Séduction


(A) Terme d'Economie Politique.



(a) En réponse à la domination politique, la séduction économique est l'arme des marchands contre les seigneurs féodaux dans la conquête des signes de la puissance et de la légitimité.


(b) La séduction a été reprise par la technostructure dans sa tentative avortée d'autonomisation par rapport au capital financier. La persuasion clandestine (publicité, maternage) à l'extérieur et la manipulation affective (violence symbolique, paternage) à l'intérieur de l'entreprise, sont la perpétuation d'un rapport parent/enfant. Cette relation de dépendance est obsolète chez des travailleurs en âge d'être considérés comme des adultes.


(c) Les représentations sociales étant à la fois un spectacle social et une intelligibilité du monde, elles sont à la frontière du conscient et de l'inconscient, au carrefour des pulsions et de la raison.


(d) Le discours des clercs (prêtres, savants) joue sur la raison pour justifier les cloisonnements sociaux.


(e) La séduction joue sur les pulsions. Elle extériorise les pulsions par le spectacle que donnent les puissants. Ils sont puissants en ce qu'ils peuvent se donner en spectacle. La séduction naturalise l'ordre social par l'intériorisation de son spectacle.


(f) Voir Beau corps plein. Clivage des représentations. Corps plein. Domination masculine. Fétichisme. La belle de mon orgueil. Représentation. Séduction féminine. Séduction masculine. Séduction perverse.


(g) Lire "Décision Représentation". "Origine Complexe". "Seigneurs Marchands". "Villes Corporations".



(B) Terme de Psychanalyse.



(a) La sensation de séduction est formulée par les patients en analyse. Elle est une expression de la domination consciente ou inconsciente de l'adulte sur le développement du psychisme de l'enfant.


(b) Citation :


- <<reconnue par Freud d'abord comme événement réel intervenant dans la vie de l'enfant sous la forme d'une scène sexuelle dont l'adulte serait responsable, est par la suite décrite et comprise comme structure imaginaire, historiquement transposée : le sujet dit se rappeler avoir été l'objet d'une provocation sexuelle (exhibitionnisme, attouchements, etc). Freud insiste sur la soumission passive à la scène de séduction. (Pierre Fédida, "Dictionnaire de la Psychanalyse", page 233)>>.


(c) Une lecture un peu rapide de Sigmund Freud a pu donner à certains la sensation que la pédomanie n'existait que dans la tête des enfants.


(d) Parmi les traits d'une personne, qui contribuent à sa séduction, certains peuvent être "empruntés".


- <<rien n'est aussi dangereux qu'une jeune fille possédant les traits d'un homme qu'on admire. (Sigmund Freud, à propos de la fille de Jean-Martin Charcot)>>.


(e) L'éclat emprunté est aussi un moyen de la séduction.


- <<Ses malheurs n'avaient point abattu sa fierté ;

Même elle avait encore cet éclat emprunté

Dont elle eût soin de peindre et d'orner son visage,

Pour réparer des ans l'irréparable outrage :

(Jean Racine, "Athalie", 1691, Acte II, Scène 5, Le songe d'Athalie)>>.


(f) Voir Femme soumise. Femme mise-sous. Identification. Identification à l'agresseur. Meurtre du père. Séduction féminine. Séduction masculine. Syndrome de Stockholm.



(C) Etymologie.



(a) Le nom latin féminin <seductio, onis> signifie "action de tirer à l'écart", "action de prendre à part", "séparation", "séduction".


(b) Le verbe latin classique <seduco, is, duxi, ductum, seducere> signifie "conduire à l'écart", "mener ou tirer à l'écart", "détourner", "soustraire", "égarer", "séduire", "diviser", "séparer".


(c) La beauté du diable est un aspect de sa capacité de séduction.


(d) Voir Faust. Méphistophélès. Séducteur.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Lundi 23 Juin 2008



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