(A) Enfant.
(a) Le nourrisson est l'"enfant à la mamelle".
(b) Stades du développement de l'enfant. "Le stade du nourrisson et de la petite enfance concerne la première année de la vie (de un mois à un an). Cette période se caractérise par une croissance et un développement extrêmement rapides de l'enfant, tant sur le plan physique que psychologique et social. Des modifications physiologiques importantes se produisent concernant le poids, la taille, les signes vitaux, le périmètre crânien, la vue, les dents et la motricité. Sur le plan du développement, c'est au cours de ce stade que l'enfant commence à se situer comme une personne indépendante et à prendre conscience de sa propre identité. L'exploration du monde qui l'entoure est le prétexte aux rudiments d'interactions sociales. A cet âge, l'enfant est confronté aux enjeux suivants :
10 Apprendre à marcher ;
2. Commencer à parler et à communiquer avec les autres ;
3. Commencer à avoir des relations émotionnelles avec sa mère ;
4. Apprendre à manger des aliments solides ;
5. Acquérir des périodes stables de sommeil et d'alimentation".
(c) Au palais des Atrides, la nourrice vient d'apprendre la mort de son ancien nourrisson, Oreste. Elle est plus frappée de la nouvelle que Clytemnestre qui en est la mère :
- <<LE PORTIER. Cet étranger semble préparer quelque malheur. Je vois la nourrice d'Orestès tout en larmes. Pourquoi, Gilissa, sors-tu de la maison ? Le chagrin est un serviteur qui t'accompagne sans que tu le payes.
LA NOURRICE GILISSA. La reine veut qu'Aigisthos [Egisthe, fils de Thyeste] parle à ces étrangers, le plus promptement possible, afin d'apprendre sûrement par lui-même, la nouvelle qui vient d'arriver. En face des serviteurs, elle a caché la joie de son âme sous un visage attristé, à cause de l'heureux message de ces étrangers ; mais la destinée de cette maison est rendue très misérable par cette nouvelle certaine qu'ont apportée nos hôtes. Certes, Aigisthos aura le cœur plein de joie quand il l'apprendra. Ô malheureuse ! combien ces malheurs qui se sont rués autrefois sur la demeure d'Atreus [Atrée] ont déchiré mon cœur dans ma poitrine, mais jamais d'une aussi grande douleur qu'aujourd'hui ! J'ai, autant que je l'ai pu, supporté les autres maux avec patience. Mais mon cher Orestès, le souci de mon âme, que j'ai nourri, l'ayant reçu de sa mère, qui de ses cris aigus me faisait lever pendant la nuit, et pour qui j'ai enduré tant de fatigues et de peines inutiles ! Il faut bien, en effet, deviner celui qui n'a pas plus de raison qu'une bête. Comment faire autrement ? Un enfant dans les langes ne parle pas, soit que la faim ou la soif, ou le besoin d'uriner le prenne, car le ventre d'un enfant n'attend rien. Je prévoyais cela, et souvent, je l'avoue, je me suis trompée. Puis, il fallait laver les langes de l'enfant, car la nourrice est aussi blanchisseuse. J'eus ce double devoir du jour où Orestès me fut donné à élever par son père [Agamemnon]. Et maintenant, malheureuse, j'apprends qu'il est mort ! Mais je vais trouver cet homme qui est le malheur de cette maison. Sans doute il entendra cette nouvelle avec joie ! (Eschyle, "Les Choéphores", traduction de Leconte de Lisle)>>.
(d) Pour Hans Jonas, l'existence du nourrisson est le prototype de l'essence de la responsabilité.
- <<En effet, de l'amère-plan qui vient d'être esquissé, celui des responsabilités plus vagues, se détache dans son caractère parfaitement incomparable la responsabilité à tout moment aiguë, univoque et ne laissant aucun choix, que réclame le nouveau-né. Le nourrisson unit en lui-même la violence du déjà-être-là qui s'accrédite elle-même et l'impuissance, pleine des exigences du n'être-pas-encore, la fin en soi inconditionnelle de tout vivant et le seulement-devoir-le-devenir de la faculté de lui correspondre. Le devoir-devenir est un état intermédiaire - l'être sans défense suspendu au-dessus du non-être - qu'une causalité étrangère doit exaucer. Dans l'insuffisance radicale de l'engendré en tant que tel est pour ainsi dire prévu ontologiquement que les géniteurs l'empêchent de retomber dans le néant et qu'ils prennent en charge son devenir ultérieur. Consentir à cette prise en charge était contenu dans l'acte de procréation. La mettre en oeuvre (même si c'est par d'autres) devient une obligation irrécusable à l'égard de l'être qui existe maintenant de manière autonome du fait qu'il en dépend totalement. De cette manière, le devoir-être immanent du nourrisson qu'il proclame avec chacun de ses souffles, devient le devoir-faire transitoire des autres qui seuls permettent à la revendication ainsi proclamée d'être exaucée et qui peuvent rendre possible la vérification progressive de la promesse téléologique contenue en lui. Ils doivent faire cela continuellement pour que la respiration continue et pour qu'en elle se renouvelle continuellement la revendication jusqu'à ce que l'accomplissement de sa promesse immanente-téléologique d'une autonomie définitive les en dispense. (Hans Jonas, "Das Prinzip Verantwortung", Francfort, 1979, traduction française de Jean Greish, "Le Principe Responsabilité. Une éthique pour la civilisation technologique", Flammarion, Paris, 1995, Chapitre IV, Le bien, le devoir et l'être : théorie de la responsabilité, VII. L'enfant. L'objet élémentaire de la responsabilité, page 257, L'évidence archétypique du nourrisson pour cerner l'essence de la responsabilité)>>.
(e) Voir Stade oral. Vestige.
(B) Patronyme.
(a) <Nourrisson> est un nom de famille.
(b) Département de la Loire. Sous la forme abrégée <RISS>, il est devenue la marque commerciale des Etablissements Claude Nourrisson, à Montbrison.
(c) Moingt est une cité plus ancienne, de mille ans, que Montbrison.
(d) La famille Nourrisson était propriétaire d'un domaine foncier situé au coeur d'une histoire antique (Aquae Segetae) puis moyen-âgeuse Les lieux-dits "La Maraudière", "Le Panorama", "Le Palais", sont sur un périmètre qui a connu :
- Les Thermes fréquentés par les riches Gallo-Romains ;
- la Fontfort, toujours nommée "La Romaine" ;
- le palais du résident romain ;
- la léproserie, maladrerie ou ladrerie, érigée par le comte Guy II de Forez, au retour de sa Croisade en Esclavonie (1182-1184).
(e) Voir Maladrerie de Moingt. Mur des Sarrasins.
(C) Toponyme.
(a) <Chez Nourrisson> est un lieu-dit, à Amions.
(b) Voir Chez-X. Forez.
Nota Bene. Les mots en gras sont tous définis dans le cédérom encyclopédique.