Bois de Chorsin

En Forez.

(a) Dans les monts du Forez, le Bois de Chorsin est une manifestation de la reprise d'érosion dans la partie la plus haute de la pénéplaine complexe qui se laisse deviner entre le col de la Croix-de-l'Homme-Mort (1163 m) et le col du Béal (1390 m), de part et d'autre de Pierre-sur-Haute (1634 m).

(b) Au nord, le plateau couvert de bruyères ou de Hautes Chaumes s'étale sur une grande largeur entre Pierre-sur-Haute et le Montarbout (1274 m, le Mons Herbosus de Montherboux), au bénéfice des jasseries de Coleigne (1420 m), de celles de Molinvé (1297 m) et de Renat (1361 m).

(c) Au sud, le Plateau de Pégrol (1479 m) est assez large pour accueillir les jasseries de la Goutte de l'Oule (1423 mètres), celles de Pradoux (1420 m), de Pégrol (1387 m), de l'Oule (1361 m), les jasseries de Garnier (1336 m) jusqu'à la montagne de Courreau (1323 m), la Roche Gourgon (1420 m) et ses jas. Encore plus au sud-est, c'est le vaste espace dit de Pierre Bazanne (1394 m), le château d'eau aux sept ruisseaux.

(d) Entre les deux massifs, coulent : le ruisseau de Pierre Brune, celui qui nous offre le spectacle naturel de la cascade de Chorsin, et son tributaire, le ruisseau de Chorsin. Ensemble, ils creusent un vallon aux pentes abruptes, rabotées par les glaciers du Forez et rebelles à toute tentative de culture. Entre 1230 m et 1240 m, sous le Haut du Jour, des barres rocheuses mises à nu par l'érosion hydraulique surplombent le hameau de Chorsin sous les jasseries de Molinvé. Très rapidement, le ruisseau de Pierre Brune descend jusqu'à 821 mètres, au lieu-dit le Pont de la Pierre, lieu de production de la fourme Tarit.

(e) Au nord, la rivière Lignon atteint cette altitude au Pont de Chevelière, pratiquement à Chalmazel, après un parcours semblable. Au sud, le Vizézy parcourt des distances approchantes pour être à 820 mètres, au pont entre Fraisse et Foin ou le Vernay. Nous avons donc trois exemples de reprise de l'érosion jusqu'à proximité de la ligne des crêtes. Ces ruisseaux sont à la limite de couper la pénéplaine continue en plusieurs tronçons. C'est l'existence d'un débouché fluvial, beaucoup plus bas qu'avant (l'effondrement du graben de la plaine du Forez) qui a relancé cette érosion, d'aval en amont, à partir des points de confluence avec la Loire.