Décroissance
(A) Economie Politique.
(a) Videtur quod non. La décroissance (en anglais <degrowth>, sur www.degrowth.net) n'est pas la dépression économique, qui est la version négative de l'expansion économique.
(b) Définition succinte. Pour Nicholas Georgescu-Roegen, pour Serge Latouche ("Le Pari de la décroissance", Fayard, 2006), pour Paul Ariès ("No Conso : vers la grève générale de la consommation", éditions Golias), pour Albert Jacquard ("Mon utopie", éditions Stock, septembre 2006), pour Nicolas Ridoux ("La Décroissance pour tous", éditions Parangon, 21 septembre 2006), pour feu André Gorz, pour Vincent Cheynet ("Le Choc de la décroissance", éditions du Seuil, 2008) ou pour Yves Cochet, la décroissance est le mouvement inverse de la croissance économique.
- <<La décroissance est donc un impératif de survie. Mais elle suppose une autre économie, un autre style de vie, une autre civilisation, d'autres rapports sociaux. En leur absence, l'effondrement ne pourrait être évité qu'à force de restrictions, rationnements, allocations autoritaires de ressources, caractéristiques d'une économie de guerre. La sortie du capitalisme aura donc lieu d'une façon ou d'une autre, civilisée ou barbare. (André Gorz, 17 septembre 2007, publication posthume dans la revue EcoRev)>>.
(c) Pis-aller. La décroissance n'est pas un but en soi. Elle est un moindre mal, une manière de gérer la crise de l'énergie et, surtout, le réchauffement climatique. Elle est un moyen d'éviter une catastrophe, climatique, alimentaire et sanitaire.
(d) Les tenants de la décroissance considèrent que le développement durable n'est pas possible (n'est pas durable). De fait, sans jouer sur les mots, la vision économique du développement n'est pas soutenable dans le temps. Il y a très peu de chance qu'elle survive au franchissement du pic du pétrole. Selon le député Yves Cochet, ancien ministre de l'Environnement, ce pic de Hubbert a été franchi.
- <<Si nous voulons conserver les valeurs cardinales de notre civilisation que sont la paix, la solidarité et la démocratie, nous n'avons pas d'autre choix que celui de la décroissance rapide de l'empreinte écologique des sociétés industrielles, en particulier la décroissance de notre consommation d'énergies fossiles. (Yves Cochet, "Le pic du pétrole est atteint", in Le Monde, 27 novembre 2007)>>.
(e) Il existe un Institut d'études économiques et sociales pour la décroissance soutenable. Il publie des Cahiers de l'IEESDS. A Paris, les 18 et 19 avril 2008, s'est tenue la première conférence scientifique internationale sur la «décroissance économique pour l'équité sociale et la soutenabilité écologique». A cette occasion, 140 chercheurs et 30 pays industrialisés y ont échangé leurs analyses, en anglais.
(f) Il existe une alternative à la vision économique du développement, c'est une vision cognitive du développement. Elle est compatible avec des activités en réseau et à distance.
- <<C'est donc, dès maintenant, non pas seulement une "croissance zéro" comme l'avait proposé le Club de Rome, mais une décroissance de la consommation des plus riches qui est nécessaire. Cette perspective n'a rien de sombre, à condition qu'elle soit accompagnée d'un développement des activités qui ne détruisent pas les richesses de la planète, notamment toutes celles générées par les rencontres entre humains. (Albert Jacquard, "Mon utopie", éditions Stock, septembre 2006)>>.
(g) Voir Catastrophisme éclairé. Déni par la totalité. Finitude. Machine à feu. Nouvelle Jérusalem. Opinion collective. Politique de civilisation.
(B) Autres usages
Voir Demande solvable. Petites maisons.
(C) Autres sciences.
Voir Béryllium. Chandelle cosmologique. Demi-vie. Effet de Fœhn. Einstein. Formation du système solaire. Lectorat. Matière noire. Mesure de la demi-vie. Nucléosynthèse. Radioactivité. Radioactivités éteintes. Raz de marée. Spallation.
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Mis en ligne le Mercredi 25 Juin 2008
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