Jasseries de Coleigne


(a) La pratique de l'estive sur les Hautes Chaumes est très ancienne. Les premiers documents qui la mentionnent datent du XIV ème siècle. Mais le béal qui capte les eaux des Gourds des Aillères date probablement de la première motte castrale de l'époque féodale ou du premier château (vers 1125) de Montherboux (Mons Herbosus). En outre, la formation des Hautes Chaumes, un paysage anthropique à cette altitude et sous cette latitude, remonte à l'époque gallo-romaine.


- <<En 1333, le seigneur de Montherboux donne à perpétuité à Joannès et Mathieu Marcoux le droit de faire pacager leurs vaches ("vachis") à Coleigne (Sauvain) et d'y "tenir jasserie" : traduction de "facere", probablement transcrit par erreur à la place de "jacere". Ce droit est explicitement assorti de l'obligation d'en jouir avec d'autres qui conduisent leurs troupeaux sur les mêmes pâturages : "... una cum omnibus animalibus existentibus in dicta calma pro ut est consuetun". L'exploitation des pâturages d'été (calma) est dès lors un fait bien établi (pro ut est consuetun). Texte invoqué et cité en 1496 par le notaire royal Paparin à propos d'une affaire sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir. Acte Paparin.

- En 1360, Matheus de Grossapt reconnaît user de sa part dans les bois et pâturages (calmorum) dépendant du seigneur de Chalmazel : "... partem suam calmorum et aliorum nemorum et pasquorum...". Terrier H. de Poyeto. (Maurice Damon, "Les Jasseries des Monts du Forez")>>.


(b) En 1360, le seigneur de Chalmazel est Jean III de Marcilly. Son fils, Antoine II de Marcilly, lui succède en 1361. Il meurt en 1370. En 1364, Mathieu de Talaru épouse Béatrice de Marcilly. Un acte du XV ème siècle cite deux groupes de familles ayant des droits de pacage sur la montagne de Coleigne :


- <<Acte pastorali. 1459. La concession est probablement plus ancienne que la date de la présente affaire. En tout cas, la vie pastorale existe à Coleigne déjà depuis longtemps. Un abénévis de 1431, en outre, donnant droit sur les eaux de Coleigne, montre également que cette montagne était utilisée autrement que comme simple terrain de parcours pour les animaux. (Maurice Damon, "Les Jasseries des Monts du Forez")>>.


(c) Révolution française. Pendant la Terreur, les loges de jasseries ont caché de nombreux prêtres réfractaires, dont Jean-Joseph Barou. De Coleigne à Chalmazel, le "chemin des martyrs" garde le souvenir de certains d'entre eux. Après une fuite dans la montagne, ils sont saisis par les révolutionnaires les plus acharnés. Le 3 décembre 1793, Pierre Bruyère, Guillaume Carton prêtre réfractaire d'Augerolles (vers Thiers) et Jean-Marie Molin, natif de Chalmazel, vicaire à Feurs, sont exécutés à Feurs, lors de la Terreur de Claude Javogues.


(d) Voir Arthun et Montherboux. Bénévis. Bois de Chorsin. Claude Javogues. Famille Thévet. Jasseries de Garnier. Montagne communale. Montagne de Courreau. Montagne en copropriété. Notaire royal. Nouveaux usages de la montagne de Roche. Organisation paysanne de l'estive. Partage de la Montagne de Sauvain. Vallée glaciaire. Zacharie de Chorsin.




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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Lundi 14 Juillet 2008.



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