Dictionnaire


(a) Définition. Un dictionnaire, terme de 1501, est :


- un "recueil des mots d'une langue, des termes d'une science ou d'un art, rangés par ordre alphabétique" ;


- "Se dit aussi des ouvrages de type encyclopédique qui contiennent, classé par ordre alphabétique ou thématique, tout ce qui concerne une science ou un art [dictionnaire de mathématiques, de médecine, d'informatique, etc.]


(b) Le premier dictionnaire de l'Académie française n'était pas disposé par ordre alphabétique des mots isolés, mais regroupé par familles de mots. Le mot <redevance> devait être cherché dans la famille <devoir>, ce qui supposait que l'on savait déjà et le sens et le classement du mot. Le sauveur Ordralfabétix n'apparaît que dans l'édition de 1718.


(c) Etymologie. Le latin médiéval <dictionarium>, génitif pluriel signifiant "recueil de dictions ", se rattache au latin classique <dictio, onis> signifiant "action de dire ou de prononcer", "manière de prononcer", "diction", "élocution", "débit", "ce qu'on dit", "discours", "exercice de la parole", "déclamation", "entretien", "conversation", "expression", "mot", "réponse d'un oracle", "prédiction", "manière d'un orateur", "style", "sentence".


(d) Evolution. Le dictionnaire systématique (à horizon d'exhaustivité) est un enfant de l'imprimerie et de la grande industrie. Il ne peut que se développer avec l'Informatique. Avec le multimédia, il profite des liens hypertextuels. Avec Internet, il devient réparti et collaboratif.


(e) Référence définitionnelle :


- Dictionnaire : <<Il se dit, en général, soit d'un recueil des mots d'une langue rangés dans un ordre systématique et expliqués dans la même langue, ou traduits dans une autre, soit de divers recueils, faits par ordre alphabétique, sur des matières de littérature, de sciences ou d'arts, à la différence de glossaire, lexique, vocabulaire, qui ne s'appliquent qu'aux purs dictionnaires de mots. Les anciens nous ont laissé fort peu de monuments en ce genre, et le moyen âge, jusqu'au commencement du seizième siècle, ne nous offre guère que des essais philologiques très incomplets. Ce ne fut qu'après la découverte de l'imprimerie, à l'époque de la Renaissance, lorsque avec le goût des études se fit sentir le besoin impérieux d'entendre les auteurs de l'antiquité, que des écrivains, doués de l'esprit de recherches, s'attachèrent laborieusement à éclaircir les difficultés de l'art du langage, à indiquer ses principes et à consacrer les caprices de l'usage par l'autorité de leurs savantes investigations. Bientôt les religieux de Port-Royal préparèrent d'heureux développements à la lexicographie, en appliquant aux opérations les plus secrètes de la science grammaticale une logique forte et savante, qui leur dévoila les prodiges de l'esprit humain dans la formation du langage, et les conduisit à poser les fondements des langues en général, et en particulier de la nôtre. Les règles furent soumises à l'analyse ; les principes, plus approfondis, se simplifièrent ; leur analogie fut plus frappante, et, mieux liés ensemble, ils formèrent la grammaire générale, que plus tard féconda l'esprit philosophique, résultat heureux de l'étude que l'homme fit sur lui-même et sur les chefs-d'oeuvre créés par lui dans les arts et dans les sciences. Dès lors, on vit les dictionnaires se multiplier à l'infini ; on en composa de tout genre, non-seulement pour toutes les langues, et même pour des idiomes populaires, mais encore sur toutes les matières les plus graves et les plus futiles. La fable et l'histoire, les moeurs et le théâtre, les voyages et les romans, la morale et les quolibets, les précieuses et les halles, etc., en un mot toutes les spécialités des travaux et des connaissances humaines : arts, sciences, usages, industries, préjugés, tout fut soumis à la forme de dictionnaire, et leur nombre est tel aujourd'hui qu'à eux seuls ils composeraient une grande bibliothèque, d'autant plus précieuse qu'elle pourrait au besoin suppléer en quelque sorte à tous les livres connus. Rappelons d'abord les tentatives des anciens. Sans parler de l'espèce de recueil biographique attribué à Callimaque, garde de la bibliothèque de Ptolémée-Philadelphe et qui se trouve perdu, le premier auteur qui parait s'être occupé de lexicographie est le célèbre Varron. Les fragments qui nous restent de ses recherches roulent sur les origines, l'analogie et la différence des mots. Nous possédons encore de lui un Traité de la langue latine en six livres. Vient ensuite le dictionnaire de Verrius Flaccus, grammairien qui florissait à Rome sous Auguste et dont le dictionnaire, intitulé "De verborum significatione", était divisé en vingt livres ; nous n'en conservons qu'un abrégé, fait, suivant les uns, dans le troisième siècle, et selon quelques autres, dans le cinquième, par Pompeius Festus, et qui fut retrouvé dans la bibliothèque du cardinal Farnèse. Vers la fin du premier siècle, Érotien, voulant aider à l'intelligence des termes difficiles ou obscurs qu'on rencontre dans Hippocrate, recueillit par ordre alphabétique tous les mots contenus dans les oeuvres de cet auteur, et en fit un vocabulaire qu'il dédia au savant Andromachus, premier médecin de Néron. Les explications de ce vocabulaire sont généralement trop brèves et quelquefois ambiguës, au point de n'offrir que des énigmes à deviner. Jules Pollux, l'un des instituteurs du jeune Commode, sous Marc-Aurèle, et qui professa depuis la rhétorique à Athènes, composa vers 180, en 10 livres, un dictionnaire grec sous le nom d'Onomasticon, que Vossius appelle un ouvrage trés-docte, et que Casaubon dit être excellent et trés-utile. C'est une nomenclature des mots, les uns synonymes, les autres analogues, rangés sous quelques mots principaux qui servent de titres aux chapitres. Le livre où il traite de l'homme, et celui où il passe les arts en revue, sont remarquables par l'esprit de méthode avec lequel l'auteur a su classer en ordres, en genres et en espèces, une multitude de mots qui s'y trouvent expliqués. Cet Onomasticon parait avoir servi de type aux nombreux recueils publiés depuis sous le titre de «Janua Linguarum». Vers la même époque Phrynicus Arrhabius, de Bithynie, composa en trente-sept livres, sous le non "d'Apparat sophistique", un recueil de tous les termes du dialecte attique, rangés dans un certain ordre et avec assez de méthode, ouvrage existant en son entier dans le neuvième siècle, du temps de Photius, qui le trouvait utile, quoique diffus, et dont il nous est parvenu un abrégé ayant pour titre : Eclogoe nominum et verborum atticorum. (Collectif, sous la direction de W. Duckett, "Dictionnaire de la conversation et de la lecture", 1867, Tome VII)>>.


(f) Voir A partir d'un mot. Définition. Encliquopédie. Références d'usage du terme. Un dictionnaire sans citations est un squelette.






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Vendredi 20 Juin 2008



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