Pierre-sur-Haute
En Forez.
(a) Pierre-sur-Haute (1634 mètres d'altitude) est le point culminant du horst fractal des monts du Forez. Pendant les grandes glaciations du Quaternaire, sous son sommet rocheux, se sont formés les glaciers du Forez. Dans des lacs de surcreusement se sont développé des tourbières (dans la Forêt de la Morte et au Pré Daval). Le ligne des crêtes qui y passe formait la limite du territoire des Arvernes. A l'est se trouvaient les Ségusiaves, alliés des Éduens et des Romains. Au sud, vivaient les Vellaves, les batailleurs de Revessio, "la ville froide".
(b) La cime de Pierre-sur-Haute est occupée par des relais hertziens et des radars stratégiques. Régulièrement, des avions de chasse, volant en rase-motte, viennent tester la vigilance du système de détection et celle de ses opérateurs. La croix de Pierre-sur-Haute, mémorisée par de nombreuses cartes postales, est toujours là, au pied de la plus grande des tours. Le lieu a probablement été un lieu de sacrifice, à l'époque du Mégalithisme. Certains rochers du sommet étaient du type pierre à cupule. L'un d'entre eux présentait une cuvette de la taille d'un adolescent.
(c) Toponymie. <Pierre-sur-Haute> serait une déformation de <Pierre-sur-Autre> (comme celle de la commune de Boisset-Saint-Priest, dans "Les Côtes du Forez") qui désigne une des formes du mégalithisme, le dolmen breton :
- <<On ne trouve chez toi ni les riches campagnes de la Tourraine, ni les sites majestueux de la Suisse et des Alpes ; mais n'as-tu pas aussi de riches plaines et de hautes montagnes : mont Pila, Pierre-sur-Autre, «ainsi nominé par quelque Titan orgueilleux» ; n'as-tu plus le fleuve de Loire, turbulent comme un enfant des montagnes, le «doux-coulant Lignon», qui semble redire encore les langoureuses complaintes de Céladon. (Auguste Bernard, "Histoire du Forez", préface, "A mon pays")>>.
- <<Le point culminant du Forez, Pierre-sur-Haute doit son nom à la présence d'une "Pierre-sur-autre" autrement dit une sorte de dolmen. Pour certains érudits, il s'agissait à l'origine d'une pierre de sacrifice utilisée par un druide. Peut-être un des membres du supposé «collège de druides» de la région de Noirétable et de Cervières, une région riche en légendes et en pierres mystérieuses. Concernant le nom de Cervières, il semble plus plausible qu'il vienne de «cerfs» mais une autre hypothèse le fait dériver de «kerc'hier» c'est à dire «faiseurs de cercles». Quant à ces mégalithes et «pierres branlantes» il reste à savoir si elles sont dues à l'érosion ou au travail de l'homme. Citons-en quelques unes : la pierre de la Baronnie qui sépare Noirétable et Cervières, le rocher du guet, la pierre de l'éléphant… Une d'entre-elles porte le nom évocateur de Dis Pater. Selon César dans "La guerre des Gaules", Dis Pater était le Jupiter gaulois, le Dieu-père. Ces roches, si elles ont été creusées ou assemblées par les hommes ne sont pas dues aux Celtes mais à leurs prédécesseurs, les constructeurs de Carnac en Bretagne et dont la civilisation reste mystérieuse. Les Gaulois n'ayant fait que réutiliser des emplacements déjà existant. ("La légende des siècles foréziens", document du web)>>.
(d) Les pentes orientales de Pierre-sur-Haute abritent les pistes de ski alpin de la station départementale de Chalmazel (Loire). Les pentes occidentales sont les parois abruptes d'une vallée glaciaire, la vallée du Fossat.
(e) Victor de Laprade puis Henri Pourrat ont décrit Pierre-sur-Haute, les pâturages qui l'entourent à perte de vue :
- <<Là, dominant au loin la déserte étendue,
Pierre-sur-Haute en fleurs lève sa tête ardue,
Réservoir de torrents et de ruisseaux discrets
Où s'abreuvent tes fils, cher pays de Forez !
Qui montera là-haut verra tout un royaume,
Tout le pays gaulois du mont Blanc au mont Dôme.
(Victor de Laprade, "Pernette", Chant 4 : Pierre et Pernette)>>. >>.
- Après le Pas de la mule, au sortir des bois de l'Hôtesse, près de la jasserie du Coq Noir : <<Sur plus de dix lieues, jusqu'à Noirétable, ce pays s'étend, sans une terre, sans une maison. Un aspect de silence. Rien que des croupes ni vertes ni rousses, brunes de bruyères par places, où le pas des vaches a tracé des chemins d'herbe rase; rien que les lourdes ondes de ces bourrelets et de ces combes, avec leurs bastions d'énormes granits usés s'épaulant en cavernes; et dans les fonds, tournées vers le midi, parfois un rang de pauvres cabanes. (Gaspard des Montagnes, Le pavillon des amourettes, Septième veillée, Troisième pause)>>.
(f) Voir Buron. Burons de la Richarde. Forez. Jas. Jasserie. Plaine du Forez. Saint-Paulien. Ruessium. Les Hauts des Monts du Forez.
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Mis en ligne le Samedi 5 Juillet 2008
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