Energivorace



(A) Généralités.



(a) L'adjectif <énergivorace> signifie "qui gaspille rapidement et inutilement l'énergie, en particulier les combustibles fossiles". Ce n'est pas seulement un fait. Cela implique une forme de compulsion névrotique. On est énergivorace comme l'on est alcoolique ou <addicted> à quoi que ce soit. Cette dépense fournit une compensation à un vide psychologique.


(b) L'adjectif <vorace>, terme de 1539 sous la forme <vorage>, signifie "qui mange avec avidité", "qui a besoin de beaucoup de nourriture".


(c) Etymologie. L'adjectif latin <vorax, acis> signifiant "qui dévore", "qui engloutit", "qui absorbe", "dévorant", "vorace", "qui consume", "qui ruine", se rattache au verbe <voro, as, avi, atum, vorare> signifiant "dévorer", "avaler", "manger avidement (sans mâcher)", "engloutir", "faire disparaître", "ronger", "consumer", "consommer", "dissiper de l'argent", "faire quelque chose avidement ou à la hâte".


(d) Parent linguistique. <Voracité> (XIV ème siècle) vient du nom latin féminin <voracitas, atis> "voracité", "avidité", "nature dévorante".


(e) Paradigme. <Energivorace> est un péjoratif de l'adjectif <énergivore>.


(f) Référence d'usage du terme :


- <<Les assises du Limousin se sont tenues les 9-10/02/2006. L'agriculture intensive est très dépendante des intrants agrochimiques dérivés du pétrole et notre alimentation quotidienne provient de contrées de plus en plus lointaines grâce à d'importants réseaux de transports. Mais avec des énergies fossiles dont le prix ne cesse d'augmenter et qui ont provoqué un changement climatique dont les conséquences se font déjà sentir, pendant combien d'années pourrons nous encore maintenir ce modèle de développement ? Dans un tel contexte, l'abandon de la production des cultures vivrières de proximité nous rend tous et toutes vulnérables au moindre événement conjoncturel succeptible d'interrompre les flux d'approvisionnement des régions. La fin de l'époque de l'énergie abondante approche à grand pas, remettant en cause notre agriculture, nos déplacements, notre industrie,… bref tout notre mode de vie énergivorace. Il s'agit d'un changement de culture ou chacun et chacune doit prendre sa part, parce qu'un changement de politique de suffirait pas. ("L'Ecorégionalité, une Utopie… ?", document du web, 9 octobre 2006)>>.


(g) Voir A partir d'un mot. Choc pétrolier. Développement durable.



(B) Développement de l'idée.



(a) L'adjectif <énergivore> est un terme du langage familier signifiant "qui consomme de l'énergie".


(b) Apparition. Le terme est apparu en France à la suite du premier choc pétrolier de 1973, dans une tentative, restée assez vaine, de changer les comportements de consommation et le mode de vie (basé sur l'automobile et les transports rapides). A l'époque, les agences gouvernementales pour les économies d'énergies appelaient à la <chasse au gaspi[llage]>.


(c) Nuance ou graduation. On peut distinguer un mode de vie énergivore d'une motivation énergivorace.


- Un mode de vie énergivore est plus ou moins imposé à chaque individu actuel par les contraintes de la vie moderne, au sein de la société industrielle. En particulier, le déplacement entre le domicile et le lieu de travail est consommateur d'énergie fossile, car peu nombreux sont ceux qui peuvent se rendre à pied sur leur lieu de travail.


- Un individu énergivorace ajoute à cette consommation imposée (qu'il ne cherche nullement à réduire) un comportement gaspilleur d'énergie dans son domicile et pendant ses loisirs. Loin de profiter du congé de fin de semaine pour pratiquer la marche à pied en forêt (Rambouillet) ou en montagne (le massif des Sept-Laux), en fonction de son lieu de résidence, il s'éclate en faisant rugir le moteur de son 4x4 dans les landes ou sur les chemins, au grand péril des usagers de VTT. Sa consommation compulsive vient de ce qu'il s'identifie à l'énergie qu'il dépense (que dépense son moteur externe) et se grise de la vitesse à laquelle il se déplace.


(d) Analogie. Dans le domaine de l'information, l'énergivorace trouve son pendant ou est aussi un infovorace, qui, sur Internet, télécharge infiniment plus de données numériques qu'il ne peut assimiler d'informations.


(e) Opposition paradigmatique. Les comportements énergivorace et infovorace sont aussi incompatibles avec le développement durable. Ce dernier requiert une motivation gnosibole, capable d'oeuvrer à une société de connaissances.


(f) Voir Bulle technologique. Changement climatique. Flux solaire. Nouvelle économie. Réserve de pétrole. Tout numérique.


(g) Lire "Réseaux Nomades". "Souris Hommes".






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mercredi 18 Juin 2008



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