entre eux. On sait que les Grecs en faisaient parfois un usage quasi industriel. On suppose que c'est l'abondance des esclaves qui a longtemps maintenu l'usage du moulin à bras dans l'empire romain. On utilisait aussi des chevaux, faisant tourner une noria, comme au moulin à huile du lieudit les Varrats.


- <<Épargnez le bras qui fait tourner la meule, ô meunières, et dormez paisiblement ! Que le coq vous avertisse en vain qu'il fait jour ! Dao a imposé aux nymphes le travail des esclaves et les voilà qui sautillent allègrement sur la roue et voilà que l'essieu ébranlé roule avec ses rais, faisant tourner la pesante pierre roulante. Vivons de la vie de nos pères et oisifs réjouissons-nous des dons que la déesse accorde. (Antipatros, poète grec)>>.


(b) A Saint-Germain-des-Prés, au IX ème siècle, le Polyptyque d'Irminon liste 59 moulins à eau, dont huit semblent être récemment construits.


(c) Les moulins font partie des ressources d'un fief, tel celui de Chalmazel ou celui d'Ecotay :


- <<La seigneurie de Chalmazel est en toute justice, en cens, dîmes inféodées, moulins sur la rivière de Lignon, taille aux quatre cas, lods au troisième denier. Cette justice s'étend jusqu'au bourg de Saint-Just-en-Bas, aux limites de Couzan ; au village des Gouttes, limites de Montherboux ; à la Fortiche, pays d'Auvergne, limites de M. de Turenne ; au village de Chancolon, limites de Châtelneuf ; lesdites limites de justice de Chalmazel, contiguës, du côté du matin, aux terres de Châtelneuf, Colombettes, Couzan et Palogneux, qui est Montherboux ; aux bois et montagnes du seigneur d'Ailly, à la grange de Bard et de Gripet ; de bise, à Couzan et terres d'Olliergues, appartenant audit seigneur de Turenne. (Sonyer du Lac, "Fiefs du Forez")>>.


- << La seigneurie d'Ecotay consiste en château, prés, terres, bois, moulin, garenne, cens, servis, lods, droit de taille aux quatre cas, avec haute, moyenne et basse justice, séparée, du côté du matin, de la juridiction de Moingt, appartenant au Chapitre de Notre-Dame de Montbrison, par onze limites qui ont été plantées du côté de bise et matin ; divisée d'avec les châtellenies de Montbrison et de Châtelneuf, par la rivière appelée de Vizézy jusqu'à celle de Lérigneux, et jusqu'aux limites qui séparent les provinces d'Auvergne et de Forez, du côté du soir ; elle borde donc ladite province d'Auvergne, et s'étend du côté du vent, suivant les rivières appelées de Curraize et Lavieu, jusqu'au village de la Roche. Dans laquelle circonscription sont compris quatre clochers dépendants de ladite seigneurie, savoir : celui d'Écotay, annexe de Bard ; celui de Verrières et ceux de Lézigneux et de Bard, avec partie des paroisses de Moingt, Saint-Georges-Haute-Ville et Lérigneux ; de plus, une rente noble appelée de Crémeaux, une autre appelée de Barges, une autre appelée de Quérézieux, quelques parties de dîmes, la terre et seigneurie de Beauvoir, en toute justice, villages de la Côte, Drutel, les Rateys (écrit Rétri), la Feuillat (écrit la Fouille), Bouchet, le Mas (écrit Massier) et partie de Prassouroux. (Sonyer du Lac, "Fiefs du Forez")>>.


(d) A Boën, on cite le moulin de Giraud en 1282. Les droits liés à la prise d'eau et à l'usage d'un moulin se négocient :


- <<Le 14 février 1474, Gabriel de la Roue, chevalier, seigneur des châteaux d'Usson et de Dunières, accense à J. de Faurias, du lieu de Faurias, paroisse du bourg de Dunières, comté du Velay, l'eau de la Dunière que ledit Jean et ses prédécesseurs prenaient en la vieille écluse pour arroser leur pré du Pont, jouxte de bise le pont de Faurias et mouvant de la directe du seigneur de Joyeuse, avec tous les droits et devoirs de cette eau, pouvoir de faire un moulin dans son pré, d'y moudre à volonté, et de céder ou vendre ledit accensement. Le cens, payable à la Toussaint, est de 6 deniers tournois et l'introge ou nouvelle investiture est de 3 écus d'or valant 30 sous tournois l'un. (Soulgé, "Régime Féodal", page 77)>>.


(e) A Palogneux comme ailleurs, le moulin et ses usages gardent leurs nostalgiques :


- <<Puisqu'il y avait des noyers, on avait du bois, et le bois de noyer, c'est recherché. On faisait des placards, des tables, de toute beauté. Les noix ramassées par terre ou décrochées par de longues "lattes"... on les décaquait, c'est-à-dire qu'on les sortait de leur enveloppe verte et on les laissait sécher, et un jour, c'était la fête. On cassait les noix, on recueillait le fruit, le porgnon, en patois, dans un bichet, sorte d'ustensile qui servait aussi pour recueillir le grain de blé, et, le jour venu, on descendait ces porgnons au moulin. La meule du moulin les écrasait. Il coulait une huile, merveille de couleur jaune et merveille aussi, d'odeur et de valeur nutritive. (Joannès Verchery, "Si Palogneux m"était conté...")>>.


(f) Sous l'influence des marchands (dès le XIII ème siècle dans les Flandres), le moulin (à vent ou à eau) permet de fouler les draps en court-circuitant les règlements de corporation des fouleurs et des teinturiers des villes.


(g) Voir Béal. Béal comtal. Béal d'alimentation. Bonde. Famille de la Roue. Moulin comtal. Moulin de la Bolène. Moulins monastiques. Randonnées photographiques. Un château et un moulin. Virennes.


(h) "Seigneurs Marchands". "Villes Corporations".






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Vendredi 4 Juillet 2008



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