Bloc erratique


(a) Un bloc erratique est un bloc rocheux, généralement de grande taille, déposé par un glacier lors de sa fonte définitive.


(b) Le bloc erratique ne se confond pas avec la moraine frontale du glacier. Il est toujours en amont de celle-ci. Avant son atterrissage, il était sur le sommet ou dans la masse du glacier, en un lieu quelconque. Un bloc erratique peut donc se trouver n'importe où, au sein de l'ancienne langue glaciaire, d'où sa qualification d'erratique (errant au hasard).


(c) Les glaciers du Forez ont laissé des blocs erratiques au gué des Planches, sous les jasseries de Garnier. Ceux des Alpes ont laissé un Gros Caillou sur une colline de Lyon. En effet, il y a 40 000 ans, lors de la glaciation de Wurm, le Glacier du Rhône venait jusquà Lyon. Il y a 17 000 ans, il se terminait à Lausanne.


(d) Lors des grandes glaciations de l'ère Quaternaire, certains glaciers ont transporté des blocs rocheux sur des centaines de kilomètres. Du fait de l'épaisseur croissante des glaces, certains blocs se retrouvent plus haut que le socle géologique dont ils sont originaires. En Allemagne du Nord, des rochers issus du fond de la mer baltique se retrouvent à une altitude de 250 mètres.


(e) Historique du terme et de la découverte des glaciations :


- <<- En 1829, un ingénieur suisse, Ignatz Venetz, affirme lors d'une conférence à la Société Suisse de Sciences Naturelles que les glaciers alpins s'étendaient autrefois sur le Jura mais aussi vers le Nord, dans la plaine européenne.

Il ne réussit à conquérir qu'un seul auditeur, Jean de Charpentier, un savant dirigeant les mines de sel de Bex. En 1834, il présenta à son tour des preuves géologiques de l'hypothèse de Venetz. Louis Agassiz, un savant suisse, était dans l'auditoire. Deux ans plus tard il passa un été chez Charpentier et quand il vit de ces propres yeux les preuves, il adopta aussitôt la théorie glaciaire, mais poussa très loin l'interprétation.

- En 1837, Agassiz avance en effet l'hypothèse d'une glaciation de grande envergure. Lors d'une communication à la Société Suisse de Sciences Naturelles, il fait observer que le Jura suisse est jonché de blocs de granite tout à fait étrangers au calcaire sur lequel ils reposaient. Il soutint que ces blocs, qualifiés d'erratiques, devaient avoir été transportés là par les glaciers et non lors du déluge. Les nombreux sillons et stries qui marquent souvent les roches du Jura indiquaient également que des glaciers s'étendaient autrefois bien au-delà de leurs limites actuelles. Il brossa le tableau d'une époque lointaine où les calottes glaciaires s'étendaient du pôle nord au rivage de la Méditerranée et de la mer Caspienne et déclara que cet événement d'une portée cataclysmique devait avoir annihilé bon nombre d'êtres vivants. Il baptisa cette période de «Temps Glaciaires». Partisans du Déluge et des Temps Glaciaires s'affrontèrent tout au long du XIXe siècle. Agassiz vécut cependant assez longtemps pour voir la victoire de sa théorie, mais légua aux autres le soin d'établir des chronologies et de rechercher les causes de ces glaciations. (Emilie Gauthier, "Cours de Paléoclimatologie")>>.


(f) Voir Fonte des glaciers. Forêt de la Morte. Moraine glaciaire. Ruisseau de Chorsin. Vallée glaciaire. Vallée de Chorsin. Vallée du Fossat.




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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Dimanche 6 Juillet 2008



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