Pervers



(A) Adjectif.



(a) Une forme de définition par l'exemple. Un effet "pervers" est un effet contraire à celui visé dans l'acte volontaire.


(b) C'est le cas d'un effet iatrogène en médecine, de l'inflation dans la croissance en économie politique ou des "dégâts collatéraux" en stratégie militaire.


(c) L'effet pervers peut se perpétuer dans un cercle vicieux.


(d) Etymologie. L'adjectif latin <perversus, a, um> signifie "renversé", "mis à l'envers", "tourné de travers", "contraire à ce qui doit être", "vicieux", "mauvais", "pervers".


(e) Un des sens possibles pour <homo perversus> est "sodomite". Mais cela ne perturbait pas Jules César !


(f) Voir Choc. Maillon faible. Traumatisme.



(B) Nom commun.



(a) Un pervers (éventuellement pervers narcissique) souffre de perversion. Il fait subir des sévices à son entourage (sadisme, criminalité, harcèlement moral). Mais la définition de la perversion (homosexualité ?) est variable dans le temps. Un caractère homosexuel peut correspondre à une structure névrotique, à une structure psychotique ou à la lignée limite-dépressive. Il peut donc être oedipien ou préœdipien.


(b) Sigmund Freud renverse la définition de la perversion (comportement "contre nature") en faisant de tout enfant un "pervers polymorphe". On a peut-être trop insisté sur le nom <pervers> et oublié l'adjectif <polymorphe>. Cette potentialité est une richesse pour une espèce soumise, comme toutes les autres, à un ensemble variable de contraintes. La structure névrotique et la structure psychotique peuvent perdre une partie de ce polymorphisme. C'est aussi le cas pour les états-limites qui se croient obligés de donner le spectacle d'une hypernormalité.


(c) Contrairement aux apparences, le pervers ne souffre pas d'un manque de sens moral. Mais il effectue un clivage. Il a un Surmoi oedipien. Mais son Idéal du Moi, préœdipien, précurseur du Surmoi, est beaucoup plus cruel et exigeant que le véritable Surmoi paternel ou social.


(d) Certains pervers sont obsédés par l'inceste. Pourvu qu'il n'y ait pas de passage à l'acte avec leur objet primaire, ils peuvent le faire avec des substituts inconscients. Ils ne s'en sentent pas "coupables" et sont libérés du poids de leur pulsion.


(e) Refus de voir. Leur culpabilité juridique résulte de leur refus de se voir tels qu'ils sont et de leur refus, concomitant, de se faire soigner. Certains bourreaux nazis étaient de "bons pères" en famille.


- <<Nous savons que Freud appelait la névrose l'envers de la perversion. Sachs apporta une contribution importante à l'étude de la psychologie des perversions ; il aboutit à la conclusion que le pervers ne se contente pas de se permettre, grâce à son manque de conscience morale, ce que le névrosé refoule à cause de ses inhibitions. Il découvrit que la conscience du pervers n'est pas moins stricte que celle du névrosé, mais qu'elle opère de manière différente. Elle ne permet de retenir qu'une partie seulement des tendances interdites afin d'échapper à l'autre partie qui semble encore plus répréhensible au surmoi. Ce qu'elle rejette, ce sont les désirs oedipiens. Le manque apparent d'inhibition chez le pervers n'est que l'effet d'un surmoi, non pas moins strict, mais opérant d'une manière différente. (Mélanie Klein, "Les tendances criminelles chez les enfants normaux", 1927, in Essais de psychanalyse, 1921-1945, page 226)>>.


(f) La lignée limite-dépressive peut connaître des aménagements pervers, en dérivation de son tronc commun aménagé. Les aménagements pervers se font vers une structure (névrotique ou psychotique), mais sans l'atteindre. Selon la direction, névrotique ou psychotique, vers laquelle se font les aménagements, on aboutit à la perversion de caractère ou au caractère pervers.


- <<Il y a lieu de ne pas confondre :


- d'un côté la perversisation d'un caractère limite-dépressif (aménagement caractériel du type "perversion" de caractère) à partir du tronc commun des états limites en direction des structures névrotiques (tout comme la "névrose" de caractère ou la"psychose" de caractère), avec,


- d'un autre coté, le caractère pervers, où l'aménagement pervers se manifeste sur un simple registre relationnel de mode caractériel, ceci sur un fond authentiquement pervers développé à partir du tronc commun des états-limites, mais en direction de la lignée structurelle psychotique. (Jean Bergeret, La dépression et les états limites, page 243)>>.


(g) Voir Ambivalence. Domination masculine. Domination masculine et homosexualité. Etats-limites. Harcèlement sexuel. Harcèlements. Jeune délinquant. Le Harcèlement Moral. Séducteur. Séduction. Séduction masculine. Séduction perverse. Théories sexuelles infantiles.


(h) Lire "Domination Masculine". "Harcèlement Moral".






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mardi 24 Juin 2008



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