Magna guerra
En Forez.
(a) Dans l'Histoire du Forez, la "magna guerra", la Grande Guerre, désigne l'opposition des sires de Couzan aux comtes de Forez dont ils tiennent (tenure féodale) une partie du comté tout en refusant de rendre l'hommage pour les fiefs correspondants. Eux considèrent que ces terres sont allodiales.
(b) D'un point de vue linguistique, <magna guerra> n'est pas du latin, mais un témoignage de l'émergence du français.
- <<L'accord qui fut passé alors est une pièce vraiment curieuse à consulter : elle est une preuve de l'existence et de l'indépendance de la langue française à cette époque. Nous avons déja vu dans des inscriptions la rime à la française ; mais ici non seulement on trouve des mots comme guerras, querellas (guerres, querelles), etc., qui n'eurent jamais rien de latin, mais encore des mots complètement français : Sanctua-Justus-la-Pendue... Rien n'est attachante comme cette étude. On voit le combat de deux langues qui s'amendent l'une l'autre ; le latin, intrus, qui n'avait pied nulle part que dans les actes, perdait chaque jour son influence, jusqu'à ce qu'enfin le français, Maître chez lui, resta en possession du champ de bataille. (Auguste Bernard, "Histoire du Forez", Chapitre VIII, "Les Affranchissements. Guy IV")>>.
(c) Côté Vizézy, cette Guerre de Cent Ans, entre 1108 et 1226, aura pour principaux protagonistes les comtes Guy II de Forez et son petit-fils Guy IV de Forez.
(d) Côté Lignon. Les sires de Sémur, seigneurs de "Cosant", sont une branche cadette de la famille des sires de Beaujeu. Ils jouent des contradictions féodales. Ils profitent des ambiguïtés du couronnement surprise de la Noël de l'An 800. Ils spéculent sur la largeur des marches de l'empire. Ils utilisent l'épaisseur ténébreuse des forêts. Ils abusent des surprises provoquées par la ligne de partage des eaux dans une pénéplaine transformée par la reprise d'érosion. Ils tentent accroître leurs terres. Pendant ce temps, le roi des Francs et l'empereur des Germains ont des chats plus proches et plus urgents à fouetter.
(e) La dynastie d'Urfé saura tirer les marrons de ce jeu de fer et de feu. Aux Cornes d'Urfé, on raconte que le malin diable montre parfois la queue.
(f) Et, comme dans toutes les belles histoires, cela finit par un mariage et des chansons. Vers 1226, Renaud de Forez épouse Isabeau de Beaujeu. Les Côtes de Forez n'ont pas, pour autant, fusionné avec le Beaujolais.
(g) Voir Béal comtal. Cousan. Damas. Humbert III de Beaujeu. Jasseries de la Goutte de l'Oule. Montherboux. Regardière.
(h) Parmi les randonnées photographiques sur les Hauts des monts du Forez.
- "L'Eau des Jasseries", à Garnier ;
- "Montherboux", à Sauvain.
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Mis en ligne le Samedi 19 Juillet 2008.
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