Ambert
(a) Entre les monts du Forez et ceux du Livradois, Ambert est au cœur d'une vallée, produite par l'effondrement d'un bloc du Massif Central. Le toponyme <Ambert> viendrait du nom celtique <ambe ritos> et signifierait "le gué sur la rivière". Joseph Gagnaire, président du Groupe de Recherches Archéologiques et Historiques du Livradois-Forez, a découvert un moulin à eau gallo-romain. Il est au lieu-dit La Masse, à la sortie sud par la D.269 reliant Marsac-en-Livradois par la rive est de la Dore. Affluent de l'Allier, la Dore arrose le pays d'Ambert.
(b) Cette caractéristique géologique facilite les communications. Les pentes douces du versant sud des monts du Forez offrent une clef de la pénétration humaine des monts. A l'époque gallo-romaine, Ambert est au carrefour de deux voies romaines :
- Usson-en-Forez, Col de Chemintrand, Ambert, Billom, Clermont-Ferrand ;
- de Saint-Paulien à Thiers, en suivant la Dore.
(c) En outre, les romains qui fréquentaient Aquae Segetae et la source de Fontboine connaissaient aussi le passage du col de la Croix-de-l'Homme-Mort qui donnera la route de Lyon par Saint-Anthème et Montbrison. Inaugurée en 951, la Via Podiensis est le premier des Chemins de Compostelle. La création de La Chaise-Dieu (1043), fait d'Ambert un point de passage obligé pour nombre de Jacquets voire de Romeux.
(d) Dès 1239, Ambert obtient une charte de franchise, participant ainsi au mouvement d'émancipation communale. Comme à Roche-en-Forez, on pratique les essarts sur l'autre versant de Pierre-sur-Haute. On commence à produire la fourme d'Ambert, non pas dans des jasseries, mais aux Burons de la Richarde. La Guerre de Cent Ans obligera la ville à se cacher dans des remparts (boulevards actuels). Mais, contrairement à la légende, les moulins à papier ne viennent pas de la Croisade de Saint-Louis. Il faudra attendre le développement de l'imprimerie à Lyon, c'est-à-dire la création d'un important débouché commercial, pour que les vallées de Lagat, Nouarat et Grandrif s'agitent de l'activité des moulins.
(f) Basée sur le monopole, cette industrie ne saura pas profiter de l'émancipation économique de la Révolution Française. Il faudra attendre la sous-traitance d'activités en provenance de Saint-Étienne ou de Saint-Chamond.
(g) "Au temps du grand Napoléon", quand commencent les vaillances de Gaspard des Montagnes, des fils de métayers commencent à mettre de la paille dans leurs sabots puis du foin dans leurs bottes :
- <<Ambert était alors une ville marchande où l'on fabriquait de l'étamine à pavillons pour flammes et banderoles de vaisseau, de la toile à voiles, des lacets et des rubans de fil, des jarretières, des galons, des épingles, du papier, des jeux de cartes... Jean-Pierre Grange allait vendre au loin tout cela avec les pierres d'évêques, et achetait à la foire de Beaucaire, selon l'occasion, des faïences ou des indiennes à revendre en demi-gros. (Henri Pourrat, "Gaspard des Montagnes", Partie I, Le château des Sept Portes, Première veillée, Première pause)>>.
(h) Personne n'a su parler d'Ambert mieux qu'Henri Pourrat. Alexandre Vialatte (journaliste, traducteur de Kafka, romancier, "Les Fruits du Congo", 1901-1971), Emmanuel Chabrier (pianiste, compositeur, "Une éducation manquée", 1841-1894) et Pierre de Nolhac (1859-1936, "Contes philosophiques") sont aussi des ambertois.
(i) Le Moulin Richard de Bas, la route de Gaspard des Montagnes, "les rendez-vous de Gaspard" à Saint-Amant-Roche-Savine, le Train de la Découverte et le musée de la machine à vapeur, tous deux animés par AGRIVAP, sont des clefs du développement touristique du Parc Naturel Régional Livradois-Forez.
(j) Ancienne halle aux grains, la Mairie d'Ambert (XIX ème siècle) est de forme ronde. Ses pierres viennent de Fournols. Construite entre 1471 et 1518 par des dons des papetiers, l'église Saint-Jean est de style gothique flamboyant.
(k) Entre l'Église et la Mairie, se trouve le vieil Ambert, jadis clos et fortifié par un ensemble de 19 tours. La rue du four mène à ... la fontaine de la Place des Minimes. Sous la Révolution, le four banal fut détruit à la demande des boulangers ambertois et remplacé par une fontaine en pierre de basalte. La façade du café-restaurant "le 1513" cache une tour dite Tour de Mandrin. Ne cherchez pas le trésor. Il est parti.
(l) Voir Angérieux. Anne-Marie. Banalité. Formation des Hautes Chaumes. Fourme. Gaspard. Sail-sous-Couzan.
(m) Lire "Voies Romaines et Chemins de Compostelle".
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Mis en ligne le Vendredi 25 Juillet 2008.
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