Grange monastique


(a) Une grange monastique est une grange, dépendant d'un monastère, mais trop éloignée de celui-ci pour que les servants de la grange et des terres associées ne puissent rentrer tous les jours pour les offices religieux.


- "Exploitation agricole dépendant d'une abbaye ou d'un prieuré, dont elle met les terres en valeur".


(b) Le personnel monastique de telles granges ne rentrait au couvent qu'en fin de semaine pour l'office dominical. A cette occasion, il apportait des produits locaux à la maison mère.


(c) Citons quelques exemples, dans le Forez :


- Longue évolution d'un bâtiment. La Bastie d'Urfé était initialement une grange monastique de Champdieu.


- Monts du Forez. Beaucoup plus éloignée, la grange monastique de Regardière, sur la montagne de Courreau, en regardant Sauvain et le ruisseau de Pierre Brune, dépendait de l'abbaye de La Bénisson-Dieu.


- Plaine du Forez. Un peu plus proche, la grange cistercienne de Rioux, à Sainte-Foy et à Saint-Sulpice, dépendait aussi de la Bénisson-Dieu.


(d) Une grange monastique n'a pas l'autonomie d'un prieuré.


(e) Références d'usage du terme :


- <<Monument Historique. Titre : Ancienne grange monastique, dite château de Galinières, et ses annexes. Localisation : Midi-Pyrénées ; Aveyron ; Pierrefiche. Dénomination : grange monastique. Eléments protégés MH : donjon ; aire à battre ; logement d'ouvriers ; bergerie ; décor intérieur. Epoque de construction : 2e moitié 14e siècle ; 15e siècle. Année : 1371. Historique : Grange fortifiée dépendant de l'abbaye cistercienne de Bonneval. Sa construction s'est faite en trois campagnes, entre 1371 et le milieu du 15e siècle. Elle possède un donjon (tour-grenier) bâti à partir de 1371 (au deuxième étage se trouve la chambre dite de l'Abbé avec un décor peint formé de sarments de vignes). La grange monastique des Galinières possède, comme tous les établissements de ce type, une série de bâtiments et équipements annexes liés à l'usage agricole : terre, granges, fontaines, bergerie, maisons pour le personnel, ... L'ancien logis du garde-bois est situé dans la basse-cour, adossé à l'ancienne fortification et flanque l'ancienne porte d'accès à la cour ; il conserve une porte en arc brisé, une fenêtre gothique et des baies à coussièges. La bergerie est un beau bâtiment à arcs diaphragmes, un des plus anciens du pays. L' aire de battage est datée de la fin du 16e ou du début du 17e siècle. ("Ancienne grange monastique, dite château de Galinières, et ses annexes", document du web)>>.


- <<Cette chronique décrit l'ensemble agricole clunisien unique en Ile-de-France, la grange monastique du Prieuré de Longpont-sur-Orge (Essonne, arr. Palaiseau). Située à proximité de la Basilique N.- D. de Bonne Garde, dans l'enclos de la ferme prieurale, la grange monastique dite improprement "grange aux dîmes" était l'un des bâtiments les plus importants du prieuré clunisien, son cœur économique. Elle forme un quadrilatère de 54 mètres de long sur 20 mètres de large orienté dans le sens est-ouest. Le pignon occidental donne sur la rue de Lormoy et le pignon oriental est adjacent à la cour du prieuré. Les murs sont construits de pierres liées de terre et de chaux. Rappelons que le Prieuré de Longpont fut fondé en 1061 par Guy de Montlhéry et sa femme Hodierne de Gometz. Avec le droit d'exemption, la seigneurie ecclésiastique de Longpont devient «chef de réseau régional» avec sept prieurés sous sa tutelle. Immédiatement la mise en valeur des terres, prés et bois imposa la construction de l'ensemble agricole constitué par la ferme de Longpont, le pressoir et la grange monastique attenante à l'enclos du couvent. Ce sont les bâtiments, remaniés certes, que nous pouvons admirer de nos jours. Le mot grange (grangia) était autrefois synonyme de ferme et correspondait à l'ensemble des bâtiments d'exploitation construits par les moines, soit dans l'abbaye même, soit à l'écart afin de cultiver les terres trop éloignées. Elles pouvaient aussi désigner les bâtiments destinés à recueillir dîmes et champarts. Lorsque les autres constructions étaient prohibées, celles-ci demeuraient autorisées. La création de ces granges est due principalement aux Cisterciens plus spécialement voués au travail de la terre et aux Bénédictins (dont les Clunisiens) qui furent de riches propriétaires terriens. Les donations pieuses jouèrent ici leur rôle. Les aumônes introduisirent des terres nouvelles dans la fortune foncière. Il fallut mettre en valeur ces coutures , les concéder à des hôtes et construire des bâtiments pour l'exploitation rationnelle. ("La grange aux dîmes de Longpont", document du web)>>.


- <<Toute la Région comprise entre Grenade et Beaumont a vécu durant six cent cinquante ans sous la domination seigneuriale des abbés de Grandselve. Les premiers ermites s'établirent en 1114 au cœur de la forêt dans le vallon de Nadesse. Venu du Périgord comme prédicateur et ermite, le bienheureux Bertrand de Grandselve (abbé de 1128 à 1149) essaya en vain de convertir les habitants de Bouillac et ses environs : il dut s'enfuir chassé par «l'impiété et la bêtise des habitants» ! Placé à la tête de l'abbaye, rattachée en 1145 à l'ordre de cîteaux, l'abbé Bertrand reçoit des donations de tous les grands seigneurs du Midi (Comte de Toulouse, Vicomte de Béziers) au point que du Lauragais à Fontfroide, jusqu'au pied des Pyrénées, du Roussillon au Périgord, l'abbaye percevait des revenus. La plus proche donation, la plus modeste aussi, est la petite grange de Combaroger (bulle du Pape Innocent II en 1142). Voilà la première mention du nom gascon de notre village : la forme occitane apparaît ainsi dans ce texte rédigé en latin. C'est bien la «combe de Roger» (prononcer «Coumborougé») qui n'a rien à voir avec la «comberouge» de la légende (qui se prononcerait «Coumboroutjo»). Une grange monastique servait a entreposer les récoltes : engranger la moisson, abriter les foins, conserver le vin dans le chai. Un frère convers appelé «grangier» ou «maître de grange» était détaché de l'abbaye pour diriger et administrer le bâtiment construit en pisé ou en brique. A la fin de la journée, les moines, qui travaillaient eux-mêmes leurs terres, traversaient le Lambon au gué du «Plassa» ou à la Mouline pour retrouver leur paillasse dans le dortoir, situé au dessus du cloître. ("Historique de Combérouger", document du web)>>.


(f) Du fait de son isolement, une grange monastique était parfois fortifiée, comme une maison forte de famille noble.


(g) Certaines granges monastiques, proches d'une ancienne voie romaine, comportaient une maladrerie. L'inverse est possible. La grange monastique de Regardière est un peu au-dessus de l'ancienne voie romaine des crêtes.


(h) Voir Béal comtal. Grange de Drayard. Faire-valoir. Frayage de la Goutte de l'Oule. Grange de Gouteland. Guy III de Forez. Jasseries. Jasseries de la Goutte de l'Oule. Jasseries de Garnier. Maladrerie de Moingt. Montagne de Garnier. Moulins monastiques. Procès de mise en valeur.


(i) Lire "Voies Romaines et Chemins de Compostelle".





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Auteur.

Hubert Houdoy

Mis en ligne le Mercredi 9 Juillet 2008



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