Gaspillage


(a) Apparition. Le nom masculin <gaspillage> est attesté dans un écrit de 1732, sous la plume de Philippe Hecquet, médecin, dans "Le Brigandage de la Médecine. Dans la manière de traiter les petites véroles & les plus grandes maladies par l'Emetique, la saignée du pied & le Kermés mineral. Avec un traité de la meilleure manière de guérir les petites véroles par des remèdes & des observations tirées de l'usage". On dit de l'auteur qu'il était généreux de sa fortune et "avare de son temps" qu'il économisait pour mieux soigner les pauvres de Paris.


(b) Innovateur. L'année suivante, Hecquet publiait "Le naturalisme des convulsions dans les maladies de l'épidémie convulsionnaire" (édition Jorre, 1733). Philippe Hecquet (Abbeville, 11 février 1661 ; Paris, 11 avril 1737) est aussi l'auteur de "La Médecine, la chirurgie et la pharmacie des pauvres. Contenant des remèdes faciles à préparer et peu chers, pour le traitement de toutes les maladies, et les premiers secours à donner aux empoisonnés et aux asphyxiés. A l'usage des curés de campagne, des soeurs et des dames de charités, des soeurs hospitalières, et de toutes les personnes bienfaisantes" (édition posthume, Paris, veuve Alix, 1740). Philippe Hecquet est décédé chez les carmélites du faubourg Saint-Jacques.


- <<Nommé, en 1712, doyen de la faculté, il y maintint l'observance des statuts, fit revivre ceux qui étaient tombes en désuétude, et en fit faire une nouvelle édition à laquelle il joignit le petit ouvrage de Gabriel Naudé sur l'antiquité et la dignité de l'école de médecine de Paris ; il proposa la rédaction d'un nouveau "dispensaire", auquel on travailla, etc. Au milieu de tant d'occupations, il donnait chaque année plusieurs ouvrages ; mais sa santé s'altérait : elle s'affaiblit tellement, qu'en 1726 il lui fallut songer à la retraite. Il était médecin des Carmélites de la rue Saint-Jacques : il choisit un petit logement dans leur cour extérieure, et y passa les dix dernières années de sa vie, au milieu des exercices de la pénitence, toujours livré à l'étude, répondant à toutes les consultations qu'on lui adressait, recevant les pauvres qui avaient recours à lui, et les aidant de ses conseils et de sa bourse. Il mourut dans les sentiments de religion les plus édifiants, le 11 avril 1737, âgé de 76 ans. L'épitaphe qu'on lisait sur sa tombe était du célèbre Rollin. On trouve une vie d'Hecquet, fort détaillée, par Lefèvre de St-Marc, à la fin du troisième volume de la "Médecine des pauvres", et imprimée à part, deuxième édition, 1742, in-12 : on y voit non-seulement la liste exacte, mais encore une analyse assez étendue de tous les ouvrages de ce laborieux médecin, Hecquct exerçait son art avec un noble désintéressement : les pauvres étaient ses pratiques favorites ; il ne se présentait chez les grands qu'autant qu'il était nécessaire ou que la bienséance l'exigeait, et il ne négligeait aucune occasion de les rappeler à leurs devoirs religieux et à l'obéissance des préceptes de l'Église. Il avait beaucoup étudié son art, et contribuait de tout son pouvoir à en avancer les progrès, soit par ses écrits, soit en encourageant les jeunes médecins, en les guidant et en leur prêtant des livres qu'il donnait même à ceux qui n'avaient pas les moyens de les acheter. Il était tellement avare du temps, qu'il mettait à profit jusqu'à celui de ses courses pour ses visites, en lisant et travaillant dans sa voilure. Il était en correspondance avec les savants et les médecins les plus célèbres de son siècle. Son style en latin est correct, et ne manque pas d'élégance ; en français, il est plus négligé et un peu rude. Hecquet était vif dans la dispute, et fort attaché à son opinion ; mais il cherchait la vérité de bonne foi. (Louis Gabriel Michaud, "Biographie universelle ancienne et moderne", 1857)>>.


(c) Définition. Le gaspillage est "l'action de gaspiller", une étrange "action consistant à dépenser au hasard, inutilement".


- S'agissant du gaspillage de médicaments, certains auteurs préfèrent parler de <manie polypharmaque>


(d) Hypothèse (qui demande à être vérifiée). Le mot semble avoir été créé par Homo sapiens sapiens, pour décrire un comportement constaté chez son jumeau Homo sapiens demens.


(e) Etymologie. Le verbe <gaspiller> apparaît en 1549. Il est précédé, en 1538, de l'adjectif <gaspilleur>. <Gaspilha> appartient au provençal moderne et vient probablement du gaulois <waspa>, signifiant "nourriture", "déchet", et dont "l'initiale aurait pu subir une influence germanique".


(f) Parent linguistique. Avec le premier choc pétrolier, celui de 1973, le <Gaspi> vient rejoindre le <Dahu> dans le bestiaire des animaux mythologiques auxquels on donne la chasse, sans arme à feu ni arme blanche.


(g) Le gaspillage de temps est le temps perdu. Un dicton affirme qu'il ne se rattrape pas. Une expression affirme vouloir le rattraper. Nous ne perdons pas notre temps à déterminer quelle formule est vraie. L'une pourrait traduire la "vérité" d'une pulsion. L'autre la désillusion d'un constat a posteriori.


(h) Voir A l'échelle humaine. A partir d'un mot. Abîme. Bénard. Catastrophisme éclairé. Crise générale de surproduction. Concurrence internationale. Dictateur. Eau. Economies d'énergie. Fider. Gaspillage énergétique. Gordien. Hartz. Intelligence collective. Jour. Lamech. Le droit à la paresse. Le Principe Responsabilité. Part Maudite. Siècles de gaspillage. Vision cognitive du développement. Vision économique du développement.


(i) Lire "Memoire Organisationnelle". "Mode de Vie Chomage". "Conception Realisation". "Critiques à Keynes ou Keynes17". "Plus-Value Profit".






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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Dimanche 22 Juin 2008



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