(a) On attribue à un certain Arnoul Raybe d'Urfé la construction du premier donjon de Champoly (1130) et l'implantation des Raybe en Forez. Mais nous avons à faire avec une famille d'Urfé d'origine contestée. D'autant que 10 Arnoul Raybe se succèdent entre 1088 et 1444. En 1088, Geoffroy III de Semur se retire comme moine à l'abbaye de Cluny. Geoffroy III de Semur est le fils de Geoffroy II de Semur, seigneur de Couzan. Il est le frère de Hugues Damas, fondateur des Damas de Couzan. Un premier Arnoul Raybe, membre de l'entourage de Guillaume comte de Lyon et de Forez, est témoin de cette prise d'habit. A cette occasion, Geoffroy II donne aux nonnes de Marcigny le prieuré de Sail-sous-Couzan.
(b) Après 1114, Constance, veuve probable du premier Arnoul Raybe, se retire comme nonne au prieuré de Marcigny. Son fils, le second Arnoul Raybe, fait un don au prieuré. D'après la "Bible de Beaujeu", c'est lui qui ferait construire et inféoderait le château d'Urfé à Guichard III de Beaujeu. Ses frères se nomment Hugues (nommé en 1106 et 1128) et Itier (après 1130).
(c) Comme Cervières et Thiers, le château d'Urfé est cité comme limite externe dans la permutatio de 1173 entre les comtes de Forez (Guy II et III) et l'archevêque de Lyon. Comme Châteaumorand et Saint-Maurice-sur-Loire, Urfé était alors en Beaujolais. Qui oserait parler de frontières définitives du Forez ? C'est en 1180, avant de partir en Croisade en Esclavonie, que Guy II de Forez fait construire le château de Cervières. Il craint une alliance des seigneurs de Thiers, d'Urfé et de Couzan, le coupant de ses châteaux de Roanne, de Saint-Haon et de l'abbaye de La Bénisson-Dieu. Le comte obtient l'hommage d'Hugues de Rochefort (ancien vassal de Thiers) et signe avec lui un traité d'assistance mutuelle. Vers 1190, Guy II obtient encore l'hommage d'Itier, un membre de la famille Raybe. Il lui confie la défense de Saint-Marcel d'Urfé. Telle est l'origine des Raybe de Saint-Marcel d'Urfé. Lors de la paix imposée par Guy II de Forez à Humbert III de Beaujeu, vers 1190, un troisième Arnoul d'Urfé est contraint de rendre hommage au comte de Forez.
(d) Après avoir hérité du château d'Urfé en 1233, un quatrième Arnoul Raybe doit rendre hommage au comte Guy IV de Forez. En 1246, sa veuve Béatrice élit sépulture au prieuré de Bonlieu. Elle fonde une rente assise sur des terres de Champoly et de Saint-Martin-la-Sauveté.
(e) Fils du précédent, un cinquième Arnoul Raybe vend, en 1257, à Guy V de Forez, sa part de la censive de Saint-Just-en-Chevalet. Avant 1260, il rend un hommage lige du château et du mandement d'Urfé, sauf pour les tènements de la Garde (Saint-Didier-sur-Rochefort dépendant des Rochefort), de Vicolges et d'Orval (Champoly). Son frère, Itier Raybe, fut prieur de Saint-Rambert de 1253 à 1288.
(f) Fils du précédent, un sixième Arnoul Raybe épouse, vers 1272, Marguerite, la fille de Pierre de Marcilly. C'est elle qui fait entrer dans la famille d'Urfé la Bastie de Saint-Etienne-le-Molard, une ancienne possession du prieuré de Champdieu, acquise peu de temps avant (échange de 1265) par Jean de Marcilly. Marquise d'Urfé, sa sœur, fut la seconde épouse et la veuve de Faucon Vert (seigneur de Villeneuve, enterré à La Tourette, en 1285). Elle mourut en 1321. En 1286, couverte de dettes, Marquise d'Urfé vendit la maison forte de Fauris à Jean de Salvaigneu, bourgeois de Montbrison. En 1297, Arnoul Raybe détient la censive d'Arthun. En 1312, Arnoul reçoit l'hommage de son vassal et voisin, Philippe de Trémolin. En 1313, avec Hugues Raybe de Saint-Marcel d'Urfé, Arnoul Raybe a recours à l'arbitrage de Pierre de Rochefort (assisté de Guillaume II d'Augerolles et d'autres) pour fixer les limites des justices d'Urfé et de Saint-Marcel. C'est à cette date qu'apparaît la première mention de la Bastie (La Batia) dans les possessions de la famille. En 1314, âgé de 65 ans, le sixième Arnoul Raybe participe à la Ligue des nobles de Forez avec ceux de Bourgogne et de Champagne.
(g) Fils du précédent, un septième Arnoul Raybe avoue jurable et rendable le château d'Urfé au comte Jean I er de Forez, en 1316. Le mandement couvrait les paroisses de Champoly, de Saint-Thurin, de Saint-Martin et de La Sauveté. La Bastie restait un alleu. L'hommage est rendu à Guy VII de Forez en 1333. Ce courtisan est souvent cité comme témoin aux hommages des vassaux du comte. En 1320, il marie Marguerite, sa fille d'un premier mariage (avant 1300), à Jean de Saint-Symphorien. Il la dote de la censive de Donzy, contre sa renonciation à tous ses droits sur Urfé. En 1325, donzeau, le troisième Blain de la Garde est témoin d'un emprunt d'Arnoul Raybe. En 1338, après avoir fortifié la Bastie d'Urfé et contracté quelques dettes, Arnoul Raybe l'inféode (jurable et rendable) au comte Guy VII. Il est mort en 1351. Sa seconde femme, épousée avant 1330, se nommait Alice. En 1348, leurs filles Catherine et Clémence rentrent au prieuré de Bonlieu.
(h) Fils du précédent et d'Alice, un huitième Arnoul Raybe subit de nombreuses condamnations (amendes) et confiscations (châteaux d'Urfé et de la Bastie) pour violences. Il est mort jeune, après 1357. En 1368, sa veuve, Faucone de Montagny, attribue le château d'Urfé à Guichard d'Urfé et la Bastie au neuvième Arnoul Raybe. Ces deux chevaliers firent carrière hors du Forez.
(i) Le frère de Guichard, le neuvième Arnoul Raybe, seigneur de la Bastie, est connu pour son différend avec le prieur de Montverdun. Cet Arnoul Raybe est mort dès avant 1405. Il laissait à Guichard la tutelle de ses enfants, nés de son mariage avec Marguerite d'Ecotay.
(j) Anne d'Urfé, la fille d'Arnoul Raybe et de Marguerite d'Ecotay, épouse avant 1415 Antoine Raybe, un membre de la famille des Raybe de Saint-Marcel. Veuve, elle meurt en 1424. Antoine, son cadet, prieur de Saint-Sauveur-en-Rue, est mort avant 1460. L'aîné, le dixième Arnoul Raybe, né vers 1400, est surnommé Arnoul-Paillart. Comme son oncle, ce guerrier sera au service des ducs de Bourbon. En 1423, il rachète à Jean de Champuljan ses terres de la Bouteresse. Marié à Isabelle de Blot, il est fait seigneur de Bussy en Forez et de la moitié de Souternon par le duc de Bourbon dont il était le créancier. Avant de mourir, en 1444, il participe à la Praguerie. De son vivant, un registre de justice cite les fossés et le pont-levis de la Bastie. Il est le père d’un autre guerrier, Pierre d’Urfé. Certaines généalogies font de Pierre d'Urfé le fils d'un autre Pierre, lui aussi marié à Isabelle de Blot.
(k) Voir Cornes d'Urfé.
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Mis en ligne le Vendredi 25 Juillet 2008.
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